samedi 29 septembre 2012

Bruxelles et Paris condamnent ouvertement Kigali à l’ONU ?


le vendredi 28 septembre 2012
Elio Di Rupo a dit à la Tribune des Nations Unies que "tous ceux qui soutiennent le M23" doivent cesser et comme pour répondre à Louise Mushikiwabo, "il ne sert à rien de nier l’évidence", a-t-il ajouté à l’adresse du Rwanda.


Le Premier ministre Elio Di Rupo a pris la parole mercredi soir devant l’Assemblée générale de l’ONU à New York. Il a notamment demandé plus d’attention pour le conflit dans l’Est de la République démocratique du Congo (RDC).

"L’intégrité territoriale de la RDC doit être respectée", a-t-il déclaré, sans citer nommément le Rwanda. Il a également encouragé les autorités congolaises à mettre en œuvre les réformes nécessaires afin de rétablir l’État de droit.

Le président rwandais Paul Kagame a quitté jeudi une réunion internationale sur l’Afrique centrale pendant l’intervention du chef de la diplomatie belge Didier Reynders.

La délégation rwandaise réfute tout incident diplomatique, mais le geste intervient en plein regain de tensions autour de l’est du Congo.

"Si vous parlez à des femmes de l’est du Congo, qui vous parlent de viol, de mutilation ou du meurtre de toute une famille, il est clair qu’arrêter la rébellion doit être une priorité absolue.

Mais Kigali veut d’abord régler les « grands problèmes » de la région, sans vraiment expliquer ce dont il retourne."

M. Kagame participait, avec une trentaine d’autres chefs d’État et de gouvernement, dont le président congolais Joseph Kabila, à une rencontre de haut niveau convoquée en marge de l’assemblée-générale de l’ONU à New York.

Le secrétaire-général des Nations Unies, Ban Ki-moon, espérait parvenir à une condamnation internationale de la violence à l’est de la RDC. Mais aucun consensus ne s’est dégagé, le Rwanda refusant toute référence aux « soutiens extérieurs » dont bénéficierait le mouvement rebelle M23 accusé d’exactions.

Plutôt qu’une déclaration commune, c’est un compte-rendu des différentes interventions qui a été publié.

Critiques

Ces dernières semaines, Didier Reynders a multiplié les appels en direction de Kigali pour que le gouvernement rwandais démontre clairement qu’il ne soutient pas les rebelles, comme il l’affirme.

Le ministre belge a reçu un certain soutien de la communauté internationale. Alors qu’il répétait ses critiques voilées lors de la réunion jeudi, Paul Kagame s’est levé et a quitté la salle.

"Un rendez-vous urgent"

Selon la délégation rwandaise, le geste ne doit pas être interprété comme un incident diplomatique. M. Kagame est parti parce qu’il avait un rendez-vous urgent, souligne-t-on.

Manque de volonté politique

Du côté belge, on s’interroge sur les intentions de Kigali. "Si vous parlez à des femmes de l’est du Congo, qui vous parlent de viol, de mutilation ou du meurtre de toute une famille, il est clair qu’arrêter la rébellion doit être une priorité absolue.

Mais Kigali veut d’abord régler les « grands problèmes » de la région, sans vraiment expliquer ce dont il retourne", a dit M. Reynders à la presse. "Ce qui manque clairement du côté rwandais, c’est la volonté politique", a-t-il ajouté.

M. Reynders appelle la communauté internationale à continuer d’œuvrer à une solution. Mais sans la participation du Rwanda, il sera impossible de mettre fin à la rébellion, a-t-il souligné.

Rapport d’experts

La Belgique ne soutient néanmoins pas encore ouvertement la voie des sanctions. Un rapport d’experts est en train d’être rédigé, en préparation d’une réunion du comité des sanctions du Conseil de sécurité, en novembre.

L’Union européenne a pour sa part fait savoir jeudi qu’elle attendrait ce rapport avant de prendre de nouvelles décisions sur l’aide budgétaire au Rwanda.

belga.be

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