mardi 31 juillet 2012

Réaction du gouvernement à la «réplique» rwandaise : Mende : «Un dialogue avec la pseudo-mutinerie du M23 n’est pas envisageable»

le lundi 30 juillet 2012



Le gouvernement, qui s’est procuré une copie de la réplique du Rwanda à l’annexe au pré-rapport du groupe d’experts des Nations unies sur les violations de l’embargo sur les armes à destination de la RDC, constate qu’un certain nombre de points qui y sont évoqués suscitent plus de nouvelles problématiques qu’elles n’apportent de clarté aux questions soulevées par les experts onusiens.

Le gouvernement de la République du Congo a réservé lundi 30 juilletà Kinshasa une fin de non recevoir à la proposition du Rwanda d’un «dialogue » avec les rebelles du Mouvement du 23 mars (M23) opérant dans la province du Nord-Kivu.

«C’est le lieu de préciser que le M23 fait partie, à l’instar des FDLR, des forces identifiées comme forces négatives par la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs et l’Union africaineet qu’en tant que telle, un dialogue avec cette pseudo-mutinerie qui n’est qu’une astuce pour dissimuler une agression extérieure, n’est pas envisageable», a déclaré le porte-parole du gouvernement, ministre des Médias chargé des Relations avec le Parlement et de la Nouvelle citoyenneté, Lambert Mende Omalanga au cours d’une conférence de presse en son cabinet de travail.

En effet, a-t-il rappelé, «le Rwanda, que nous considérons comme la partie essentielle du problème de l’insécurité récurrente à l’Est et de sa solution, vient de déclarer dans sa réplique au rapport accablant des Nations unies à cet effet sa disponibilité à s’impliquer dans le processus de recherche de solutions durables aux problèmes de l’Est qu’il définit à tort comme des problèmes politiques, incluant le dialogue et la réintégration des groupes armés, ainsi que la neutralisation et/ou le rapatriement des forces négatives opérant actuellement dans la région».

Toutefois, a signalé le ministre Mende, «le gouvernement considère positivement la requête dugouverneur du Nord-Kivu pour une évaluation de l’accord de paix du 23 mars 2009 signé entre le gouvernement et les groupes armés nationaux qui existent au Kivu». Cependant, a-t-il relevé, «tant de choses sont dites sur cette évaluation sur le mode de la rumeur qui reste l’arme de prédilection des spécialistes de la déstabilisation».

Il a expliqué qu’«en réalité, les propositions du gouverneur Paluku entrent dans le cadre de la mise en œuvre de la Déclaration d’Addis- Abeba du 15 juillet 2012 signée par les 11 chefs d’Etat membres de la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs (CIRGL) qui s’étaient réunis en Sommet extraordinaire sur la situation sécuritaire dans l’Est de la RDC».

En fait, la décision 11 des chefs d’Etat, relative à «l’établissement immédiat d’un mécanisme de suivi à travers la réaction de l’équipe d’envoyés spéciaux (…) pour trouver les causes profondes des conflits dans l’Est de la RDC et ainsi proposer une solution durable », s’inscrit tout naturellement dans les dispositions de l’article 15 alinéa 2 de l’accord de 2009 qui prévoit la constitution d’un comité international de suivi».

Pour rappel, le gouverneur Julien Paluku, réagissant samedi 28 juillet à une déclaration de la Société civile du Nord-Kivu, a émis le souhait de voir «un mécanisme international procéder à l’évaluation de l’accord du 23 mars 2009 entre le gouvernement de l’époque et l’ensemble des mouvements armés» opérant alors dans cette partie du pays.

«Un accord qui sert de prétexte à l’agression en cours contre notre pays dans sa partie Est», a commenté le ministre Mende, en faisant remarquer qu’«avant même que le gouvernement de la République, principal destinataire de cette requête, n’ait réagi, on a enregistré des interprétations en sens divers à ce sujet. On a vu par ailleurs la pseudo-mutinerie du M23 et ses initiateurs dans la région rouler les mécanismes en affirmant que le gouvernement avait opté pour négocier avec ces faire-valoir d’une agression extérieure qualifiée».

Le Congo «doit être uni»

A en croire le ministre Lambert Mende, «l’implication rwandaise dans la guerre conduite par le M23 est avérée non seulement de par les preuves apportées par le rapport des experts des Nations unies, mais aussi conformément à d’autres sources indépendantes les unes des autres que sont notamment les populations locales, premières victimes de l’agression, les ONG tel que Human Rights Watch dont les difficiles relations avec le gouvernement de la RDC sont de notoriété publique».

Ainsi, «l’agitation des forces négatives du M23 autour de la perspective d’une évaluation par un mécanisme international de l’accord de 2009 procède de cette guerre psychologique que les ennemis de la paix n’ont cessé de mener contre le peuple congolais », a-t-il soutenu.

Pour le porte-parole du gouvernement, «aujourd’hui, le Congo doit être uni face aux ennemis de la paix. Nous soutenons l’initiative de l’Eglise catholique qui est une réponse pacifique à l’appel du gouvernement à la mobilisation».

«Au bout de cette lecture rapide de la réplique qui est présentée aujourd’hui même au Conseil de sécurité, nous continuons d’exiger simplement que nos voisins rwandais cessent de susciter et d’appuyer, y compris par des arguties spécieuses, les forces négatives destinées à rendre l’Est du Congo ingouvernable», a martelé l’homme d’Etat congolais.

Angelo Mobateli
Le Potentiel

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