mardi 18 février 2014

RDC: offensive des FARDC contre l’ADF-Nalu à la frontière ougandaise

le 18-02-2014 

 

Les FARDC sont engagées dans une offensive contre les ADF-Nalu à la frontière ougandaise.AFP/Alain Wandimoyi

Alors que Mary Robinson, envoyée spéciale de l’ONU dans la région des Grands Lacs, travaille à accélérer la mise en œuvre de l’accord-cadre d’Addis-Abeba, les forces congolaises sont engagées dans une bataille sans merci contre la rébellion des l'ADF-Nalu, à la frontière ougandaise.

Après la RDC et l’Angola, Mary Robinson, envoyée spéciale des Nations unies dans la région des Grands Lacs, doit terminer ce mardi 18 février sa tournée au Rwanda, à Kigali. Un voyage d’une semaine qui doit servir à accélérer la mise en oeuvre de l’accord-cadre d’Addis-Abeba, signé par 11 pays en février dernier.

Mécanisme de suivi au point mort

Dans cet accord, les signataires se sont engagés à ne pas soutenir les groupes armés actifs notamment en RDC. La République démocratique du Congo de son côté s’est engagée à réformer sa police et son armée, mais aussi à consolider les institutions de l’Etat. 


Mais neuf mois après sa création, le mécanisme national de suivi de ces réformes semble au point mort. Pas de règlement intérieur, pas d’attribution claire de poste et une seule réunion du comité de pilotage en près d’un an. Depuis qu’il a été créé il y a neuf mois, le mécanisme national de suivi de l’accord d’Addis-Abeba ressemble à une coquille vide.

C’est l’absence de budget qui empêche la structure de fonctionner, estiment certaines sources. En 2013, la dotation allouée a permis de recruter une vingtaine de personnes mais il manque encore les experts. Et en 2014, seuls 5% du budget requis ont été attribués. 


Or, sans financement, il est impossible de recruter et de donner aux équipes les moyens de travailler. Du côté de la Primature congolaise on se veut rassurant, le budget pourrait être réajusté dans les semaines à venir.

Inquiétude de la communauté internationale

D’autres sources pointent une mauvaise gestion. D’après des documents internes consultés par RFI, des postes tels que celui de directeur de cabinet et de son chauffeur n’étaient pas prévu dans l’ordonnance de création du mécanisme.

La communauté internationale, de son côté, s’inquiète du manque d’avancée dans la mise en place de cette structure censée jouer un rôle crucial dans la consolidation des institutions congolaises et pour garantir une paix durable dans l’Est.

LA RDC a-t-elle vraiment la volonté de faire avancer ce mécanisme ? La communauté internationale se pose sérieusement la question.

Offensive des FARDC à l’Est

Depuis vendredi, l’armée congolaise affirme avoir infligé de lourdes pertes à la rébellion ougandaise de l'ADF-Nalu et fait une avancée majeure avec la réouverture de la route entre la localité de Mbau et de Kamango près de la frontière avec l’Ouganda. 


Un journaliste a été tué et deux autres blessés alors qu’ils assuraient la couverture d’une attaque des Forces armées de la RDC contre les rebelles de l’Armée nationale pour la libération de l'Ouganda (ADF-Nalu).

Avec l’ouverture de l’axe Mbau-Kamango, l’armée congolaise a franchi une étape importante. Non seulement cette route était occupée depuis une dizaine d’années par les rebelles mais c’est aussi un axe vital pour l’économie de la région : 10 km après Kamango c’est l’Ouganda. Une zone importante aussi pour la culture du café…

Autre raison de se réjouir pour l’armée congolaise : la destruction de plusieurs bases des ADF : deux centres d’entraînement et un hôpital notamment, crucial pour soigner les rebelles blessés.

Sécuriser les zones reconquises

Mais les sujets d’inquiétudes restent tout aussi nombreux. Pris en tenaille entre Mutanga au sud et Kamango au nord, bon nombre de rebelles de l’ADF se seraient repliés dans une portion du parc des Virunga, entre ces deux localités. 


C’est une région de forêt dense où il est impossible de mener une offensive classique. L’armée congolaise se prépare donc à des opérations de contre-guérilla face à des rebelles très bien entraînés et qui connaissent parfaitement le terrain.

L’autre enjeu c’est de réussir à sécuriser les zones reconquises. Beaucoup craignent l’arrivée d’infiltrés qui pourraient mener des attaques ciblées. Une inquiétude d’autant plus forte que l’armée congolaise a découvert un centre de fabrication de bombes artisanales des ADF. Un mode opératoire encore inédit au Congo et particulièrement meurtrier.




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