lundi 7 juillet 2014

Il faut "stopper" Joseph Kabila


Une séance de musculation grandeur nature. C’est le moins qu’on puisse dire de la parade militaire organisée lundi 30 juin, à Kinshasa, par Joseph Kabila. 


La célébration du 54ème anniversaire de l’indépendance lui a servi de prétexte pour étaler ses "biceps" au moment où la grande majorité des Congolais répète comme un seul homme quatre mots : "Deux mandats, ça suffit!".

Sous la forme d’un message subliminal dont le but est d’intimider, le président sortant a montré sa force de frappe : plusieurs chars, des orgues de Staline. Sans omettre quelques avions de combat et de transport des troupes. Un véritable "armada". 


On entend les voix des législateurs de 2006 résonner à travers le premier alinéa de l’article 64 de la Constitution. Celui-ci stipule de manière unique que "tout Congolais a le devoir de faire échec à tout individu ou groupe d’individus qui prend le pouvoir par la force ou qui l’exerce en violation des dispositions de la présente Constitution".

Il est clair que par la force des armes, Joseph Kabila veut s’opposer à l’avènement de l’alternance démocratique. Il tient à modifier la Constitution pour préserver ses intérêts. 


A travers le défilé du 30 juin, l’homme fait savoir à ces adversaires et autres détracteurs qu’il ne quittera le pouvoir que par la force des armes. 

Les démocrates doivent s’unir pour le "stopper" et épargner le Congo d’un bain de sang inutile. Le défi à relever est de taille : mettre hors d’Etat de nuire un pseudo-homme d’Etat.

Plus on se rapproche de l’an 2016, année prévue pour l’élection présidentielle, plus se manifeste aussi, une nervosité dans la mouvance kabiliste. 


Une chose paraît sûre : la majorité des Congolais ne croient pas à la sincérité de Joseph Kabila, et de son gouvernement, d’organiser des consultations politiques crédibles et transparentes.

Un doute subsiste donc dans le subconscient collectif. On n’organise guère des élections dans un pays, en torpillant, à la veille, la Constitution. 


A moins que l’Etat ne soit sous un régime d’occupation, tel qu’on le vit depuis le renversement de Mobutu Sese Seko, le 17 Mai 1997, par la rébellion de l’AFDL (Alliance des Forces Démocratique de Libération du Congo), sacrifiant de la sorte, l’honneur et la souveraineté de la République Démocratique du Congo.

Nous avons donc à nous intéresser au sort de tous et de chacun, pour rebâtir un Congo nouveau, digne des Pères de l’Indépendance et de tant de ses fils et ses filles, particulièrement ceux qui ont payé un lourd tribut pour la cause de la liberté et de cette Indépendance du Congo, il s’agit, pour mémoire, de Floribert Chebeya, Fidèle Bazana, Armand Tungulu, Aimée Kabila, et tant d’autres compatriotes. 


Mais il y a aussi de nombreux autres compatriotes, dignes fils de ce Congo qui sont enfermés dans les prisons de Joseph Kabila, pour cette même et unique cause de la liberté du Congo !

Il faut stopper Joseph Kabila dans son mépris des lois et de la Constitution. Quand c’est le président d’un pays qui ne respecte pas les lois qui régissent l’Etat, le souverain primaire a le devoir patriotique d’arrêter la folie humaine de ce président.

La mouvance kabiliste dite "la majorité présidentielle" veut une autre modification de la Constitution, telle que l’a annoncé, avec force détails, Lambert Mende, ministre des Médias et porte-parole du gouvernement, à l’issue du Conseil des ministres tenu en juin dernier. 


Il y a eu le précédent de janvier 2011 avec la suppression du second tour des présidentielles. Cette fois, tous les Congolais lucides, affaiblis par un régime néo-colonialiste, bien pire que le colonialisme belge, disent « Non » avec un « N » majuscule.

La Constitution de la RDC ne peut être une sorte de prêt-à-porter. Un costume confectionné sur mesure pour un homme. Le Congo est une République et non une monarchie dont le mode de succession s’opère de père en fils.

In fine, Joseph Kabila et ses acolytes, bien qu’aveuglés, dans leur turpitude, et leur goût du sang humain, pour asseoir un pouvoir de mort et de régression, doivent bien savoir que, désormais, l’alternance au pouvoir dans notre pays est l’attribut fondamental de la démocratie.

Mais, dans l’attente, que faire ?

On se tait, mais Joseph Kabila, le « raïs », tue ! Tais-toi, sinon je te tue ! 


Depuis une dizaine d’années, le Congo-Kinshasa en a vu de toutes les couleurs. Nos illustres et vaillants compatriotes, Floribert Chebeya, Fidèle Bazana, dont le cadavre a servi d’appât aux chiens carnivores de l’inspectorat général de la police nationale Congolaise, Armand Tungulu, Mbudja Mabe, Mamadou Ndala, dont le corps, deux semaines après son enterrement au cimetière de Kintambo, dans un petit coin perdu, pour lequel une seule pluie a suffi pour qu’il remonte à la surface comme une chenille au soleil. 

Plus révoltant encore, aucun officiel n’a pu saluer le corps de ce vaillant soldat, exposé jadis, au camp Kokolo, dans la salle qui a servi à rassembler les cadavres, des présumés assaillants, du 30 Décembre 2013, adeptes du pasteur Joseph Mukungubila !

Pour avoir dit non à Joseph Kabila, pour sauver le Congo de l’injustice et de la précarité, Eugène Diomi Ndongala, Kuthino Fernando, Eddy Kapend et tant d’autres compatriotes innocents, paient leur témérité par une détention injustifiée en prison. 


Ils sont tous privés, par la volonté de leur bourreau, de la vie affective familiale, reconnue pourtant par les prescrits des Droits de l’Homme des Nations-Unies. 

Aussi, devons-nous dire : Stoppons cette marche, qui conduit les congolais comme un troupeau de moutons jusqu’à la mort. On aime bien le silence des agneaux, on tue et personne n’ouvre la bouche ! 

Qu’on se rappelle ce que j’ai écrit en son temps, et qu’on se le dise encore aujourd’hui : un mandat de plus à Joseph Kabila, est un mandat de trop ! Le temps nous donne raison. 

Alors, comment comprendre que des fils et filles de ce grand Congo, au destin naturellement merveilleux, et promu à rayonner dans le monde, puissent, si facilement, courber l’échine et se laisser corrompre pour un sou, pour faire du mal à leurs concitoyens ?

Sachez-le, dès aujourd’hui, que le Congo-Kinshasa va mal! On n’a pas d’autre choix que de persévérer dans le combat, jusqu’à ce que les Congolais, pareillement, aux autres peuples du monde, accèdent au bonheur. 


Et cela exige de mettre fin à la colonisation kabiliste, à la misère, et à la pauvreté. Il est anormal que les congolais tentent de fuir leur propre pays pour s’exiler dans des savanes désertiques du Nord-Africain, à défaut d’atteindre l’Eldorado Européen. 

Par contre, d’autres congolais sont en errance permanente, dans les forêts de l’Est du pays, partageant des aliments avec des reptiles et animaux sauvages. 

Enfin, il est un paradoxe de constater que seuls les étrangers s’enrichissent, en République Démocratique du Congo, même à peine arrivés, grâce à la complicité du pouvoir en place.

De passage à Bruxelles, Augustin Matata Ponyo, Premier Ministre du Gouvernement en instance de liquidation, a semé le doute dans les esprits des congolais et partenaires extérieurs, quant aux réelles motivations et intentions de Joseph Kabila de se représenter ou non aux présidentielles de 2016. 


Pour des raisons de propagande, l’envoyé de Kabila n’a pas eu honte de prétendre que Joseph Kabila est parvenu, en si peu de temps, à régler le problème de croissance, de stabilité économique, et du social des congolais. Ce qui est une supercherie.

En réalité, en 13 ans de règne, Joseph Kabila n’a pas réussi à définir, en République Démocratique du Congo, la vision d’un monde alternatif. Ce qui l’intéresse, c’est le pouvoir, rien que le pouvoir. 


Il faut, alors, stopper Joseph Kabila dans ses intentions de se pérenniser au pouvoir, par des actions fortes de désobéissance civile, et le chasser du pouvoir avant 2016.

Dans cette attente, il est rappelé au peuple congolais, de s’opposer vigoureusement à toute session du parlement, dont l’ordre du jour aura pour objet la révision de la Constitution en cours d’exercice. Peu importe la nature de l’article et/ou des articles à amender. On ne peut donc tromper un peuple indéfiniment…….. !

On ne dira jamais assez qu’il y a urgence de stopper Joseph Kabila avant qu’il ne soit trop tard!


 
Bamba-di-Lelo
Docteur en Sciences politiques de l’UCL
Analyste des Questions politiques du Congo
jbadil@hotmail.be 

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