dimanche 31 août 2014

Quatre condamnés dans la tentative de meurtre de Kayumba Nyamwasa

le 30-08-2014

 
De g à d : Sady Abdou, Hemedi Denengo Sefu, Amani Uriwani, Richard Bachisa, Hassann Nduli et Pascal Kanyandekwe, les six accusés.AFP PHOTO/MUJAHID SAFODIEN

La justice sud-africaine a reconnu coupable quatre des six accusés dans le procès relatif à la tentative d'assassinat en 2010 contre Kayumba Nyamwasa, l'ancien chef d'Etat rwandais major devenu dissident. Un Rwandais et trois Tanzaniens ont été condamnés mais pas le cerveau présumé du complot.

Deux acquittés, quatre condamnés et une petite phrase qui, selon un officiel rwandais, ressemble à une déclaration politique, ainsi s’est achevé le procès relatif à la tentative d'assassinat de l'ancien chef d'Etat major rwandais devenu dissident Kayumba Nyamwasa, en 2010. « Le juge entretient une suspicion, alors que son rôle était jugé sur la base de preuves », s'est indigné l’officiel en question.

Des doutes demeurent

Celui qui était présenté comme le cerveau de ce complot est en effet ressorti libre. « Par manque de preuves », a indiqué le juge, même si le personnage en question, l’homme d'affaires belgo-rwandais Pascal Kanyendekwe, avait connaissance de ce complot. 

Soupçonné de complicité, le chauffeur de Kayumba Nyamwasa, Richard Bachisha, a lui aussi été acquitté, faute de preuves. Le juge sud-africain a tout de même estimé qu'il s'agissait d'une tentative d'assassinat dont les motivations étaient politiques et qu'elle émanait « d'un certain groupe de personnes du Rwanda ».

Pour Carina Tersakian, chercheuse à Human Rights Watch, cet avis n'a rien de surprenant dans cette affaire, comme dans d'autres visant des opposants rwandais. 

Suite à l'assassinat, le 31 décembre dernier, de l'ancien chef des renseignements Patrick Karegeya, l'organisation de défense des droits de l'homme avait répertorié, dans un rapport intitulé « Répression au-delà des frontières », une série d'attaques contre des opposants en exil depuis près de 20 ans, appelant à la fin de l'impunité.

C'est également suite à cet assassinat que, pour la première fois, Washington s'était dit « troublé par une succession de meurtres d'exilés rwandais qui semblent avoir une motivation politique », selon les propres termes employés par la diplomatie américaine. 

Fait troublant, un porte-parole du ministère britannique des Affaires étrangères a fait la même déclaration, quasiment mot pour mot, quelques mois plus tard.

D’autres tentativesEntretemps, il y avait eu une nouvelle attaque contre la résidence du général Kayumba Nyamwasa en Afrique du sud et l'expulsion par Pretoria de diplomates rwandais accusés d'être liés au meurtre de Patrick Karegeya et à ce qui était qualifié de nouvelle tentative d'assassinat contre le général Nyamwasa. 

Kigali avait répliqué en expulsant à son tour des diplomates sud-africains, accusant Pretoria de « donner l'asile à des terroristes ».

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