mardi 26 mars 2013

Devant les juges de la CPI : Le TERMINATOR a demandé à être jugé en Kinyarwanda

26/03/2013


Bosco NTAGANDA - Présenté, mardi 26 mars 2013 , devant la Cour pénale internationale

Présenté, mardi 26 mars 2013, devant la Cour pénale internationale (CPI) pour une comparution préliminaire, Bosco Ntaganda a demandé à être jugé en Kinyarwanda, sa langue maternelle qu’il maîtrise mieux que l’anglais ou le français, et a décliné son identité.

Il a dit être né le 5 novembre 1973 et être de nationalité congolaise. La cour lui a lu les dix chefs d’accusations retenus contre lui, dont enrôlement d’enfants de moins de 15 ans, meurtre, viol et esclavage sexuel, pillage ou encore attaque contre des civils, tous commis dans la région congolaise de l’Ituri entre 2002 et 2003.

Ntaganda a clamé son innocence : «J’ai été informé de ces crimes, mais je plaide non coupable», a déclaré le suspect avant d’être interrompu par la juge Ekaterina Trendafilova, qui lui a expliqué que l’objet de l’audience n’était pas de savoir s’il plaidait coupable ou non coupable.

Son audience de confirmation des charges a été fixée au 23 septembre prochain. Son avocat, Maître Hassane Bel Lakhdar, a d’ores et déjà annoncé son intention de réclamer la remise en détention provisoire de son client lors d’une prochaine audience.

Le chef rebelle et ancien général de l’armée congolaise Bosco Ntaganda, surnommé "Terminator", a été présenté, mardi 26 mars, devant la Cour pénale internationale (CPI) pour une comparution préliminaire. L’audience de confirmation des charges a été fixée au 23 septembre.

On connaissait Bosco Ntaganda et son treillis lorsqu’il était chef rebelle, avec son uniforme de l’armée congolaise lorsqu’il en était général. Mardi 26 mars, c’est dans un costume sombre, veste noire et cravate bleu foncé qu’il s’est présenté devant la Cour pénale internationale, visiblement moins à l’aise que dans les forêts de l’est de la RDC.

Au cours de cette courte apparition (moins d’une heure), il a demandé à être jugé en Kinyarwanda, sa langue maternelle qu’il maîtrise mieux que l’anglais ou le français, et a décliné son identité. Il a dit être né le 5 novembre 1973 et être de nationalité congolaise (une information reprise à son compte par la Cour dans un communiqué).

Son audience de confirmation des charges a été fixée au 23 septembre prochain. La cour lui a lu les dix chefs d’accusations retenus contre lui, dont enrôlement d’enfants de moins de 15 ans, meurtre, viol et esclavage sexuel, pillage ou encore attaque contre des civils, tous commis dans la région congolaise de l’Ituri entre 2002 et 2003.

L’avocat de M. Ntaganda, Hassane Bel Lakhdar, commis d’office, a ensuite assuré que son client «a l’intention de déposer une demande de mise en liberté provisoire, mais ce ne sera pas aujourd’hui».
Une reddition surprise

Officiellement, Bosco Ntaganda s’était réfugié le 18 mars à l’ambassade américaine de Kigali, où, selon Washington, il s’est présenté «de lui-même» pour demander à être remis à la CPI. Il avait été ensuite transféré dans la nuit de vendredi à samedi au centre de détention de la Cour.

Cette reddition surprise fait de Bosco Ntaganda, l’un des chefs de guerre les plus recherchés de la région des Grands Lacs, le premier suspect de la CPI qui se rend de façon volontaire pour être détenu.

«Le peuple congolais est très content de la détention de M. Ntaganda», a déclaré à l’AFP Dede Mukadi, 36 ans, un Congolais de Kinshasa habitant en Belgique et ayant fait la déplacement à La Haye : «c’est un grand jour pour le peuple congolais, une victoire».

«Les atrocités commises par les forces sous le commandement de Bosco Ntaganda ont affecté des milliers de Congolais dans l’est de la RDC pendant plus d’une décennie», a pour sa part soutenu Ida Sawyer, de l’ONG Human Rights Watch, dans un communiqué.

Un garçon de 16 ans enrôlé par les hommes de Bosco Ntaganda en mars 2013 alors qu’il était sur le chemin de l’école, cité dans le communiqué de HRW, a soutenu : «maintenant, il ne peut plus revenir là où j’habite ni essayer de m’enlever de l’école et m’envoyer à la guerre».

La reddition de M. Ntaganda a suscité de nombreuses questions, notamment sur la manière dont il a été en mesure de traverser la frontière rwando-congolaise puis rejoindre l’ambassade américaine sans se faire repérer par l’armée rwandaise.

Il avait passé la frontière entre la RDC et le Rwanda à la mi-mars, avec plusieurs centaines de ses hommes défaits dans des combats avec une faction rivale issue de l’éclatement de la rébellion congolaise du M23 (il était auparavant général dans l’armée congolaise depuis 2009).

Bosco Ntaganda a fait ses armes au sein du Front patriotique rwandais du président Paul Kagame à l’époque où cette rébellion mettait fin au génocide en 1994.

Certains estiment qu’il pourrait faire d’embarrassantes révélations sur le rôle de Kigali dans l’est de la RDC.

© KongoTimes

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