mardi 18 mars 2014

RDC : Les artères principales de Kinshasa sont dans un état de dégradation très avancée

16/03/2014

 
Kinshasa - Erosion

Avec une superficie de 5,04 Km2, Kasa-Vubu est une municipalité à caractère commercial. 

En témoignent le marché Gambela, le nombre de boutiques, chambres froides, maisons de pièces de rechange, bars, terrasses, alimentations, boucheries etc, que compte cette juridiction. 

En dépit de cet aspect d’une entité de négoces, les principales artères de la commune de Kasa-Vubu sont dans un état de dégradation très avancée.

Les avenues Gambela, Ethiopie, Busudjano, Birmanie, Shaba, sayo, Victoire dans son tronçon compris entre les ronds points Gambela et Kimpwanza... peuvent bien illustrer cette situation qui ternit l’image du tout premier Président de la République, Joseph Kasa-Vubu. 

Ce décor préoccupe au plus haut point non seulement les habitants mais surtout les opérateurs économiques sensés approvisionner la commune en divers produits.

UNE DES FORCES ÉCONOMIQUES DE KINSHASA

Sur le plan économique, Kasa-Vubu est un grand grenier. 

Le marché Gambela est parmi les plus grands de la ville de Kinshasa, à côté du Marché central et celui de la Liberté, en termes de fréquentation et de présence des opérateurs économiques. Les produits agricoles qui y sont vendus proviennent pour la plupart de la province du Bas-Congo. 

Au nombre de ces produits qui garnissent les étals de ce marché, figurent les cossettes de manioc, les chikwangues, les ananas, les bananes, les patates douces, les tomates etc. 

Le marché Gambela a ainsi la réputation d’un célèbre site de transaction des produits agricoles locaux. 

Au travers des taxes d’étalage qu’il génère et qui contribuent à assurer le fonctionnement de la municipalité l’enjeu économique du Marché des Anciens Combattants ou Gambela, n’est plus à prouver. 

Outre le marché, les boulangeries, les chambres froides, les menuiseries, les imprimeries ainsi que les magasins et boutiques exploités aussi bien par les nationaux que les ressortissants étrangers participent également au développement de la commune de Kasa-Vubu. 

Bordée au Nord par les communes de Lingwala et de Kinshasa, au Sud par celle de Ngiri-Ngiri, à l’Est par Kalamu et à l’Ouest par la commune de Bandalungwa, l’ex-Dendale est subdivisé en sept quartiers à savoir : Anciens combattants, Assossa, Katanga, Lodja, Lubumbashi, ONL et Salongo. 

Le quartier Anciens combattants a ainsi été baptisé pour honorer les militaires de la Force publique qui ont pris une part active aux deux guerres mondiales, de 1914-1918 et 1940-1945.

UNE ENTITÉ HISTORIQUE

Les annales de l’histoire de la commune de Kasa-Vubu renseignent que c’est en 1945 que furent posés les premiers jalons de la nouvelle cité de Léopoldville. 

Le territoire de l’actuelle agglomération de Kasa-Vubu était alors un vaste lotissement, qui s’étendait également sur une partie des juridictions actuelles de Kalamu et de Ngiri-Ngiri. 

Dès 1946, des pionniers commencèrent en effet, sous l’autorité de M. Dendale, administrateur de territoire belge, à bâtir le terrain dans le but de s’y installer. 

De véritable plaine sablonneuse, cette partie de la ville se transforma rapidement en une entité résidentielle abritant quantité de villas de type Fonds d’avance, de bâtiments administratifs, d’écoles et un lieu de commerce, le marché Gambela, sur fond des routes asphaltées.

Le décret du 26 mars 1957 portant organisation des villes du Congo, conféra le statut de commune à la nouvelle cité, concrètement scindée en trois agglomérations : Dendale, Kalamu et Ngiri-Ngiri. 

Dénommée Dendale au départ, la juridiction devint par la suite commune de Kasa-Vubu, du nom de son premier bourgmestre.

L’IMAGE COLONIALE HANTE ENCORE LA COMMUNE

Kasa-Vubu est une entité qui garde vivante la trace du passé colonial. C’est aussi la commune qui porte le nom de son premier bourgmestre, élu devenu par la suite Président de la République. 

La particularité de la commune de Kasa-Vubu est que ses avenues portent pour la plupart les noms des villes africaines et asiatiques conquises par la Force publique lors des deux guerres mondiales. 

En témoignent les exotiques dénominations de Gambela, Saïo, Assossa, Ethiopie, pour l’Afrique et de Birmanie pour l’Asie. Mais au-delà de l’époque coloniale, le nom même de Kasa-Vubu est un vibrant rappel des jours heureux qui virent le Congo accéder à l’indépendance.

Selon les populations, la commune de Kasa-Vubu ne mérite pas des voiries délabrées ne serait-ce que pour des raisons d’histoire. Voilà pourquoi, ses administrés s’en remettent aux autorités gouvernementales sensées reconstruire ou réhabiliter les routes d’intérêt communal.
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[Dorian KISIMBA] 
© KongoTimes

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