mardi 8 octobre 2013

L’ONU est au courant du plan de Balkanisation de la RDC

06/10/2013 

 

Ban KI-MOON et Paul KAGAME

En date du 20 juin 1981, des représentants des populations originaires du Rwanda au Zaïre d’alors avaient adressé au Secrétaire Général de l’ONU une lettre pour réclamer la nationalité zaïroise et l’autodétermination de la province du Kivu en tant qu’Etat autonome en leur faveur. 


Le retour surprise de 200 familles de personnes présentées comme des réfugiés congolais est une des manifestations de la mise en œuvre de ce projet. Et l’ONU, qui est parfaitement au courant du projet, y a participé à travers la passivité active du HCR à partir du Rwanda.

Les Congolais ont été surpris d’apprendre l’entrée, sur le territoire congolais, de 200 familles de personnes présentées comme des réfugiés congolais qui vivaient au Rwanda et en Ouganda. 


Entrées par le poste frontalier de Bunagana, ces familles ont été installées en zone sous contrôle du M23. Ce mouvement, indiquent des sources de la société civile, l’attèlerait à leur chercher des logis parmi les maisons abandonnées par les déplacés qui avaient fui les combats.

Le Gouvernement congolais a déclaré ne pas être au courant d’un tel retour, car tout mouvement des réfugiés est soumis à une collaboration entre la RDC, le Rwanda et le Haut Commissariat aux Réfugiés (HCR) conformément à un accord ad hoc conclu en 2010. 


Le représentant du HCR au Rwanda a déclaré ne pas être au courant d’une quelconque démarche qui aurait abouti à une décision pour le déplacement de ces familles. 

En RDC, le responsable de la coordination provinciale de la Commission Nationale pour les Réfugiés (CNR) a également dit ignorer le mécanisme par lequel ces personnes sont retournées en RDC. 

Les signes qui confirment le complot international

Normal, alors que Kinshasa aie décidé de demander des explications au Rwanda et au HCR sur cette rocambolesque affaire. En effet, 200 familles ne peuvent pas se déplacer sur plus de 80 Km sans que ce mouvement soit vu par les instances compétentes. 


Le HCR, particulièrement, ne pouvait pas ignorer un tel mouvement des réfugiés qu’il est censé surveiller. Les autorités rwandaises ne peuvent pas, non plus, ignorer ce mouvement puisque ces personnes sont passées par un poste frontalier où se trouvent tous les services compétents.

Qui a donc laissé partir ces familles et pour quel motif ? 


Pourquoi le Rwanda a-t-il laissé passer ces familles vers une zone contrôlée, non pas par le Gouvernement mais par un mouvement rebelle qui bénéficie largement de son soutien ? 

Pourquoi les Nations Unies, à travers le HCR, se sont-elles tues durant toute la période de déplacement de ces familles ?

Autant de question qui méritent des réponses claires lorsque l’on sait que deux des partenaires à l’accord de 2010 ne peuvent dire tout ignorer de cette rocambolesque affaire. 


Ce qui est sûr, c’est que ce mouvement de « réfugiés » a été voulu quelque part et s’inscrit clairement dans le plan de balkanisation de la RDC pour créer une colonie de peuplement tutsi rwandaise sur le territoire congolais. 

Kigali a, d’ailleurs, joué des pieds et des mains ces derniers temps pour créer les conditions de l’exécution de ce plan déjà à partir du territoire congolais.

En juin dernier, en effet, le Rwanda avait tenté de mettre en exécution la clause de cessation du statut de réfugié pour sa population déplacée en RDC depuis 1994. 


Cette démarche allait clairement signifier que ces personnes risquaient de perdre la nationalité rwandaise pour devenir congolais, ce qui, légalement n’est pas possible. 

Ces réfugiés allaient plutôt devenir des apatrides, mais cela faisait doublement l’affaire de Paul Kagamé : il aurait maintenu une colonie de peuple en territoire rwandais et se serait débarrassé d’une partie de ses compatriotes qu’il ne désire pas voir rentrer au Rwanda pour leurs liens supposés avec les génocidaires. 

La suspecte passivité active de l’ONU

Le coup avait foiré grâce à la vigilance du Gouvernement congolais et alors que le HCR gardait un silence suspect. Le gouvernement congolais avait annoncé, vendredi 21 juin à Kigali, que la clause de cessation du statut des réfugiés rwandais en RDC ne sera pas appliquée au 30 juin, comme le demandait le gouvernement rwandais. 


Cette position sera ensuite adoptée à l’occasion de la troisième réunion tripartite entre la RDC, le Rwanda et le HCR. Il avait, en effet, été convenu d’élaborer un plan de retour de ces réfugiés, notamment à travers un rapatriement volontaire.

Les trois parties ont élaboré un chronogramme qui doit consister en la sensibilisation, l’identification, et l’enregistrement de ces réfugiés. 


Ensuite, viendra l’étape de l’obtention de leur intention de retour, puis l’application d’un plan de rapatriement. Elles se sont également convenues d’un échange permanant du contenu des messages de sensibilisation par voies diplomatiques, ainsi que du partage progressif des données sur le profil des candidats au rapatriement volontaire.

Il est supposé que cette procédure doit être la même pour ce qui est des réfugiés congolais vivant en territoire rwandais. Mais Kigali et le HCR n’en ont eu cure pour laisser partir 200 familles de supposés réfugiés congolais. 


Il est donc clair que nous sommes en train d’assister au déploiement du double plan de balkanisation du Congo et d’implantation des tutsis rwandais sur le territoire à dégager.

La facilité avec laquelle ce mouvement s’est produit ne laisse aucun doute sur le fait que cette opération a été planifiée en complicité entre le gouvernement rwandais et les organisations internationales, à commencer par le HCR. 


La responsabilité de l’ONU est donc pleinement engagée dans cette affaire, surtout lorsque l’on sait que l’Organisation mondiale est au courant, depuis plus de 20, de ce projet sur le territoire congolais. 

L’ONU est au courant du plan de Balkanisation de la RDC

En effet, en date du 20 juin 1981, des représentants des populations originaires du Rwanda au Zaïre d’alors avaient adressé au Secrétaire Général de l’ONU une lettre pour réclamer la nationalité zaïroise et l’autodétermination de la province du Kivu en tant qu’Etat autonome en leur faveur. 


« Nous nous permettons de rappeler à votre haute attention les dispositions universelles des droits de l’homme garanties par les Nations Unies. 

Nous n’acceptons pas d’être dépouillés de la nationalité zaïroise à laquelle nous avons droit depuis 1972 », écrivaient-ils avant de prononcer leur bombe : « C’est la raison pour laquelle nous vous demandons d’intervenir auprès du gouvernement zaïrois pour que, en accord avec les populations des zones, l’autodétermination soit organisée dans les zones de Goma, Rutshuru, Walikale, Masisi, Kalehe et Idjwi, qui après le referendum sous l’égide des Nations-Unies et de l’Organisation de l’Unité Africaine, constituera un Etat à part qui aura à solliciter sa reconnaissance internationale. »

Les auteurs de cette missive étaient très sérieux dans leur démarche et l’avaient d’ailleurs signifié dans la même lettre en ces termes : « Il ne s’agit pas d’une aventure ou d’une subversion, mais bien d’une mobilisation générale des populations originaires du Rwanda en République du Zaïre qui sensibilisent les autorités internationales sur leur légitime cause, quelles que soient les conséquences qui en découlent…»

Cette démarche n’était pas fortuite. En évoquant l’année 1972, les correspondants du SG de l’ONU savaient certainement que cette année-là, un échange épistolaire entre des autorités coutumières tutsies du Rwanda et du Zaïre. 


A titre illustratif, voici un extrait de la lettre du 3 novembre 1972 de Kinyoni Nsuabo, Chef de collectivité des Barundi dans la zone d’Uvira adressée au Mwami Ndeze (d’origine rwandaise), Chef de collectivité à Rutshuru. Cette lettre avait pour objet : «Union, Infiltration et Intégration».

«J’ai l’honneur de venir vous demander de faire une forte mobilisation auprès de vos administrés de souche rwandaise et burundaise sans tenir compte d’ethnie tutsi et hutu pour que l’infiltration des autres soit massive et pour que nous constituions la majorité.

Grand Mwami, la fonction que nous occupons facilitera l’inondation de notre population dans toutes les confréries du Sud et du Nord-Kivu en débordant le Kibali Ituri et la Tanganyika. 


Lors de notre dernière réunion, il a été convenu que notre communauté sache comment déstabiliser leurs chefs autochtones en leurs divisant pour anéantir leurs actions et asservir leurs populations ».

Ces archives existent et sont bien connues aux Nations Unies. Les bonzes de l’Organisation mondiale sont aussi au courant des grandes manœuvres autour de ces visées, ces derniers temps. 


Par exemple, à la reprise des pourparlers de Kampala, le M23 avait exigé, comme préalable à la reprise des négociations, entre autres le retour des réfugiés congolais vivant au Rwanda et au Burundi. 

Ce qui arrive aujourd’hui avec les 200 familles supposées congolaises n’est que la manifestation de la mise en œuvre du plan de balkanisation de la RDC.

Ce jeudi4 octobre 2013, une délégation du Conseil de sécurité de l’ONU effectue une visite en RDC. L’occasion serait donc donnée pour que des explications soient données aux Congolais.
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[Pascal Debré Mpoko] 

© KongoTimes

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