lundi 22 avril 2013

PRETORIA : Richard Muyej déjoue le piège de Kigali !

Lundi, 22 Avril 2013
 


La Rdc par la bouche de son ministre de l’Intérieur Richard Mujej, vient d’opposer un non catégorique à la clause de cessation brandie par le Rwanda à la réunion de Pretoria pour préparer l’opinion à accepter comme apatrides ses ressortissants réfugiés dans les pays voisins, une astuce qui, visiblement, cache mal l’infiltration des sinistres agents déstabilisateurs à la solde de Kigali !

Pretoria a été choisi par le Haut Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés (UNHCR) pour d’abriter une réunion ministérielle sur la stratégie globale relative aux solutions durables pour les réfugiés rwandais.

Douze pays qui ont accueilli des réfugiés rwandais dans les vagues de 1959 à 1998 y sont représentés par leurs ministres de l’intérieur ou leurs délégués.

Il s’agit du Burundi, de la RDC, de la République du Congo, du Kenya, du Malawi, du Mozambique, du Rwanda, de la République sud-africaine, de l’Ouganda, de la Zambie et du Zimbabwe.

Cette réunion de haut niveau se tient sous la facilitation d’une forte équipe du HCR à la tête de laquelle se trouve Mr Georges OKOTH-OBBO, Directeur du Bureau Régional pour l’Afrique.

La question principale débattue dans cette réunion était de demander aux pays d’asile des réfugiés rwandais de tous les temps d’adhérer à la clause de cessation du statut des réfugiés rwandais.

Pour rappel, cette clause de cessation est une disposition prévue par la Convention de Genève à laquelle on fait recours lorsque le pays d’origine des réfugiés offre des conditions meilleures pour qu’aucun réfugié ne justifie plus sa présence à l’extérieur.

Se servant ainsi de l’amélioration proclamée tambours battant des conditions de vie sur son territoire, le Rwanda, à travers Mme Séraphine Mukantabana, son ministre en charge des catastrophes et des réfugiés appuyée par l’Ambassadeur en RSA, Mr Vincent Karega, a tenté de démontrer que le Rwanda est un pays de paix totale, classé selon l’indice de développement humain parmi les meilleurs Etats d’Afrique.

Pour cela ses compatriotes se trouvant encore en refuge n’ont plus de raisons valables de continuer à mener cette vie pénible.

L’invocation de la clause de cessation du statut de réfugié, a poursuivi la ministre Mukantabana, d’ici le 30 juin 2013, sera un occasion pour le Rwanda de considérer qu’il n’y a plus de réfugiés à l’extérieur du pays et que le gouvernement rwandais était prêt à accorder des passeports à ceux qui seraient identifiés.

Elle a, par ailleurs, poursuivi que le Rwanda respecterait le choix de ceux qui voudraient acquérir la nationalité du pays d’asile.

Cette position rwandaise a aussitôt soulevé des réactions en sens divers qui ne se sont pas fait attendre des participants qui se sont interrogés sur les conditions réelles que rencontrent les populations rapatriées au Rwanda.

Bon nombre de ces participants de se poser alors la question suivante : « Si le Rwanda constitue déjà un paradis et que ses réfugiés vivent en enfer, pourquoi ne veulent-ils pas quitter l’enfer pour rejoindre le paradis ? »

Il a même été signalé que depuis l’invocation de la clause de cessation, il s’observe une panique générale dans les camps des réfugiés situés dans les douze pays cités devant ce que ces réfugiés considèrent comme une manœuvre du gouvernement rwandais de les contraindre à devenir des apatrides.

Pour la RDC, il n’est pas question d’adhérer à cette clause de cessation et le Ministre de l’Intérieur, Sécurité et Décentralisation, Richard Muyej, proposera trois étapes pour y arriver à savoir :

- organiser en urgence une réunion tripartite RDC-RWANDA-HCR en vue de l’évaluation et de la mise en œuvre effective de l’accord tripartite signé à Kigali, le 17 février 2010 et ses modalités pratiques, signées à Goma le 30 juillet 2010; procéder, avec l’appui de la communauté internationale,

- procéder à l’enregistrement de tous les réfugiés rwandais vivant en RDC,

- prononcer la clause de cessation après la mise en œuvre de l’accord tripartite et de ses modalités pratiques en vue de permettre à tous les réfugiés de rentrer dans la dignité et la sécurité dans leur pays d’origine.

Le ministre Muyej a fait constater qu’il y a encore une forte présence des réfugiés rwandais sur le territoire congolais. En témoignent les statistiques provisoires qui méritent une harmonisation avec le HCR.

Ces statistiques établissent et démontrent qu’à Kinshasa il y a 67 réfugiés rwandais, au Katanga : 598 réfugiés, au Kasaï Oriental : 1584 réfugiés, à l’Equateur : 287 réfugiés, au Nord-Kivu : 106.013 réfugiés et au Sud-Kivu : 18.988 réfugiés, soit un total de 127.537 réfugiés rwandais encore présents en RDC.

Tenant compte de ces chiffres et pour tous ces motifs, la RDC a, au cours des assises de Pretoria, rejeté l’invocation de la clause de cessation, surtout en tirant des leçons malheureuses de la signature avec l’Angola de cette même clause.(

Pour rappel, après que la RDC ait signé la clause de cessation du statut des réfugiés angolais, l’Angola a fermé ses frontières devant les nouvelles demandes de plus de 49.000 de ses réfugiés ayant exprimé l’intention de retour.

La RDC a donc dit non et alors non à cette disposition du droit international pour ne pas cautionner la présence sur son sol des apatrides ou des gens qui se considéreraient comme ayant acquis une nationalité congolaise de fait.

La forte délégation de la RDC ayant accompagné le ministre Muyej était composée, outre le ministre Richard Muyej lui-même, de : Pr.-Dr. Berthe Zinga, Secrétaire Permanente de la Commission Nationale pour les Réfugiés, Julien Paluku, Gouverneur du Nord-Kivu, Yav Tshibal, Vice-gouverneur du Katanga, François Luboya, Noël Kikwa Mwatambanza et Kalala, ces derniers en qualité d’experts.

Forum des As

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