lundi 24 juin 2013

Si le Congo s’éveille, toute l’Afrique Noire ressuscitera

le lundi 24 juin 2013


Le Club « Eveil du Congo »


Penser et agir par nous-mêmes dans un monde globalisé pour réussir le nouveau rêve congolais

Eboussi BOULAGA
Philosophe camerounais au Potentiel

PAR LES PROFESSEURS TSHIUNZA MBIYE, KÄ MANA, BIYOYO MAKUTU ET KABONGO MALU

Aux yeux de beaucoup d’ana lystes dans le monde d’aujourd’hui, la République Démocratique du Congo n’a aucune chance de figurer dans la liste des pays africains qui ambitionneraient de devenir des lions économiques et politiques, à l’instar des dragons asiatiques présentés partout comme le modèle d’une émergence réussie dans l’ordre mondial actuel.

Nombre de Congolaises et de Congolais s’inscrivent dans la même conviction et diffusent sur le pays les mêmes ombres de désespérance,

Sans se rendre compte que c’est l’esprit du désespoir qui engendre l’accoutumance aux malheurs et l’enfouissement dans le catastrophisme.

On égrène dans tous les domaines les causes et les effets de nos souffrances, soit ceux qui relèvent de nos atavismes culturels, soit ceux qui s’ancrent dans nos tares actuelles, soit ceux qui nous sont imposés par les chaînes cruelles du monde dans ce qu’il est maintenant comme désordre planétaire ou même comme perspectives d’engagements libérateurs.

On fait de toutes ces causes et de tous ces effets des pesanteurs permanentes et des instances cruellement indépassables.

Comme si, dans la vie des nations et des peuples, aucun élan de l’inespéré, aucun souffle de l’inattendu, aucune force de l’improbable ne pouvaient conduire à aucun renversement de vapeur lié au génie créateur et à la mobilisation des volontés pour inventer des possibilités non inscrites dans les déterminismes du déjà-vu, du déjà-pensé, du déjà-moulu au sein des cavernes des habitudes et des accoutumances.

Rien n’étant impossible à l’homme, déclarait le Premier Ministre Matata Ponyo dans déclaration académique le 10.12.2012 au Sénat, les défis réels auxquels le pays est confronté sont surmontables et seront surmontés.

Il faut nécessairement rompre avec ce regard jeté sur la RDC par les autres et par nous-mêmes.

ROMPRE AVEC LES LOGIQUES DU PESSIMISME

Si l’on ne s’en tenait qu’aux logiques d’une telle vision et qu’on s’engluait à ses tendances, rien de nouveau ne pourrait advenir sous le soleil de la République Démocratique du Congo. Tout serait fini et tout giserait dans les tombes de nos misères.

La RDC ne serait plus que l’ombre de ses propres cendres, dans un espace qui ne compte plus sur l’homme congolais pour imaginer l’avenir ; la seule richesse congolaise n’étant plus que le sol, le sous sous-sol et son espace écologique que des peuples qui se croient plus dynamiques et plus intelligents que nous, se chargeraient de mettre à profit dans leurs intérêts et dans l’intérêt de la communauté internationale.

C’est le paradoxe d’un pays riche en ressources naturelles mais avec une population parmi les plus pauvres du monde, vivant avec moins d’un dollar par jour et classé dernier au dernier indice du développement humain.

Si nous avons décidé de créer le Club Eveil du Congo, avec un groupe de chercheurs et d’experts congolais et africains, c’est parce que nous sommes convaincus que c’est une erreur de développer un mode de pensée qui noie la RDC dans la marre de son désordre, dans la profondeur de ses gouffres de désastres et de calamités.

On enlève ainsi à la vie son potentiel de surprises, de retournements et de possibilités de changement. On oublie même que l’une des puissances du psychisme humain et du mental d’un peuple, c’est sa capacité de sursaut, l’énergie du surgissement des ruptures.

Nous devons aujourd’hui rompre avec ce mode de penser pour un nouveau rêve congolais et l’incarner dans des nouvelles manières d’être, de nouveaux styles de vie.

Si nous avons décidé de créer Eveil du Congo c’st aussi pour tirer notre pays du sommeil de l’importance et de l’’abondance des ressources naturelles dont la valorisation externalisée sert d’abord les intérêts extérieurs et ceux de quelques rentiers locaux ; C’est également pour l’obliger de repenser ses rapports dans la gestion de ses ressources, l’une de rampe de lancement de son développement au service de la majorité afin de réduire drastiquement la pauvreté.

C’est enfin pour l’entraîner dans le sillage du monde afin de revendiquer un rôle et conquérir une position. La RDC ne doit pas oublier que l’actuelle gestion mondiale obéit à la dialectique cumulative du riche et du pauvre. Le riche devenant toujours plus riche et le pauvre toujours plus pauvre.

Nous devons apprendre à changer, appelle de toutes ces forces de convictions et de foi l’actuel Premier Ministre. Ce qui se passe pour le moment au Brésil dans le sillage de la coupe des confédérations montre bien que le peuple peut pacifiquement faire entendre ses aspirations aux autorités de l’Etat.

Si ces dernières réaffectent les ressources publiques à la santé, à l’éducation aux transports en commun dans les grandes villes comme Rio, Brasilia, le peuple aura changé le cours de l’histoire.

Les malheurs, les catastrophes, les désastres, les anéantissements de toutes sortes, les guerres, comme celle qui sévit encore à l’Est de notre pays, le Congo les a connus presque tous dans son histoire.

Le temps n’est plus pour les congolaises et les congolais de se lamenter sans fin sur le sort de la Nation, ni de se morfondre dans des jérémiades sans fin.

Le temps est aux nouvelles utopies et aux nouvelles actions qui commencent par notre capacité à prendre nos responsabilités face à l’avenir et de changer ainsi nous-mêmes le cour de notre histoire irrémédiablement.

Et nous le pouvons parce que d’autres peuples naguère l’objet de moqueries comme nous on redressé leur front et sont aujourd’hui l’objet d’admiration.

PENSER PAR NOUS MEMES

Un peuple ne sort du cycle des souffrances que s’il décide de faire le choix de penser par lui-même ses problèmes et de trouver des solutions par l’énergie de sa propre intelligence, loin de toutes les tentations de vivre grâce au cerveau des autre et à la matière grise d’emprunt.

A force de nous être habitués au Congo depuis l’indépendance, aux orientations décidées ailleurs en matière politique et économique comme en matière sociale et culturelle, nous avons perdu la capacité et la puissance de croire en nous-mêmes à toutes les échelles de la vie nationale.

Naguère on cherchait en vain les solutions congolaises aux problèmes du Congo et nous en étions tous et toutes conscients. Nous avons tous déploré ce fait sans complètement assumer le devoir d’être nous-mêmes notre propre centre de pensée et de recherche.

Les grandes tentatives pour relever ce défi se sont soldées par des échecs lamentables. Tous les Congolais et toutes les Congolaises se rappellent le recours à l’authenticité comme idéologie nationale au temps du président Mobutu.

Tout le monde sait de quelle manière s’acheva la Conférence nationale souveraine et dans quel pitoyable fracas le régime Mobutu courba l’échine face aux forces venues d’ailleurs. Même les philosophes congolais qui se donnèrent pour projet (de penser par soi-même selon l’impératif kantien, sans pour autant se murer dans une tour d’ivoire faiblirent très vite dans leur ambition.

Leur SAPERE AUDE, « prends le courage de te servir de ton propre entendement » disparut sans laisser des traces mémorables. Le projet doit être repris, la force de la matière remise en ébullition grâce à une culture de « think thank » semblable à celui évoqué dans son allocution de clôture du forum économique international de Kinshasa par le Premier Ministre.

Penser et agir par nous-mêmes grâce à notre propre entendement dans un monde globalisé implique de nous réapproprier le regard de des autres sur la RDC, implique ensuite de développer notre regard et comphrension du monde selon nos intérêts.

S’implique enfin, de revendiquer un rôle à tous les niveaux régional et mondial en vertu de nos atouts économiques, géostratégiques et culturelles.

PRENDRE NOS RESPONSABILITES

Elle consiste à construire une société de responsabilité individuelle et collective. En effet, si le Congo donne l’’image d’effondrement qui est la sienne actuellement, c’est sans doute parce que le manque de dynamiques de pensée a engendré, à très grande échelle le manque du sens de responsabilité. Il fut un temps où un slogan fut inventé dans notre pays pour définir ce qui manque atrocement au Congo.

Ce slogan stipulait « Servir et non se servir ». Ce slogan a perdu toute substance depuis longtemps et la RDC n’a plus aujourd’hui un sens de l’éthique communautaire. C’est encore l’actuel Premier Ministre qui introduira le principe d’étique dans la gestion de la chose publique ; d’abord comme Ministre des finances avec ses collaborateurs et aujourd’hui pour tous les membres du Gouvernement.

On ne gagne aucune une bataille du développement, aucune bataille de la puissance, aucune bataille de la modernisation d’une société, aucune bataille du rayonnement mondial pour un peuple si rien ne se structure et ne s’organise sur l’impératif de responsabilité individuelle et communautaire.

Elle se forge et s’éduque, se fertilise et se transmet de génération en génération pat le limon de l’éducation c’est pour cela que le Club pour l’Eveil du Congo, met l’éducation au cœur de ses préoccupations fondamentales à contre-courant des certaines attitudes régnantes et pour population cible les jeunes étudiants

CHANGER NOUS-MEMES LE COURS DE NOTRE HISTOIRE

L’enjeu c’est de changer le destin congolais par la puissance de l’imagination créatrice et de l’agir rationnel, en ayant l’esprit tourné vers les valeurs d’avenir : la liberté, la dignité, le sens communautaire et le souci de la grandeur.

Pour ce faire, la mobilisation des énergies de l’intelligence, des références morales et de la créativité est décisive, avec la capacité de le, dynamiser par l’éducation et d’ouvrir des voies nouvelles par des recherches dans tous les domaines de la vie congolaise pour l’émergence du Congo dans un grand destin de lion africain.

REUSSIR CE REVE

Nous sommes là dans l’ardente vibration du nouveau rêve congolais. Ce rêve n’est ni au-dessus de nos moyens, ni au-delà de nos possibilités. Il relève de notre volonté et de notre détermination.

Il devra être en nous comme un levier indomptable pour réussir le Congo. En fait, nous avons un problème de leadership éthique et de force d’efficacité économique. Il nous faut impérativement les résoudre.

Ce que le Club cherche en définitive comme l’écrivait un philosophe congolais c’est faire naître par la réflexion et l’action une nouvelle conscience sociale et culturelle afin d’affronter la méga crise actuelle et en sortir par des attitudes courageuses qui rejettent le défaitisme et le fatalisme ambiants.

Pour y arriver ayons le courage de nous servir de notre entendement : SAPERE AUDE.

Eboussi BOULAGA  
Le Potentiel
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Pour le Club l’Eveil du Congo

Profs.
- Tshiunza Mbiye
- Kä Mana
- Biyoya Makutu
- Kabongo Malu

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