mardi 19 juin 2012

Accord du 19 mai : un marché des dupes


le 15 juin 2012.



A la faveur des derniers développements de la situation sécuritaire à l’Est, et des sons discordants entendus de part et d’autre de la frontière commune, Kinshasa avait mis une forte dose de bonne foi dans la mise en oeuvre de l’Accord du 19 mai signé entre la RDC et le Rwanda.

Il refusait d’entendre les signaux d’alerte lui lancés par les médias congolais et la société civile, s’obstinant à user de la langue de bois dans cette affaire et couvrant le dossier d’une chape de plomb du huis clos. Dieu merci, il s’est finalement rendu à l’évidence sur bien des évidences.

Le projet de balkanisation devenu la pomme de discorde, n’était pas une invention des médias en mal de sensation, mais un complot ourdi de longue date par le Rwanda pour s’octroyer avec la collaboration de quelques compatriotes complices, tapis dans plusieurs services de l’Etat, une partie du territoire congolaIs.

Et le choix du Rwanda, comme il faudrait le signaler, s’est porté sur le Nord et le Sud-Kivu qui font rêver des générations de ses ressortissants implantés sur le sol de la RDC.

Voilà pourquoi les différents mouvements rebelles qui opèrent à l’Est, se sont installés dans la durée dans les collines de la RDC, font régner leur loi, tuant et pillant la paisible population qui ne sait pas à quel saint se vouer sous l’occupation de « forces négatives ».

Et comme si cela ne suffisait pas, ils se sont ensuite lancés dans l’exploitation des ressources minières de la RDC. Au départ, c’était dans la clandestinité et ensuite, au vu et au su de tous.

Plusieurs ONG internationales ont alors tiré la sonnette d’alarme sur ce pillage qui alimentait les multinationales et permettait l’approvisionnement régulier en armes et munitions de ces rebelles.

Mais là où le bât blesse, c’est le flou constaté dans les négociations qui se sont dé roulées tantôt à Kigali, tantôt à Kinshasa ou à Goma, entre les deux voisins. Kinshasa s’était engagé, tête baissée et les yeux fermés, dans la signature de l’accord du 19 mai, privilégiant plus les intérêts rwandais que ceux des populations congolaises.

C’est dans ce cadre que les troupes rwandaises étaient autorisées à traquer de manière permanente, les rebelles des FDLR sur le territoire congolais. Nos services de renseignements devaient rester en permanence à l’écoute des services correspondants rwandais à qui ils devaient livrer toutes les informations stratégiques sur les mouvements des forces négatives à l’Est.

Si cet accord a été décrié par bon nombre des compatriotes au parfum de la mise en oeuvre du plan de balkanisation, ce qu’il présentait un réel danger pour le pays.

Non seulement que les négociateurs congolais n’avaient pas prévu des mécanismes réciproques pour reconnaître aux troupes congolaises, le droit de poursuite les mouvements rebelles sur le territoire rwandais mais ils avaient pratiquement donné libre champ à l’armée rwandaise pour effectuer à sa guise, des safaris à l’Est de la RDC.
Les résultats des enquêtes menées par les autorités congolaises sur l’implication du Rwanda dans la déstabilisation de l’Est et qui est niée par le voisin aux relents, hégémonistes, ont suffi pour susciter le courroux de Kinshasa.

Au lieu d’accepter de recourir aux mécanismes de vérification commune des accusations sur le recrutement, la formation et le fonctionnement des camps d’entraînement des éléments qui devaient être envoyés sur le territoire congolais, Kigali s’est cabré, malgré qu’il vient d’être surpris en flagrant délit de déstabilisation de l’Est de la RDC.

Preuve en a été donnée par les mutins qui se sont rendus à la Monusco : Kinshasa a été roulé dans la farine par un voisin très rusé qui a longtemps profité de sa naïveté et de l’inexpérience de ses négociateurs dans les différents accords. C’est donc là des accords qui dévoilent un marché des dupes où la RDC est sortie perdante.

Car, le bilan est totalement négatif. Outre, des milliers de nos compatriotes envoyés en exil forcé, on compte des morts, des blessés, des victimes des violences sexuelles et autres exactions qui requièrent des poursuites judiciaires contre tous ces mouvements rebelles devant la Cour pénale internationale.

Aujourd’hui, les médias, la société civile et les forces vives en éveil, ne réclament pas un bouquet de fleurs pour avoir réveillé les dirigeants de leur torpeur, mais pour avoir permis de dévoiler le plan de balkanisation et d’avoir sauvé la RDC en exerçant une vigilance tous azimuts contre les visées ses voisins encombrants.



J.R.T.

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