jeudi 31 juillet 2014

Kintambo : les tombes sont superposées

le 31 juillet 2014


Kintambo est la première commune dans la ville de Kinshasa. Un cimetière y avait été érigé loin des habitations pour des raisons d’hygiène.

Fermé, il reste néanmoins la dernière demeure de ceux qui meurent, par la seule volonté des membres de leurs familles.

Cet ex-cimetière est connu dans la capitale. Mais sa notoriété contraste avec ce qui s’y passe. C’est-à-dire que beaucoup de Kinois savent que l’on ne peut plus y inhumer les morts. 

Et comme il n’y a plus d’espace, ils s’arrangent pour superposer les dépouilles mortelles qu’ils amènent sur les anciennes. L’essentiel pour eux, c’est de se « débarrasser » de ces dépouilles mortelles et regagner le lieu mortuaire.

Le 1er août de chaque année, c’est une image triste que présente cet ancien cimetière où, souvent, les gens viennent nombreux se recueillir sur les tombes de leurs parents.

« C’est la troisième fois consécutive que je viens dans cet cimetière sans retrouver la tombe de ma fille », avait confié, l’année dernière au Potentiel, une femme qui venait de faire un tour des allées de cet endroit.

Etreinte par l’émotion, elle a éclaté en sanglots. C’est un cas parmi tant d’autres des personnes qui ne retrouvent plus les tombes de leurs parents.

Ce cas illustre bien l’«anarchie organisée » dans les cimetières où les inhumations sont interdites, parce que fermés depuis longtemps. 

Cet ancien cimetière est aussi le repaire des inciviques qui s’y promènent comme bon leur semble. Culottés, ils n’hésitent pas à prendre leur casse-croute sur les tombes qu’ils transforment en tables. Sans qu’ils ne soient inquiétés. 

Dommage.
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Florent N’Lunda N’Silu 
Le Potentiel

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