Communiqué de presse n°001/RDC/VSV/CE/2012
La Voix des Sans Voix pour les Droits de l’Homme (VSV) exprime ses vives inquiétudes suite à l’enlèvement depuis mardi 27 Décembre 2011 vers 17h00’, du capitaine Kasongo Mwamba Paul, Officier de Police Judiciaire (OPJ) à la Légion de la Police d’intervention Rapide (PIR) par ses collègues au lieu de service sur ordre du colonel Kasongo Vangu de cette unité de la police.
Capitaine Kasongo Mwamba Paul a été appréhendé dans l’enclos de la légion PIR lorsqu’il retourne à cet endroit après service en vue de récupérer ses clés oubliées. Sur place, il rencontre un des avocats de monsieur Etienne Tshisekedi wa Mulumba, non autrement identifié qu’il a salué.
Pour colonel Kasongo Vangu, la salutation du capitaine Kasongo Mwamba Paul à l’avocat de M. Etienne Tshisekedi est un signe que ce dernier collabore avec les « ennemis du régime de monsieur Joseph Kabila ».
L’ordre est donné ainsi aux policiers présents de procéder à l’enlèvement de la victime, au passage à tabac, à la détention de la victime.
La victime saignant par la bouche, les deux oreilles et avec des plaies sur le corps, visage déformé à cause des coups reçus, est extraite du cachot de la légion PIR avant d’être acheminée au camp militaire Tshatshi sis Kinshasa/Ngaliema où elle a été placée en détention au cachot souterrain de la Garde Républicaine (GR). Dans ce cachot, la victime a été détenue dans des conditions inhumaines sans droit aux visites, à la nourriture et dormait à même le sol.
Après plusieurs refus du major Mungedi, chef hiérarchique de la victime, de transférer capitaine Kasongo Mwamba Paul à l’hôpital pour des soins appropriés, ce dernier a été finalement conduit au dispensaire de la GR sis camp militaire Tshatshi où il reçoit des soins sous la garde des militaires. D’après les informations parvenues à la VSV, le même major Mungedi s’opposerait à la décision médicale de transférer la victime vers un centre hospitalier mieux équipé pour un meilleur traitement des pertes de mémoire liés aux coups reçus à la tête.
Vendredi 30 décembre 2011, mesdames Suliya Odette et Misenga Ntumba respectivement épouse et mère de la victime, alors qu’elles cherchaient à s’informer sur l’arrestation et la détention de leur mari et fils, sont à leur tour arrêtées et placées en détention au cachot de la PIR sur ordre du major Mungedi non autrement identifié, et ce, après avoir proféré des menaces de mort et de torture ou autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants ainsi que des injures à l’encontre de l’épouse du capitaine Kasongo Mwamba Paul.
Mme Misenga Ntumba a été libérée dimanche 01 janvier 2012 tandis que Mme Suliya Odette demeure en détention jusqu’à ce jour.
La VSV craint pour la vie, l’intégrité physique et psychologique du capitaine Kasongo Mwamba Paul et de son épouse Suliya Odette détenus respectivement au cachot du camp Tshatshi et à la PIR, deux lieux reconnus pour des pratiques de la torture ou autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants.
Eu égard à ce qui précède, la VSV exige aux autorités RDCongolaises :
- La liberté immédiate et sans condition du capitaine KASONGO Mwamba et son épouse, Mme Suliya Odette si-non leur présentation devant les juridictions compétentes, en cas de griefs sérieux à charge ;
- L’enquête indépendante pour faire la lumière et d’établir les responsabilités sur la victimisation du capitaine Kasongo Mwamba Paul son épouse en vue de sanctionner les coupables, commanditaires et exécutants conformément la loi;
- L’administration des soins appropriés au capitaine Kasongo Mwamba Paul ;
- La dépolitisation effective des Forces Armées de la RDCongo (FARDC), de la Police Nationale Congolaise (PNC) et des services de sécurité.
Fait à Kinshasa, le 05 janvier 2012
La Voix des Sans Voix pour les Droits de l’Homme (VSV)
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