Monday, 23 September 2013
Le nouveau rapport « Investir pour éradiquer la pauvreté » de septembre 2013 affirme qu’il est possible d’éradiquer l’extrême pauvreté à l’horizon 2030, à condition de réussir à améliorer de façon significative le recensement des populations pauvres et l’identification des ressources disponibles.
Il réaffirme le « rôle fondamental de l’aide extérieure dans la lutte contre la pauvreté », tout en précisant qu’elle doit être mieux ciblée et coordonnée avec d’autres flux financiers pour être plus efficace.
Elaboré par Development Initiatives, une organisation indépendante qui effectue des recherches et des analyses sur la pauvreté, ce document dresse le tableau complexe des flux de ressources circulant entre plus de cinquante pays, notamment les investissements étrangers directs (IED), les dons privés et la coopération Sud-Sud.
« Ce rapport vient à point nommé, au moment où les chefs d’Etats se réunissent pour discuter des objectifs de développement pour l’après 2015. Le rapport Investir pour éradiquer la pauvreté leur fournit les données indépendantes et fiables dont ils ont besoin pour prendre des décisions éclairées et cibler au mieux les ressources », selon Judith Randel, directrice générale de Development Initiatives.
Principales conclusions
Le rapport, dont l’auteur principal est Dan Coppard, directeur de la recherche et de l’analyse, développe notamment les conclusions suivantes :
1.L’aide extérieure joue un rôle essentiel pour les populations les plus pauvres à travers le monde, là où les autres ressources (IED, transferts de fonds) font parfois défaut.
2.L’extrême pauvreté (nombre de personnes vivant avec moins de 1,25 dollar par jour) a chuté de 1990 à 2010, passant de 43 % à 21 %, ce qui montre que nous sommes en bonne voie pour éradiquer la pauvreté d’ici à 2030.
Hélas, la seule croissance économique ne suffira pas. Malgré les énormes progrès réalisés en matière de réduction de la pauvreté grâce à la croissance, les scénarios les plus optimistes révèlent que plus de 100 millions de personnes pourraient être laissées pour compte.
3.Les ressources internationales qui affluent vers les pays en développement ont augmenté rapidement en termes de volume et de diversité : elles ont en effet doublé depuis 2000, atteignant 2 100 milliards de dollars en 2011.
Les emprunts à long terme, les IED et les transferts de fonds représentent près des deux tiers de l’ensemble de ces flux internationaux. Cependant, pour les pays les plus pauvres, l’apport de ressources demeure limité. Ces derniers font face à des contraintes budgétaires sévères susceptibles de durer.
4.Les gouvernements des pays en développement sont les plus aptes à éradiquer la pauvreté dans leur pays, grâce à leurs dépenses trois fois plus élevées que les ressources entrantes.
Toutefois, 82 % des personnes en situation d’extrême pauvreté vivent dans des pays où les dépenses publiques sont inférieures à un équivalent de 1 000 dollars par personne et par an, contre 15 025 dollars pour les pays membres du Comité d’aide au développement de l’OCDE.
5.L’aide joue un rôle essentiel lorsque les gouvernements n’ont pas la volonté ou les moyens suffisants. Elle peut cibler les populations les plus pauvres et servir à mobiliser des fonds supplémentaires. En Afrique subsaharienne, 400 millions de personnes vivent aujourd’hui en situation d’extrême pauvreté.
Pour en sortir d’ici 2030, elles ont besoin d’interventions qui, au-delà des avantages généraux de la croissance, leur permettront de surmonter les risques et les obstacles structurels.
Adapter l’APD aux enjeux du développement
Le nouveau rapport « Investir pour éradiquer la pauvreté » souligne que l’APD (aide publique au développement fournie par les principaux pays donateurs) doit gagner en transparence et s’adapter aux enjeux du développement pour l’après 2015 si l’on veut qu’elle remplisse son rôle essentiel, à savoir éradiquer l’extrême pauvreté d’ici 2030.
Cependant, les décisions importantes concernant l’affectation des ressources s’appuient sur des données et des informations qui ne sont ni fiables, ni à jour.
« Les estimations relatives au nombre de personnes vivant dans la pauvreté ne sont pas avérées et ne sont souvent plus valables. Ainsi, d’importantes décisions concernant l’affectation des ressources sont basées sur des hypothèses et des chiffres contestables », relève le rapport.
« L’éradication de la pauvreté est à notre portée, mais les données sur le développement devront être profondément remaniées pour atteindre l’objectif zéro. Si nous n’améliorons pas ces données, nous ne pourrons affecter les ressources de façon optimale, suivre les progrès accomplis, en tirer des enseignements ou demander des comptes aux bénéficiaires ou aux donateurs », avertit la directrice générale de Development Initiatives, Judith Randel.
Development Initiatives est une organisation à but non lucratif, disposant d’une division de conseil, qui mène des recherches et des analyses sur la pauvreté et les solutions pour y mettre fin et qui estime qu’« il est possible d’éradiquer la pauvreté d’ici 2030, mais qu’il est nécessaire pour cela d’obtenir des informations de meilleure qualité ».
Cette organisation dispose de centres au Royaume-Uni, au Kenya et en Ouganda. Ses partenaires à travers le monde se composent de gouvernements, d’institutions universitaires, d’entreprises privées et de représentants des citoyens.
Le programme « Investir pour éradiquer la pauvreté » analyse l’impact de toutes les ressources sur la réduction de la pauvreté. Il fournit des données et des informations indépendantes, fiables et accessibles sur le flux de ressources et met en avant l’idée que toutes les ressources peuvent avoir un rôle à jouer dans l’éradication de la pauvreté
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Angelo Mobateli
Le Potentiel
Le nouveau rapport « Investir pour éradiquer la pauvreté » de septembre 2013 affirme qu’il est possible d’éradiquer l’extrême pauvreté à l’horizon 2030, à condition de réussir à améliorer de façon significative le recensement des populations pauvres et l’identification des ressources disponibles.
Il réaffirme le « rôle fondamental de l’aide extérieure dans la lutte contre la pauvreté », tout en précisant qu’elle doit être mieux ciblée et coordonnée avec d’autres flux financiers pour être plus efficace.
Elaboré par Development Initiatives, une organisation indépendante qui effectue des recherches et des analyses sur la pauvreté, ce document dresse le tableau complexe des flux de ressources circulant entre plus de cinquante pays, notamment les investissements étrangers directs (IED), les dons privés et la coopération Sud-Sud.
« Ce rapport vient à point nommé, au moment où les chefs d’Etats se réunissent pour discuter des objectifs de développement pour l’après 2015. Le rapport Investir pour éradiquer la pauvreté leur fournit les données indépendantes et fiables dont ils ont besoin pour prendre des décisions éclairées et cibler au mieux les ressources », selon Judith Randel, directrice générale de Development Initiatives.
Principales conclusions
Le rapport, dont l’auteur principal est Dan Coppard, directeur de la recherche et de l’analyse, développe notamment les conclusions suivantes :
1.L’aide extérieure joue un rôle essentiel pour les populations les plus pauvres à travers le monde, là où les autres ressources (IED, transferts de fonds) font parfois défaut.
2.L’extrême pauvreté (nombre de personnes vivant avec moins de 1,25 dollar par jour) a chuté de 1990 à 2010, passant de 43 % à 21 %, ce qui montre que nous sommes en bonne voie pour éradiquer la pauvreté d’ici à 2030.
Hélas, la seule croissance économique ne suffira pas. Malgré les énormes progrès réalisés en matière de réduction de la pauvreté grâce à la croissance, les scénarios les plus optimistes révèlent que plus de 100 millions de personnes pourraient être laissées pour compte.
3.Les ressources internationales qui affluent vers les pays en développement ont augmenté rapidement en termes de volume et de diversité : elles ont en effet doublé depuis 2000, atteignant 2 100 milliards de dollars en 2011.
Les emprunts à long terme, les IED et les transferts de fonds représentent près des deux tiers de l’ensemble de ces flux internationaux. Cependant, pour les pays les plus pauvres, l’apport de ressources demeure limité. Ces derniers font face à des contraintes budgétaires sévères susceptibles de durer.
4.Les gouvernements des pays en développement sont les plus aptes à éradiquer la pauvreté dans leur pays, grâce à leurs dépenses trois fois plus élevées que les ressources entrantes.
Toutefois, 82 % des personnes en situation d’extrême pauvreté vivent dans des pays où les dépenses publiques sont inférieures à un équivalent de 1 000 dollars par personne et par an, contre 15 025 dollars pour les pays membres du Comité d’aide au développement de l’OCDE.
5.L’aide joue un rôle essentiel lorsque les gouvernements n’ont pas la volonté ou les moyens suffisants. Elle peut cibler les populations les plus pauvres et servir à mobiliser des fonds supplémentaires. En Afrique subsaharienne, 400 millions de personnes vivent aujourd’hui en situation d’extrême pauvreté.
Pour en sortir d’ici 2030, elles ont besoin d’interventions qui, au-delà des avantages généraux de la croissance, leur permettront de surmonter les risques et les obstacles structurels.
Adapter l’APD aux enjeux du développement
Le nouveau rapport « Investir pour éradiquer la pauvreté » souligne que l’APD (aide publique au développement fournie par les principaux pays donateurs) doit gagner en transparence et s’adapter aux enjeux du développement pour l’après 2015 si l’on veut qu’elle remplisse son rôle essentiel, à savoir éradiquer l’extrême pauvreté d’ici 2030.
Cependant, les décisions importantes concernant l’affectation des ressources s’appuient sur des données et des informations qui ne sont ni fiables, ni à jour.
« Les estimations relatives au nombre de personnes vivant dans la pauvreté ne sont pas avérées et ne sont souvent plus valables. Ainsi, d’importantes décisions concernant l’affectation des ressources sont basées sur des hypothèses et des chiffres contestables », relève le rapport.
« L’éradication de la pauvreté est à notre portée, mais les données sur le développement devront être profondément remaniées pour atteindre l’objectif zéro. Si nous n’améliorons pas ces données, nous ne pourrons affecter les ressources de façon optimale, suivre les progrès accomplis, en tirer des enseignements ou demander des comptes aux bénéficiaires ou aux donateurs », avertit la directrice générale de Development Initiatives, Judith Randel.
Development Initiatives est une organisation à but non lucratif, disposant d’une division de conseil, qui mène des recherches et des analyses sur la pauvreté et les solutions pour y mettre fin et qui estime qu’« il est possible d’éradiquer la pauvreté d’ici 2030, mais qu’il est nécessaire pour cela d’obtenir des informations de meilleure qualité ».
Cette organisation dispose de centres au Royaume-Uni, au Kenya et en Ouganda. Ses partenaires à travers le monde se composent de gouvernements, d’institutions universitaires, d’entreprises privées et de représentants des citoyens.
Le programme « Investir pour éradiquer la pauvreté » analyse l’impact de toutes les ressources sur la réduction de la pauvreté. Il fournit des données et des informations indépendantes, fiables et accessibles sur le flux de ressources et met en avant l’idée que toutes les ressources peuvent avoir un rôle à jouer dans l’éradication de la pauvreté
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Angelo Mobateli
Le Potentiel
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