
Le général déchu Bosco Ntaganda, recherché par la Cour pénale internationale (CPI), a quitté samedi l'est de la République démocratique du Congo pour se rendre au Rwanda voisin, a indiqué dimanche le gouvernement de RDC.
Le général mutin a traversé hier (samedi) et il est au Rwanda aujourd'hui, a déclaré à l'AFP le porte-parole du gouvernement congolais, Lambert Mende.
Rebelle devenu général de l'armée de RDC, puis radié, Bosco Ntaganda, 41 ans, fait l'objet de deux mandats d'arrêts de la CPI pour des crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis dans les régions de l'Ituri (nord-est de la RDC) et du Kivu au début des années 2000.
Selon le porte-parole du gouvernement, il a traversé la frontière en même temps que des centaines de combattants d'une faction de la rébellion congolaise du Mouvement du 23 mars (M23), faction qu'il est accusé de diriger.
Lambert Mende a appelé le Rwanda à ne pas accueillir le général Ntaganda, en vertu d'un accord-cadre pour ramener la paix dans la région des Grands Lacs signé à Addis Abeba en février par onze pays.
Parmi ces onze pays figurent la RDC ainsi que que le Rwanda et l'Ouganda voisins, accusés par des experts de l'ONU de soutenir le M23, ce qu'ils démentent.
Il y a un engagement clair: pas d'asile, pas d'accueil aux criminels recherchés par la justice internationale, pas d'accueil à ceux qui sont sous sanction des Nations Unies. (...) Nous attendons de voir comment Kigali va exécuter ses engagements, a déclaré Lambert Mende.
Bosco Ntaganda a été intégré dans l'armée après un accord de paix signé en 2009 entre Kinshasa et la rébellion du Congrès national pour la défense du peuple (CNDP), dont il était chef d'état-major. Il a ensuite fait défection et est accusé depuis par le gouvernement d'être à la tête du M23 - qu'il a toujours démenti.
L'armée combat depuis mai 2012 le M23 dans la province riche et instable du Nord-Kivu. Ce groupe armé, l'un des nombreux de la région, est surtout constitué d'ex-rebelles du CNDP, qui estiment que l'accord de 2009 n'a pas été bien appliqué.
En novembre, la procureure de la CPI, Fatou Bensouda, avait estimé que Bosco Ntaganda était l'un des principaux instigateurs de linstabilité qui prévaut sur l'ensemble de la région des Grands Lacs et qu'il fallait l'arrêter impérativement.
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Kinshasa, 17/03/2013 (AFP / MCN, via mediacongo.net)
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