Lundi, 18 Mars 2013
Le scénario de la «Révolution de Palais» a fonctionné comme prévu par Kigali.
Au terme d’un vrai-faux suspense de quelques jours, le véritable patron du M23, le colonel/général Sultani Makenga a fini par régler son compte au chef politique en carton Jean-Marie Runiga.
Le sort de ce dernier n’a rien à envier à celui d’autres chefs-étiquettes des rébellions instrumentalisées par le Rwanda, notamment le général Laurent Nkunda, le colonel Jules Mutebusi et le général Bosco Ntaganda.
En territoire rwandais, il n’a rien à craindre, à l’image de Laurent Nkunda toujours en liberté alors qu’il se trouverait sous le coup de poursuites judiciaires.
Comme ses devanciers, le bishop Runiga a été ex-filtré vers le Rwanda, avec une poignée de ses hommes, dont la plupart sont des éléments de l’armée rwandaise. D’autres ont rejoint Makenga, sous prétexte d’avoir désavoué le perdant, alors qu’en réalité, leur mission est de renforcer les rangs du vainqueur.
Le bishop Runiga, après avoir bien rempli son rôle d’épouvantail vis-à-vis du pouvoir de Kinshasa de mars 2012 à mars 2013 et pesé sérieusement sur les négociations de Kampala, peut prendre un repos bien mérité et se la couler douce à la frontière congolo-rwandaise.
En tout cas, il est à l’abri du besoin, comme Nkunda, Mutebusi et Ntaganda, que l’interminable guerre de l’Est a rendu millionnaires, grâce aux recettes douanières, fiscales et administratives, mais surtout au trafic illicite des minerais (or, diamant cassitérite, coltan...).
La débâcle militaire des troupes de Jean-Marie Runiga face à celles du colonel/général Sultani Makenga parait, aux yeux du commun des Congolais, comme la triste fin d’un seigneur de guerre apparemment opposé à toute alliance avec le pouvoir en place à Kinshasa.
De ce point de vue, il est difficile de résister à la tentation de croire que la voie de la paix est largement déblayée au Nord-Kivu. En principe, il suffirait que le gouvernement congolais et le M23 (aile Makenga) procèdent à quelques ajustements pour conclure le deal politique non concrétisé à Kampala le vendredi 15 mars 2013.
En réalité, la vraie- fausse scission apparue au sein de la rébellion peu avant la fin présumée des négociations de Kampala ressemble à un scénario de diversion concocté par le Rwanda pour amener les décideurs de Kinshasa à faire davantage confiance au colonel/général Sultani Makenga.
Et, au vu du nouveau regard, naturellement positif, que les autorités de Kinshasa posent sur les rebelles de Bunagana, l’intéressé peut, à tout moment, faire monter les enchères.
C’est de lui que dépend désormais le cessez-le-feu au Nord-Kivu, à la lumière du statut spécial que devraient aménager, à lui-même et à son personnel militaire comme politique par les autorités de Kinshasa, en ce qui concerne le processus d’intégration dans l’armée nationale, la police nationale, les services de sécurité, les institutions de la République, le Portefeuille de l’Etat, l’administration publique, la territoriale, la diplomatie, etc.
Le conflit congolo-congolais davantage confirmé
En faisant accréditer Makenga comme l’unique et incontournable interlocuteur de Kinshasa dans la crise politico-militaire du Nord-Kivu, le Rwanda a fait d’une pierre plusieurs coups.
Désormais, il n’y a plus aucun doute autour du caractère congolo-congolais de la guerre de l’Est. Le banc congolais ne devrait plus, logiquement, présenter le Rwanda ou l’Ouganda comme sponsor du M23.
Il devrait aussi afficher beaucoup de réserve lorsqu’il s’agira de la traque effective des forces négatives par la Brigade d’intervention des forces conjointes SADC/ONU dans les semaines à venir. Son rapprochement avec le M23 condamne Kinshasa à ne plus traiter le M23 comme « force négative.
Le projet d’intégration des combattants du M23 dans l’armée nationale, auquel semble s’attacher farouchement le pouvoir en place à Kinshasa va à coup sûr déverser des milliers d’infiltrés au sein de notre système national de défense.
Ainsi l’accalmie sécuritaire espérée dans l’alliance avec Makenga risque, à l’avenir, de réveiller les démons de la guerre au Nord-Kivu.
Extradition de Runiga impossible …
Son des sources rwandaises, Jean-Marie Runiga et les hommes qui l’ont accompagné dans sa « fuite » au Rwanda se trouveraient en état d’arrestation. Il serait étonnant que le Rwanda accepte de remettre le fugitif au gouvernement congolais.
Il existe, à ce sujet, le fâcheux précédent de Laurent Nkunda, un criminel recherché par la justice militaire congolaise, mais que le régime de Kigali refuse d’extrader depuis mars 2009, sous prétexte qu’il est citoyen rwandais.
Même s’il n’avait pas la citoyenneté rwandaise, cet ancien pion de Kigali ne pouvait pas être payé en monnaie de singe pour les « bons et loyaux services » rendus à ses maîtres au Nord-Kivu.
Mutatis Mutandi, Runiga a droit aux mêmes égards. Finalement, le Congo démocratique est le dindon de la farce dans la valse des chefs des rébellions préfabriquées épisodiquement par le Rwanda.
Kimp

Le scénario de la «Révolution de Palais» a fonctionné comme prévu par Kigali.
Au terme d’un vrai-faux suspense de quelques jours, le véritable patron du M23, le colonel/général Sultani Makenga a fini par régler son compte au chef politique en carton Jean-Marie Runiga.
Le sort de ce dernier n’a rien à envier à celui d’autres chefs-étiquettes des rébellions instrumentalisées par le Rwanda, notamment le général Laurent Nkunda, le colonel Jules Mutebusi et le général Bosco Ntaganda.
En territoire rwandais, il n’a rien à craindre, à l’image de Laurent Nkunda toujours en liberté alors qu’il se trouverait sous le coup de poursuites judiciaires.
Comme ses devanciers, le bishop Runiga a été ex-filtré vers le Rwanda, avec une poignée de ses hommes, dont la plupart sont des éléments de l’armée rwandaise. D’autres ont rejoint Makenga, sous prétexte d’avoir désavoué le perdant, alors qu’en réalité, leur mission est de renforcer les rangs du vainqueur.
Le bishop Runiga, après avoir bien rempli son rôle d’épouvantail vis-à-vis du pouvoir de Kinshasa de mars 2012 à mars 2013 et pesé sérieusement sur les négociations de Kampala, peut prendre un repos bien mérité et se la couler douce à la frontière congolo-rwandaise.
En tout cas, il est à l’abri du besoin, comme Nkunda, Mutebusi et Ntaganda, que l’interminable guerre de l’Est a rendu millionnaires, grâce aux recettes douanières, fiscales et administratives, mais surtout au trafic illicite des minerais (or, diamant cassitérite, coltan...).
La débâcle militaire des troupes de Jean-Marie Runiga face à celles du colonel/général Sultani Makenga parait, aux yeux du commun des Congolais, comme la triste fin d’un seigneur de guerre apparemment opposé à toute alliance avec le pouvoir en place à Kinshasa.
De ce point de vue, il est difficile de résister à la tentation de croire que la voie de la paix est largement déblayée au Nord-Kivu. En principe, il suffirait que le gouvernement congolais et le M23 (aile Makenga) procèdent à quelques ajustements pour conclure le deal politique non concrétisé à Kampala le vendredi 15 mars 2013.
En réalité, la vraie- fausse scission apparue au sein de la rébellion peu avant la fin présumée des négociations de Kampala ressemble à un scénario de diversion concocté par le Rwanda pour amener les décideurs de Kinshasa à faire davantage confiance au colonel/général Sultani Makenga.
Et, au vu du nouveau regard, naturellement positif, que les autorités de Kinshasa posent sur les rebelles de Bunagana, l’intéressé peut, à tout moment, faire monter les enchères.
C’est de lui que dépend désormais le cessez-le-feu au Nord-Kivu, à la lumière du statut spécial que devraient aménager, à lui-même et à son personnel militaire comme politique par les autorités de Kinshasa, en ce qui concerne le processus d’intégration dans l’armée nationale, la police nationale, les services de sécurité, les institutions de la République, le Portefeuille de l’Etat, l’administration publique, la territoriale, la diplomatie, etc.
Le conflit congolo-congolais davantage confirmé
En faisant accréditer Makenga comme l’unique et incontournable interlocuteur de Kinshasa dans la crise politico-militaire du Nord-Kivu, le Rwanda a fait d’une pierre plusieurs coups.
Désormais, il n’y a plus aucun doute autour du caractère congolo-congolais de la guerre de l’Est. Le banc congolais ne devrait plus, logiquement, présenter le Rwanda ou l’Ouganda comme sponsor du M23.
Il devrait aussi afficher beaucoup de réserve lorsqu’il s’agira de la traque effective des forces négatives par la Brigade d’intervention des forces conjointes SADC/ONU dans les semaines à venir. Son rapprochement avec le M23 condamne Kinshasa à ne plus traiter le M23 comme « force négative.
Le projet d’intégration des combattants du M23 dans l’armée nationale, auquel semble s’attacher farouchement le pouvoir en place à Kinshasa va à coup sûr déverser des milliers d’infiltrés au sein de notre système national de défense.
Ainsi l’accalmie sécuritaire espérée dans l’alliance avec Makenga risque, à l’avenir, de réveiller les démons de la guerre au Nord-Kivu.
Extradition de Runiga impossible …
Son des sources rwandaises, Jean-Marie Runiga et les hommes qui l’ont accompagné dans sa « fuite » au Rwanda se trouveraient en état d’arrestation. Il serait étonnant que le Rwanda accepte de remettre le fugitif au gouvernement congolais.
Il existe, à ce sujet, le fâcheux précédent de Laurent Nkunda, un criminel recherché par la justice militaire congolaise, mais que le régime de Kigali refuse d’extrader depuis mars 2009, sous prétexte qu’il est citoyen rwandais.
Même s’il n’avait pas la citoyenneté rwandaise, cet ancien pion de Kigali ne pouvait pas être payé en monnaie de singe pour les « bons et loyaux services » rendus à ses maîtres au Nord-Kivu.
Mutatis Mutandi, Runiga a droit aux mêmes égards. Finalement, le Congo démocratique est le dindon de la farce dans la valse des chefs des rébellions préfabriquées épisodiquement par le Rwanda.
Kimp

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