lundi 21 juillet 2014

Samy Badibanga : «On ne change pas une Constitution avant une élection, on ne change pas les règles du jeu pendant le match»

le 20 juillet 2014



Le député national de l'Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS) Samy Badibanga, président du groupe parlementaire UDPS et Alliés en RD Congo, est d’avis qu’« on ne change pas une Constitution avant une élection, on ne change pas les règles du jeu pendant le match ».

« On ne change pas les règles du jeu pendant le match. On est à 26 ou 27 mois de l’élection présidentielle. L’année prochaine, normalement on doit avoir des élections intermédiaires. On espère que ça sera les élections provinciales en premier, et locales en second lieu. Sinon les deux en même temps », déclare-t-il dans un entretien avec Jeune Afrique, vendredi 17 juillet 2014 à Paris (France).

Il en conclut, pour justifier son opposition à une révision de la Constitution, que « ce n’est pas le moment de changer la Constitution ».

Selon la revue panafricaine, « Samy Badibanga fait partie des premiers parlementaires de l'opposition congolaise à avoir mis en garde le chef de l'Etat Joseph Kabila contre toute tentative de rester au pouvoir au-delà de 2016 ».

« Passer du stade des souhaits à une phase des sanctions »

A la question de savoir s’il pense que « le président Joseph Kabila va tout faire pour se représenter en 2016 », Samy Badibanga dit être convaincu qu’« il essaiera ».

« Mais sur ça, nous comptons avec la pression intérieure que nous faisons au niveau de l’opposition et les pressions extérieures aussi au niveau de la communauté internationale », assure-t-il.

Toutefois, il estime que la pression de la communauté internationale sur le pouvoir n’est pas assez forte, trouvant qu’« ils n’en font pas suffisamment ».

« J’ai eu l’occasion de rencontrer les différentes autorités en Belgique, à Paris et même à Londres. J’ai eu la possibilité de le leur dire en face qu’ils devaient continuer avec des pressions. Et je pense même qu’on doit passer du stade des souhaits à celui des conditions, et voire même à une phase des sanctions », souhaite le président du groupe parlementaire UDPS et Alliés.

Tshisekedi candidat en 2016 ?

Interrogé sur l’éventualité d’une candidature du leader de l’UDPS Etienne Tshisekedi à la présidentielle de 2016, Samy Badibanga répond que « c’est une question qu’il faudra lui poser ».

« Ça dépendra de lui. Certainement, il prendra une décision le moment venu. Mais, jusque là, nous n’avons qu’un seul leader au niveau de l’UDPS qui est accepté par tous les membres de l’UDPS. Et c’est bien Etienne Tshisekedi », affirme-t-il.

Quant à la succession d’Etienne Tshisekedi qui pourrait revenir à son fils Félix, Samy Badibanga pense qu’être « fils de » ne le disqualifierait pas.

« Comme dans toutes les candidatures, il y a du bon et il y a l’autre face de la médaille. Il tire un avantage avec le nom qu’il a parmi les membres de l’UDPS. Mais, effectivement, il y a aussi ce problème que certains posent du fait d’être le fils. Mais je pense, à mon avis, que ce n’est pas une raison valable », explique-t-il.

En fait, s’interroge-t-il, « pourquoi est-ce que le fait d’être le fils du leader ne vous donnerait-il pas le droit d’arriver à conduire le parti ? ».

Et de répondre stoïquement : « C’est une question de compétence et de légitimité. Ce n’est pas une question d’hérédité, je pense ».

Kigali devrait accepter d’entrer en discussions avec les FDLR

Au constat de Jeune Afrique selon lequel « personne ne veut vraiment accueillir les FDLR qui ont rendu les armes et sont en train d’être regroupés », le député Samy Badibanga juge « tout à fait normal que les gens réagissent de cette manière là avec tout ce qu’on a connu à l’Est du pays ».

« Ce n’est pas un problème congolais, le problème des FDLR. L’idéal serait de trouver la possibilité pour que Kigali accepte d’entrer en discussions avec leurs compatriotes pour voir dans quelle mesure ils devraient régler leur problème. La communauté internationale devrait peser de tout son poids pour que Kigali règle leur problème », soutient-il.
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Angelo Mobateli  
Le Potentiel

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