mercredi 9 juillet 2014

Laurent Gbagbo parle des crimes de Guillaume Soro et Ouattara


barrage de frci

« La première fois que j'ai eu l’occasion de sourire, je crois, c'est le jour où trois fonctionnaires de la Cpi sont venus pour me demander comment j'allais payer mes frais d'avocats. Je leur ai répondu que les comptes en banque sur lesquels je recevais mon seul revenu, c'est- a-dire mon salaire depuis mon accession à la présidence en 2000, avaient été bloqués, et que je n'avais rien d'autre. ils ne m'ont certainement pas cru, ils ont décidé de diligenter des enquêtes internationales. J'ai plaisanté : je leur ai dit que s'ils trouvaient quelque chose, qu'ils gardent tout pour eux. ils ont cherché partout, en France, en suisse, aux États-Unis, dans les paradis fiscaux ... ils ont eu beau faire, ils n'ont rien trouvé, pas de fortune cachée, pas de biens immobiliers « mal acquis » à l’étranger. 

Sarkozy aussi s'est démené pour faire chercher partout... evidemment, qu'i1s n'ont rien trouvé, parce que je n'ai pas grand-chose : lorsque j'étais professeur, j'ai pu comme tous les autres professeurs à l'université, obtenir un prêt à taux avantageux qui m'a permis d'acheter une petite maison à Abidjan. au village, j'ai hérité du terrain familial sur lequel j'ai fait construire une modeste maison pour ma maman.

S'il y en a un qui sait que je ne suis pas vénal, c'est bien Ouattara. Chaque fois qu'il venait me voir à Abidjan, c'est-à-dire très souvent, il me téléphonait, et j'assurais sa protection, parce qu'il avait toujours peur. 

Il me disait : « tu sais ce qui étonne les hommes d'affaires? Que tu ne leur demandes jamais rien pour toi. » Lui-même était étonné de mon attitude. Bien en peine de prouver un quelconque enrichissement, mes adversaires tentent de me dépeindre comme un homme ayant parfois recours à la violence. Cela a été dit pour l'affaire Kieffer, le journaliste disparu à Abidjan en avril 2004, où les français enlevés au novotel d'abidjan, en avril 2011, puis assassinés.

Guy-andré Kieffer, je ne le connaissais pratiquement pas. Je l'ai rencontré une fois, et je l'ai aperçu une autre fois au milieu de journalistes lors d'une conférence de presse. 

Les autorités judiciaires ont ordonné à l’époque de sa disparition des recherches qui ont été menées dans un rayon de cent kilomètres autour d'abidjan. Je ne sais pas ce que nous aurions pu faire de plus. Je sais qu'un certain nombre de journalistes ont mené des enquêtes sur la mort de Kieffer et qu'ils ont suivi des pistes différentes. d'après eux, au moment de sa mort Kieffer enquêtait sur les scandales de la filière café-cacao. 

Quant aux victimes du Novotel, c'était en pleine bataille d'Abidjan, et il faudrait peut-être s'intéresser à ceux qui étaient sur le terrain à cet endroit-là, ce jour-là : les re- belles. Mais il est plus facile de tout nous mettre sur le dos. 

Les gens du novotel, nous les connaissions depuis dix ans, ils étaient mes voisins. La méthode de l’indignation sélective et des enquêtes sélectionnées, c'est la marque du système ouattara, et des autorités françaises. Mais ils ne disent pas un mot des centaines de morts causées par les rebelles lors de leur coup d'Etat en 2002.

L'expression « escadrons de la mort », importée d'Amérique du sud, a été employée pour la première fois sur notre sol par Alassane ouattara, le jour même où a eu lieu le coup d'état qu'il avait suscité. 

Pas un mot sur dagrou Loula, colonel de l’armée fusillé dans le dos dans sa maison de Bouaké pendant leur offensive, sur l’assassinat de dali obré, autre colonel de l’armée tué dans son sommeil à Korhogo, ou encore sur la mort de mon ministre de l'intérieur Boga doudou, abattu alors qu'il essayait de s'enfuir de sa maison ...

Pas un mot non plus sur l’assassinat d'une soixantaine de gendarmes des armes et de leurs femmes et enfants à Bouaké, en octobre 2002, par Guillaume soro et les siens. La liste des noms de ces pauvres gens existe, et les faits sont avérés. 

Les gendarmes ont payé un lourd tribut : les gendarmeries étaient petites, vulnérables, et les rebelles se sont acharnés pendant des mois à Liquider tous ceux qui pouvaient non seulement intervenir contre eux, mais aussi enquêter en tant qu'officiers de police judiciaire, et protéger les populations. ils ont été systématiquement assassinés, dans des conditions souvent terribles. et je ne parle pas des massacres commis de sang froid contre des populations particulières pour répandre la terreur et les chasser de leurs terres afin de se les accaparer.

Le génocide contre les Wê est documenté, le martyr du peuple Guére aussi. Les crimes de masse commis pendant dix ans par les rebelles aujourd'hui au pouvoir à Abidjan sont innombrables. Je rappelle d'ailleurs que les premières populations à en avoir souffert sont les populations du nord. de 2002 à 2010, les rebelles ont mis en coupe réglée le nord du pays qu'ils occupaient. Leurs crimes sont documentés.

en 2010, juste après les élections, des groupes de rebelles infiltrés à Abidjan s'en sont pris aux populations civiles. en mars 2011, les unités de mercenaires rebelles ont déferlé du nord vers le sud avec l’aide des français, commettant nombre de tueries. 

Y a-t-il une seule enquête ouverte depuis la prise du pouvoir par les rebelles? 

Quand on se souvient que je suis chrétien, alors on dit que je suis un illuminé, « un fou de dieu ». C'est plus dangereux qu'un sauvage ! on n'a rien économisé pour me caricaturer. 

Par exemple, lorsque je disais à la fin d'une intervention publique: « Que Dieu bénisse la Côte d'Ivoire » ... on se moquait, comme si je me prenais pour l’élu de dieu... La vérité est beaucoup plus prosaïque: j'ai entendu God bless america à la Convention républicaine pour le choix de leur candidat à la course à la présidence, en 1980, aux Etats-unis. J'ai aimé, j'ai adopté ! 

Quant à ma pratique religieuse, c'était l’office du dimanche, et l’après-midi, après la messe, la visite du pasteur à la mai- son, pour la prière. Ceux qui ont voulu me diaboliser en France, qui est pourtant un pays de tradition chrétienne, n'ont jamais osé critiquer les chefs d'etats musulmans qui sortent discrètement pendant les conférences pour aller faire leurs cinq prières. 

Le président du Bénin, Yayi Boni, quand je lui rendais visite, me disait toujours à un moment : « viens frère, on va prier» - il priait dans son cabinet de travail. Wade et Kadhafi organisaient leurs rendez-vous en fonction des heures de prière. on leur en a toujours reconnu le droit. Je ne vole pas, je ne tue pas, je ne suis pas riche, mais personne ne peut le croire, je suis un chef d'Etat africain »

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