La paix est certes de retour mais la question des démobilisés est loin d’être aisée pour Alassane Ouattara. Leurs récurrents braquages, seule source de revenu pour eux constitue un problème sécuritaire en Côte d’Ivoire.
Mercenaires ivoiriens se dirigeant vers Duékué, 7 décembre 2002, REUTERS/Luc Gnago
Abidjan bruissait de rumeurs de coup d’Etat pendant mon bref séjour. C’est que l’insécurité est devenue une épidémie et touche toutes les régions, jusqu’au plus haut niveau de l’Etat.
Nous avons ainsi appris que la résidence du président ivoirien à Cocody a été attaquée par des assaillants vite repoussés par la garde présidentielle.
Et que dire de ces incursions à l’Ouest du pays de miliciens pro-Gbagbo basés au Libéria?
Les coupeurs de route, quant à eux, font la pluie et le beau temps malgré les opérations musclées de la brigade anti-coupeurs du commandant Chérif Ousmane. Pas besoin de se triturer les méninges. Les coupeurs de route sont ces combattants qui n’ont pas été enrôlés dans l’armée et qui doivent «manger».
Le préfet de Ferkessédougou, Vassiriki Traoré, a crevé l’abcès dans les colonnes de Fraternité matin:
«En général, tous les coupeurs de route qui ont été pris sont à 80% des Ivoiriens, notamment des ex-combattants ou des jeunes qui ont été associés aux combats. Les autres sont des Burkinabè et des Maliens.»
No comment! De façon évidente, du succès de la réinsertion des ex-combattants, dépendront la quiétude et la sécurité des Ivoiriens. Mais, il n’y a pas que cela. La colère monte également chez des mercenaires recrutés pour soutenir les Forces républicaines de Côte d’Ivoire (FRCI) et qui attendent toujours la moitié des 10 millions de F CFA promis par Ouattara.
A Abidjan, nous avons croisé un ex-combattant qui nous a déballé toute l’affaire. S.F, colosse de 36 ans et originaire de Bobo-Dioulasso, semble avoir été de toutes les batailles jusqu’à l’assaut final. Il faisait partie du complot de la Mercedes noire (tentative de coup d’Etat supposée en septembre 2001) dont il a d’ailleurs gardé une séquelle au tibia.
Aujourd’hui, il se dit déçu des autorités ivoiriennes pour lesquelles ils ont donné leur vie depuis 2002. N’ayant pas eu de place dans l’armée ivoirienne, il se retrouve clochardisé et ne peut plus s’occuper de sa famille sans le soutien de ses amis.
Amers sont aussi ces jeunes burkinabè qui attendent leur part du gâteau. Selon S.F, ils sont une centaine à avoir été recrutés.
A la fin, seulement une quarantaine d’entre eux ont pu retrouver leur famille et parmi eux, certains sont devenus fous. À partir de Ouagadougou, ils ont essayé de faire passer le message aux autorités d’Abidjan.
En réponse, ils auraient reçu 500 000 Francs CFA (750 euros) chacun d’un émissaire du président Ouattara alors qu’ils s’attendaient à 5 millions de Francs CFA. Est-ce une promesse non tenue ou le fameux émissaire avait des mains aimantées?
Ce qui est sûr, leur mécontentement n’augure rien de bon, surtout si ces mercenaires se décident à tout «balancer». Faut-il craindre aussi pour la situation au Burkina, surtout avec ces milliers de militaires radiés?
Selon S.F, des soldats burkinabè étaient bien en Côte d’Ivoire et certains y ont laissé leur vie. Nous avons pu visionner dans son téléphone une vidéo montrant des corps présentés comme étant ceux de militaires burkinabè.
S.F qui les connait bien, par leur grade et leurs noms (puisqu’ils combattaient dans la même unité), avait la gorge nouée en évoquant les faits. Les images sont, en effet, insoutenables.
Guillaume Soro, en quittant la Primature pour le perchoir à l’Assemblée nationale, a amené avec lui sa garde prétorienne, soit quelque 300 hommes du Groupement autonome de sécurité du Premier ministre (GASPM). L’information a été révélée par la Lettre du continent.
Ces éléments sont chargés d’assurer la protection des nouveaux bureaux de Guillaume Soro Et que dire de la sécurité d’Alassane Ouattara? La Lettre du continent l’a qualifiée de «sécurité XXL». ADO vient d’intégrer, dans son cabinet, un général français qui s’occupera des questions de sécurité.
Dayang-ne-Wendé Parfait Silga
(Le Pays)
Nous avons ainsi appris que la résidence du président ivoirien à Cocody a été attaquée par des assaillants vite repoussés par la garde présidentielle.
La dangereuse reconversion des démobilisés
Selon le quotidien Le Nouveau Réveil dans sa parution du samedi 12 au dimanche 13 mai 2012, le ministre Birahima Ouattara, chargé des Affaires présidentielles (par ailleurs frère cadet du président Ouattara), a vu son cortège mitraillé à 30 km de Ferkessédougou, le mercredi 9 mai dernier. Inquiétant.Et que dire de ces incursions à l’Ouest du pays de miliciens pro-Gbagbo basés au Libéria?
Les coupeurs de route, quant à eux, font la pluie et le beau temps malgré les opérations musclées de la brigade anti-coupeurs du commandant Chérif Ousmane. Pas besoin de se triturer les méninges. Les coupeurs de route sont ces combattants qui n’ont pas été enrôlés dans l’armée et qui doivent «manger».
Le préfet de Ferkessédougou, Vassiriki Traoré, a crevé l’abcès dans les colonnes de Fraternité matin:
«En général, tous les coupeurs de route qui ont été pris sont à 80% des Ivoiriens, notamment des ex-combattants ou des jeunes qui ont été associés aux combats. Les autres sont des Burkinabè et des Maliens.»
No comment! De façon évidente, du succès de la réinsertion des ex-combattants, dépendront la quiétude et la sécurité des Ivoiriens. Mais, il n’y a pas que cela. La colère monte également chez des mercenaires recrutés pour soutenir les Forces républicaines de Côte d’Ivoire (FRCI) et qui attendent toujours la moitié des 10 millions de F CFA promis par Ouattara.
Témoignage de S.F, colosse de 36 ans
A Abidjan, nous avons croisé un ex-combattant qui nous a déballé toute l’affaire. S.F, colosse de 36 ans et originaire de Bobo-Dioulasso, semble avoir été de toutes les batailles jusqu’à l’assaut final. Il faisait partie du complot de la Mercedes noire (tentative de coup d’Etat supposée en septembre 2001) dont il a d’ailleurs gardé une séquelle au tibia.
Aujourd’hui, il se dit déçu des autorités ivoiriennes pour lesquelles ils ont donné leur vie depuis 2002. N’ayant pas eu de place dans l’armée ivoirienne, il se retrouve clochardisé et ne peut plus s’occuper de sa famille sans le soutien de ses amis.
Amers sont aussi ces jeunes burkinabè qui attendent leur part du gâteau. Selon S.F, ils sont une centaine à avoir été recrutés.
A la fin, seulement une quarantaine d’entre eux ont pu retrouver leur famille et parmi eux, certains sont devenus fous. À partir de Ouagadougou, ils ont essayé de faire passer le message aux autorités d’Abidjan.
En réponse, ils auraient reçu 500 000 Francs CFA (750 euros) chacun d’un émissaire du président Ouattara alors qu’ils s’attendaient à 5 millions de Francs CFA. Est-ce une promesse non tenue ou le fameux émissaire avait des mains aimantées?
Ce qui est sûr, leur mécontentement n’augure rien de bon, surtout si ces mercenaires se décident à tout «balancer». Faut-il craindre aussi pour la situation au Burkina, surtout avec ces milliers de militaires radiés?
Selon S.F, des soldats burkinabè étaient bien en Côte d’Ivoire et certains y ont laissé leur vie. Nous avons pu visionner dans son téléphone une vidéo montrant des corps présentés comme étant ceux de militaires burkinabè.
S.F qui les connait bien, par leur grade et leurs noms (puisqu’ils combattaient dans la même unité), avait la gorge nouée en évoquant les faits. Les images sont, en effet, insoutenables.
300 soldats pour la sécurité de Soro
Guillaume Soro, en quittant la Primature pour le perchoir à l’Assemblée nationale, a amené avec lui sa garde prétorienne, soit quelque 300 hommes du Groupement autonome de sécurité du Premier ministre (GASPM). L’information a été révélée par la Lettre du continent.
Ces éléments sont chargés d’assurer la protection des nouveaux bureaux de Guillaume Soro Et que dire de la sécurité d’Alassane Ouattara? La Lettre du continent l’a qualifiée de «sécurité XXL». ADO vient d’intégrer, dans son cabinet, un général français qui s’occupera des questions de sécurité.
Dayang-ne-Wendé Parfait Silga
(Le Pays)
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