La fratrie "Kabila"
Lorsqu’on parcourt «Grand Lac Magazine» (GLM), édité à Londres par le très kabiliste Sam Mpengo Mbey, ce qui frappe d’abord c’est le culte de la personnalité entretenu autour du «président raïs», alias «Papa Roméo», alias «la haute hiérarchie», alias le «garant de la nation» et commandant suprême de l’appareil sécuritaire de la République très très démocratique du Congo.
Ce qui frappe ensuite c’est l’étalage de la «réussite personnelle» ou l’ascension sociale des membres de la nomenklatura dont la grande majorité est sortie du néant. Des parvenus, quoi!
Tirés à quatre épingles, ventrus, rigolards, ces messieurs et dames sont content de leur sort. Ils affichent une opulence choquante face à la misère qui accable la multitude.
Ce qui frappe enfin c’est que la République très très démocratique du Congo est dépeint comme un paradis où coule le lait et le miel. Dans le supplément du GLM diffusé à l’occasion du 30 juin 2013, j’ai découvert une «pub».
La pub d’un nouveau restaurant «VIP» (Very important person). «O’Café». C’est le nom de cet estaminet.
Devinez qui en est l’heureux propriétaire ? Vous n’y parvenez pas ? Le nom est pourtant simple : Zoé «Kabila». Le frère de l’autre.
Après avoir lancé un centre omnisport, «Le Shark Club XI», dans la concession de l’Athenée de la Gombe, celui que certains Kinois appellent par ironie « Monsieur frère" ou "le frère de… " vient d’ajouter un nouvel établissement dans son écurie juste en face de l’ex-hôtel Intercontinental sur l’avenue Batetela.
Où a-t-il trouvé de l’argent nécessaire pour cet investissement dans un pays les banquiers ne font pas crédit?
Deux invités de marque étaient présents lors de l’inauguration de ce cadre huppé : le président de l’Assemblée national, Aubin Minaku et le gouverneur de la ville de Kinshasa, André Kimbuta. Deux bambochards bien connus.
Sept années après son apparition publique à Kin, Zoé «Kabila» reste un mystère pour les Kinois. Janet, mêmement. Inutile de parler du «président raïs». Quelle étrange famille!
Selon mon ami qui sait tout sur tout et presque tout sur rien sur les potins de Kinshasa-Lez-Immondices, Jaynet et Zoé n’ont jamais été présentés du vivant de «Mzee» comme étant ses gosses.
Jaynet a été connu du grand public au même moment que Sifa Mahanya, la mère putative du «raïs». C’était en janvier 2001, au lendemain de l’assassinat du «soldat du peuple».
A en croire mon ami, Zoé a été aperçu pour la première sur le sol des Kongomani en 2006 quelques mois avant l’organisation du premier tour de l’élection présidentielle.
L’ami de rappeler que «Joseph», né, semble-t-il, en 1972, à «Hewa Bora II», une localité introuvable sur la carte du Congo, est arrivé au Zaïre de Seseskul au plutôt en novembre 1996 et au plus tard en janvier 1997 au moment où son «boss», James Kabarebe, alors colonel, prenait le commandement des troupes de l’AFDL après l’assassinat du «général» André Kisase Ngandu.
Mon ami qui est une véritable «encyclopédie» de me relater quelques facettes de la personnalité de Zoé.
«Les Kinois se demandent où ce jouisseur, très proche de Noël Ngiama Werrason et de JB Mpiana, a pu trouver de l’argent pour monter son business», dit-il en guise d’introduction.
L’ami de se souvenir que le frangin de «la haute hiérarchie» avait commencé par lancer une société dénommée «Aesis».
Une «boîte» spécialisée dans les «imprimés de valeur» (timbres fiscaux, permis de conduire, plaques d’immatriculation et tout document valant espèces.). D’où provenait le capital ? Mystère.
«Arrivé au Congo de fraîche date, Zoé parle un swahili compliqué», assure mon ami.
Il semble qu’il est toujours flanqué d’un interprète. Durant plusieurs années, la frangine Jaynet ne s’exprimait, elle, que dans la langue de Shakespeare.
Une situation qui étonnait plus d’un interlocuteur : «Comment se fait-il que le Mzee parlait un français parisien et que ses prétendus enfants ne manient que le swahili d’Afrique de l’Est et l’anglais ? »
Mauvaise langue, mon ami sort littéralement l’artillerie lourde. «Il n’y a aucune noblesse dans le comportement de Zoé», lance-t-il avant d’égrener les extravagances de «Monsieur Frère» : en avril 2010, il a fait déguerpir
«DomSak» (Dominique Sakombi-Inongo) de sa villa à Ma campagne sous prétexte qu’il en était le propriétaire; lors de l’attaque de la résidence du général Faustin Munene, en septembre 2010, Zoé et Jaynet ont été reconnus parmi les soudards de la garde prétorienne de leur raïs de frère ; le 19 octobre 2010, Zoé a fait tabasser les policiers Yandu et Mukoyo chargés de régler la circulation sur le boulevard du 30 juin au rond-point Socimat. «Intouchable, Zoé n’a pas été poursuivi», murmure mon ami.
Mon ami qui semble avoir une « dent » contre la «fratrie Kabila» de parler enfin de «Jaynet» que les flagorneurs du «clan» et autres pique-assiettes ne désignent plus que par deux mots : «la vénérable».
"La vénérable Jaynet". Sans doute que les titres "honorable" et "excellence" sont devenus ringards. Selon mon ami, la frangine du « raïs » est soupçonnée par l’Interpol d’avoir négocier de l’uranium avec quelques Etats voyous.
C’est le cas de l’Iran des Ayatollahs et de la Corée du Nord du leader bien aimé.
L’associé de « Madame sœur » ne serait autre que le très peu recommandable Zimbabwéen blanc Billy Rautenbach et sa firme Camec.
A en croire mon ami, la Fondation Mzee LD Kabila, dirigée dans une totale opacité par Jaynet, sert de couverture pour des opérations illicites de la fratrie dont du blanchiment d’argent.
Mon ami de lancer : «En dépit de leur comportement criminel, Jaynet et de Zoé «Kabila» se sont faits élire en novembre 2011 députés nationaux respectivement à Kalemie et à Manono où ils ne possèdent aucune adresse connue».
Il conclut enfin : «Zoé et Jaynet n’ont aucun mérite. Leur enrichissement découle de leurs titres de frère et de sœur de… ».
L’ami de citer un philosophe français : «Les nobles sont comme des livres : il en est beaucoup qui ne brillent que par leurs titres… ». Traduction : Tout ce qui brille n’est pas de l’or!
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Issa Djema
© Congoindépendant
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