mercredi 13 novembre 2013

RDC - Pour trancher le nœud gordien de l’insécurité dans l’Est. La nécessité d’infliger des sanctions aux réseaux qui soutiennent les élites rivales

mardi 12 novembre 2013



L’Est de la RDC a été le théâtre d’un conflit violent depuis plus de deux décennies. La principale source de cette violence sont les combats entre l’armée congolaise (FARDC) et un éventail de groupes armés. 


En fin octobre, de violents affrontements entre l’un d’eux, le M23, et les FARDC appuyées par l’ONU ont forcé les rebelles à déposer les armes. Bien que ce soit un succès historique pour l’armée nationale et la mission de maintien de la paix de l’ONU, des dizaines d’autres groupes armés restent actifs dans l’est.

Le rapport final du Projet Usalama de l’Institut de la Vallée du Rift « Armée nationale et groupes armés dans l’est du Congo : Trancher le nœud gordien de l’insécurité », analyse l’armée nationale et les forces derrière la mobilisation armée dans l’Est de la RDC, et présente les conclusions de ses dix-huit mois de recherches sur le terrain.

Écrit par Jason Stearns, Judith Verweijen, et Maria Eriksson Baaz, le onzième rapport du Projet Usalama présente les conclusions de la recherche du Projet en trois parties : une analyse de la mobilisation armée, une analyse de la mobilisation armée, axée sur la région du Nord- et du Sud-Kivu ; un examen des FARDC ; et un bilan des initiatives passées et actuelles dans les domaines de la démobilisation et de la réforme de l’armée.

Le rapport constate que les groupes armés se sont détachés de leurs communautés locales pour se rapprocher des réseaux d’élites politiques et du secteur des affaires au niveau national et régional bien qu’ils demeurent inspirés des conflits et griefs locaux. 


Le rapport met également en lumière les failles de la stratégie actuelle de démobilisation d’intégrer les groupes armés dans l’armée nationale ce qui peut constituer une source de davantage de mobilisation.

Des actions pour trancher le nœud gordien

Les entretiens menés avec des acteurs congolais, militaires et civils, des observateurs locaux et des spécialistes internationaux suggèrent que les points ci-après constituent les aspects les plus importants pour trancher le nœud gordien de l’insécurité : pour pouvoir venir à bout des moteurs politiques de l’activité des groupes armés, les bailleurs de fonds devraient abandonner leur optique technocratique sur la stabilisation.

Le gouvernement et ses partenaires internationaux devraient s’occuper en priorité des groupes qui posent le plus gros risque de déstabilisation généralisée, à savoir le M23 et les FDLR. 


Le gouvernement congolais devrait imposer des sanctions efficaces aux réseaux qui soutiennent les élites rivales, notamment aux politiciens et aux commandants de l’armée qui en sont souvent des acteurs clés.

Une réforme foncière, y compris au moyen d’une réforme juridique et d’une consultation locale, est cruciale pour la stabilité pérenne de l’est de la Rdc. Parallèlement, les mécanismes de résolution et d’arbitrage des litiges devraient être renforcés et leur portée étendue aux dimensions communautaires des conflits fonciers.

La gouvernance locale pourrait être améliorée par des élections locales prévues par la constitution pendant que les tensions communautaires soient surveillées et que les politiciens locaux qui recourent à la mobilisation ethnique soient sanctionnés. 


La responsabilité et la réconciliation pourraient être renforcées en abordant les abus du passé, en sanctionnant le discours haineux et les incitations à la violence, et en promouvant le dialogue intercommunautaire. Réformer les FARDC en partant de la base en améliorant les conditions de service et de vie des soldats et de leurs familles.
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JMNK
LAvenir

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