lundi 2 janvier 2012

Dans les « entrailles » de la diaspora Congolaise !


Aujourd’hui, Direct.cd (Ndlr : www.direct.cd) interroge Olivier Bolya, analyste politique congolais vivant au canada, et un des ceux qui soutiennent activement ce concept « Combattants » ou « Bana Congo » ou encore « Patriotes Résistants ».

Avec lui, nous vous amenons « au cœur des combattants». D’où viennent-ils, que veulent-ils, où en sont-ils… légitime ou pas, tout est dit de manière la plus déconcertante comme jamais.

Diaspora. Le terme désigne la dispersion d’une communauté ethnique ou d’un peuple à travers le monde. Ainsi, les citoyens de la République démocratique du Congo à travers le monde sont donc logiquement appelés « la diaspora congolaise ».

L’histoire commence en 2004, lorsqu’il apparût dans cette diaspora congolaise de l’espace Schengen et de Londres, un nouveau phénomène non encore rencontré dans l’histoire de la diaspora africaine en Europe.

Les « bana congo » pour les uns, les « combattants » pour les autres, revendiquent entre autres la chute du gouvernement congolais en place, pour des multiples raisons. C’est en 2009 que le phénomène prendra de l’ampleur. Avec des modes opératoires sans précédents, parfois à la limite, mais surtout, le mouvement s’organise, se dote d’un Chef … mais aussi d’un gouvernement parallèle.

Qui dit chef, dit Organisation et structuration, ce qui constitue à ces jours une réelle menace et un réel enjeu tant pour le gouvernement de Joseph Kabila que pour les « combattants » et les congolais du monde entier. Aujourd’hui, Direct.cd (Ndlr : www.direct.cd) interroge Olivier Bolya, analyste politique congolais vivant au canada, et un des ceux qui soutiennent activement ce concept.

Entretiens avec Olivier Bolya, Congolais vivant au Canada depuis 8 ans.

Direct.cd: Tout d’abord, pourriez-vous dire à nos lecteurs qui vous êtes et surtout, quel rapport entretenez-nous avec le pays ?
Olivier Bolya: Merci pour l’opportunité de m’exprimer sur votre média! La dernière fois nous avons parlé il y a quelques années, lors de dernières élections de 2006, j’ai gardé de bons souvenirs sur votre professionnalisme et surtout votre désir d’innover technologiquement et déontologiquement, pour vous placer en concert avec ceux-là qui voient notre avenir d’un œil congolo-positif, qui placent le travail, l’intelligence, et la vision au centre des promesses d’un Congo réveillé, travaillant pour atteindre son apogée.

Je suis Olivier Bolya, journaliste et analyste politique sur le plan professionnel, mais aussi conseiller en communication de plusieurs personnalités politiques de premier rang de la scène politique congolaise.

Sur le plan privé, je suis le fils de Paul Bolya, un des instigateurs de l’indépendance du Congo aux cotes de Kasavubu et Lumunba et frère de l’écrivain désiré Désiré Bolya Baenga, de la sociologue Césarine Bolya Sinatu.

Père de famille avec des liens très solides avec Kinshasa sur le plan socio-politique. Actuellement je vis à Toronto au canada où j’y suis résident.
Depuis 2004, est apparu dans la diaspora congolaise de l’espace Schengen et de Londres, voir partout, un nouveau phénomène non encore rencontré dans l’histoire de cette diaspora, se faisant appelé « combattants ». Le connaissez-vous ? Partagez-vous leurs aspirations ?

Oui, je le connais très bien pour avoir été présent lors de son démarrage. Des noms que je me souviens bien comme ; Mayenge, Shadu Nkuba, Veron Mwalumna, Maurice Tshilo, Frank Sando kanda… Les radios de la diaspora comme Tshiondo, Lisolo… sont des précurseurs de ce mouvement, et bien entendu les interventions des personnalités politiques en exil comme Honoré Ngabnda, Maitre Nlandu, Ciakuda, Maitre Ngoyi… lui ont donné le fondement philosophique.

Mais également pour avoir en tant que journaliste couvert leurs activités. Je suis parmi le peu nombre des congolais de la diaspora qui peut se dire sans la moindre crainte d’être contredit, que je suis un expert même en cette manière.

Je connais les revendications, les individus, la méthodologie de travail de ce mouvement. Beaucoup de leurs aspirations ne diffèrent en rien de celles des congolais en général. C’est-à-dire premièrement d’abord, l’humiliation du peuple congolais sur tous les aspects de la vie ; viols des femmes a l’Est, pauvreté galopante, régression de la qualité de vie; avec de plus en plus, l’absence de l’eau et l’électricité, avec le délestage…

En plus de cela les congolais de la diaspora sont obligés de prendre soin financièrement pour des sujets qui relèvent normalement de l’État, comme le paiement des frais scolaires, des frais académiques, des frais de santé, des funérailles et d’autres fonctions régaliennes du gouvernement sont entièrement abandonnées.

La diaspora se voit donc jouer un rôle qui n’est pas le sien, c’est naturel que cela puisse engendrer une frustration débordante. Tenez, ces gens ont leurs vies aussi, ils doivent continuer à payer leurs propres factures, avec le dédoublement créé avec cette abdication de l’État congolais…

Bref, ils sont extrêmement frustrés et ils tiennent le gouvernement congolais comme responsable de tous ces malheurs. Ils ne croient plus à la thèse de 32 ans de Mobutu. Aujourd’hui ce phénomène a depuis quitté son épicentre, est désormais l’affaire de toute la diaspora.

Il n’y a plus un coin de l’occident qui ne regorge pas des combattants.

Les revendications elles aussi sont multipliées et structurées selon chaque domaine.
Le phénomène « Bana Congo», banditisme ou éveil de la conscience politique de la diaspora congolaise ? Qu’est-ce qui justifie cette « animosité » envers le régime de Kinshasa ?
Le banditisme, c’est quoi monsieur ? Le terme banditisme désigne l’ensemble des actes criminels exécutés de façon organisée.

C’est lorsqu’un État pille ses propres ressources ; lorsqu’on doit payer des taxes douanières qui excédent le prix du produit ; ou encore lorsqu’on voit des hommes politiques menés une vie largement supérieure à la majorité de la population, ou encore lorsque les femmes se font violer, poignarder au « vagin » en grande échelle au Kivu sans que l’État puisse apporter une solution finale à une situation qui perdure.

Moi je ne peux dire que ce que ces congolais de tous bords, de toute démographie me disent ; Trop c’est trop, ca ne devrait pas être comme ca. Donc pour moi, un raz le bol contre un système qui tue son peuple, c’est l’éveil politique.

« Le meilleur des gouvernements n’est pas celui qui fait les hommes les plus heureux, mais celui qui fait le plus grand nombre d’heureux ». Alors combien au dessus de la majorité ou de 50% de la population sont-ils présentement heureux ?

Des méthodes. Des tabassages des autorisées congolais résident en ou de passage dans la diaspora, au boycott des concerts voir tabassages de musiciens, comment jugez-vous cette façon de faire ?
Le boycott ou boycottage est le refus systématique de consommer les produits ou services d’une entreprise ou d’une nation. C’est est le choix de ne pas acheter des produits dont les conditions de production ne sont pas jugées justes ou acceptables.

Les musiciens qui font éloge d’un gouvernement qui n’est pas en mesure de prendre soin de sa propre population. Où qui, de temps en temps, tue ses propres citoyens, comme le cas de Chebeya, et la disparition miraculeuse d’Armand Tungulu dont le corps n’a jamais été restitué à sa femme.

Les combattants estiment que leur musique n’est plus produite dans des conditions acceptables, c’est l’origine du mot d’ordre du boycott de leur produit scénique. Le boycott est un mode de protestation assez adapté à quelques tendances de notre société actuelle.

Le but est simplement de les pénaliser financièrement afin de bien réfléchir avant de poser leur acte. Il faut ajouter notre musique est devenue, de plus en plus, pornographique. L’inspiration ne fait plus partie du lot, on assiste pratiquement à des scènes comme dans un bar de striptease.

Les accrochages avec les musiciens, vous convenez avec moi qu’il s’agit, de temps à temps, des éléments incontrôlés… Ces incidents sont magnifiés dans le but de pour porter un discrédit aux messages des combattants », laissons donc le folklore, restons dans le message.

La question de nationalité, comment la concevez-vous en tant que congolais de la Diaspora ?
J’ai déjà écrit un article la dessus en 2007, pour encourager un débat dans notre assemblée nationale sur la possibilité d’élargir, d’avoir officiellement autant de nationalités que vous voulez.

Le Canada où je vis est déjà dans cette voie. Vous savez, chez nous, c’est la paranoïa qui règne dans la plupart des débats. Une peur injustifiée d’aller en avant. On a une frayeur de se dire la vérité en face. Pourtant les soi-disant pays émergent qui nous complexent aujourd’hui, sont soutenus par leurs diasporas.

Des mécanismes exceptionnels sont mis en place pour rendre la contribution de cette diaspora efficace. Chez nous, c’est toujours l’âge de la pierre taillée dans tout. Rien ne bouge. La double nationalité est une réalité mondiale acceptée presque partout.

Ne restons pas esclaves des vieux principes improductifs, mais tout doit se faire dans les règles et la protection de l’État.

Ne pensez-vous qu’il est possible de se naturaliser congolais et servir la nation ?
Oui bien sur, mais pas devenir président de la république comme dans presque tous les pays du monde. Même aux États-Unis, il faut même être né sur le sol américain. Ce n’est pas pour pénaliser, mais pour des raisons d’ordre juridiques et psychologiques. Juste pour respecter les autochtones. C’est important.

Le reste oui ! Si on est compétent et qu’on aime réellement notre pays. On peut faire tout ce qu’on veut, mais pour être président, la loyauté à ce pays est extrêmement importante.

Cette loyauté doit être naturelle, à mon avis, comme à une maman.
Ne pensez-vous qu’il y ait une quelconque manipulation de l’opinion publique congolaise ? Qui est derrière tout ca ? Honoré engendra ?
Ngbanda manipule t-il les viols à l’est du pays ? Ngbanda manipule t-il le délestage ? Les minervaux des enfants ? Les salaires impayés des fonctionnaires ? Les détournements de l’argent de la SNEL ?

Le train de vie comparable aux stars d’Hollywood de nos politiciens? Est-ce Ngbanda le propriétaire leurs maisons à l’étranger alors que la population vit dans l’extrême pauvreté ? Mon ami, c’est de la distraction la plus ponctuée que puisse exister.

Ngbanda n’est pas un ange, mais ce qui se passe au Congo aujourd’hui, n’a rien à voir avec ce monsieur. La manipulation, c’est concéder trop d’importance à un monsieur dans un pays de plus 60 millions d’habitants.

Un monsieur qui ne contrôle rien, juste un site d’internet. Tout ça, c‘est justement ce que la diaspora déplore, les pertes d’énergie et temps sur un monsieur qui ne siège pas dans le conseil des ministres.

Un bon escroc est un farceur ironique qui se joue de la distraction, de l’impertinence, de la naïveté ou de la nervosité de ses contemporains.
L’Ambassadeur de la Belgique en RDC et plusieurs autres diplomates accusent Etienne Tshisekedi d’être à la base de ce mouvement, que répondriez-vous ?
Les revendications des combattants ont commencé depuis le jour où Joseph Kabila a pris le pouvoir en RDC. En 2004 déjà, il y avait des actions des Bana Congo, où était Tshisekedi à cette époque?

C’est un faux procès qu’on attribue au président de l’UDPS. Il est clair que Tshisekedi est soutenu par toute la diaspora congolaise et cela ne fait pas plaisir à ces diplomates qui veulent imposé Kabila à la tête de la RDC.

Que pensez-vous des élections, notamment des candidatures de Kamhere, Tshisekedi, Kabila…? Pensez-vous qu’il y a eu tricherie?
Je pense que les congolais veulent gouter un leadership différent. Je pense que le temps du Kabilisme est révolu. 11 ans après, on ne plus faire des promesses. 11 après, on doit laisser la place un autre.

Mais malheureusement en Afrique, laisser le pouvoir n’est pas quelque chose que nos dirigeants et leurs lobbys aiment faire, donc on doit s’attendre à tout, même à une révolution.

Comptez-vous embraquer une carrière en politique?
Il faut d’emblée savoir que je n’ai jamais intégré un parti politique toute ma vie. Oui, vous savez, il m’a été proposé de remplacer mon père comme président national du PNP (parti national du progrès).

Pour le moment, je me lance dans les affaires, une façon d’apporter aussi une contribution palpable à la population, et m’occuper également de mon ONG.

Un mot direct.cd
Je salue votre travail et persévérance. Aujourd’hui, si vous êtes mieux cotés, c’est grâce au travail et au sérieux qui sont attachés à tout ce que vous faites.

L’exemple n’est plus pour vous, mais les autres. Merci.

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