samedi 16 août 2014

RDC : FDLR, un projet macabre

15/06/2014

 
FDLR - Un rebelle hutu rwandais, Est de la RDC.

Dans une déclaration datée du 6 juin 2014, Abbé Oswald Bagaza Bala, président de l’association "Le Grand Equateur" dit en liminaire avoir appris "avec beaucoup d’inquiétude" le projet qui vise à la "relocalisation" des miliciens du Front Démocratique pour la Libération du Rwanda (FDLR) dans la province de l’Equateur. 

Après avoir qualifié cette idée de "projet macabre", Bagaza Bala fait savoir à la Mission onusienne au Congo ainsi qu’au gouvernement, la désapprobation des ressortissants de l’Equateur à cette démarche.

Il explique : "Les ressortissants de la province de l’Equateur ont encore frais en mémoire les atrocités et les tueries entre Hutu et Tutsi dans la Province, notamment à Mbandaka, lors de l’entrée des éléments de l’AFDL ". 

Et d’ajouter : "(...), les ressortissants de la province de l’Equateur renvoient la Communauté internationale et le gouvernement de la République Démocratique du Congo à la Déclaration conjointe des envoyés spéciaux pour la région des Grands Lacs sur les FDLR au paragraphe 2 à toutes fins utiles : « Les envoyés spéciaux rappellent que les FDLR sont un groupe armé illégitime qui fait l’objet des sanctions de l’ONU, tenu responsable de graves violations des droits humains et du droit international humanitaire et qui a infligé des souffrances indicibles aux populations dans l’est de la République Démocratique du Congo et au Rwanda". 

"Une fois de plus, les ressortissants de l’Equateur disent non à ce projet imminent qui tend à plonger davantage la Province dans une situation aux conséquences socio-politico-économico-sécuritaires imprévisibles."

Pour les observateurs, la volonté de "Joseph Kabila" de relocaliser les combattants FDLR, à Irebu - à plusieurs centaines de kilomètres de la frontière de leur pays d’origine le Rwanda - n’a qu’un seul but : préserver... la sécurité nationale du Rwanda. 

Il y a quelques années, "Kabila" avait initié un projet analogue. Les mêmes miliciens devaient être transférés de Walikale et Masisi, au Nord Kivu, vers la province du Maniema. 

L’idée avait échoué à la suite du refus de Paul Kagamé d’engager un "dialogue direct" avec ces exilés. On le voit, pour préserver les intérêts de son parrain rwandais, "Joseph Kabila" est prêt à toutes les concessions. Et ce, au mépris de la sécurité des personnes et des biens au Congo-Kinshasa...
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[B.A.W]
Congoindependant

Ci-après le texte intégral du président de l’association "Le Grand Equateur"


Le Président

Position des ressortissants de la province de l’Equateur sur le transfert imminent des éléments FDLR dans leur province

0. Introduction

1. « Le Grand Equateur », Association socioculturelle regroupant les fils et filles de la Province de l’Equateur, a appris avec beaucoup d’inquiétude la nouvelle du projet imminent de relocalisation des éléments du Front Démocratique pour la Libération du Rwanda, FDLR en sigle, à l’Equateur et tient ici à attirer l’attention de la Monusco et du Gouvernement de la République sur ce.

I. Non à un projet macabre

2. Désapprouvant l’initiative de ce transfert, « Le Grand Equateur » tient à relayer l’opposition catégorique des ressortissants de la Province de l’Equateur à cette démarche en raison des conséquences fâcheuses que cette opération produirait dans ladite Province. Car, en effet:

a. Les Ressortissants de la Province de l’Equateur ont encore frais en mémoire les atrocités et les tueries entre Hutu et Tutsi dans la Province, notamment à Mbandaka, lors de l’entrée des éléments de l’AFDL ;

b. Ils ont vu défiler dans leur Province des troupes des différentes nations aux mœurs peu recommandables et aux états sérologiques douteux, dont les tares ne sont pas faciles à éradiquer. Il s’agit surtout des troupes rwandaises, tchadiennes, namibiennes, zimbabwéennes, tanzaniennes, ougandaises et autres Mbororo aux statuts ambigus. Aussi, importe-t-il de préciser que lors du passage de ces troupes, plusieurs familles ont été disloquées, des jeunes filles enlevées pour servir d’esclaves sexuels de leurs bourreaux, d’autres encore violées, rendues grosses contre leur volonté et abandonnées …

c. Ils peinent encore à juguler l’instabilité consécutive à la rébellion « Enyele ».

d. Ils rappellent la forte militarisation du Nord Equateur dénoncée en son temps, doublée d’une forte concentration dans le Centre commando de Kotakoli, des centaines d’hommes en uniforme à consonance linguistique commune avec les FDLR.

e. Ils redoutent le flux des réfugiés centrafricains parmi lesquels on compte des hommes en armes et dont la présence constitue un danger permanent.

f. Ils s’inquiètent de l’instabilité politique grandissante en République Centrafricaine voisine qui peut à tout moment s’importer dans la province à moindre facture. N’oublions pas non plus l’instabilité qui proviendrait du Sud-Soudan.
III. Ecoutons la voix de la raison

3. Qui plus est, les ressortissants de la Province de l’Equateur renvoient la Communauté internationale et le Gouvernement de la République Démocratique du Congo à la Déclaration conjointe des envoyés spéciaux pour la région des Grands Lacs sur les FDLR au paragraphe 2 à toutes fins utiles : « Les envoyés spéciaux rappellent que les FDLR sont un groupe armé illégitime qui fait l’objet des sanctions de l’ONU, tenu responsable de graves violations des droits humains et du droit international humanitaire et qui a infligé des souffrances indicibles aux populations dans l’est de la République Démocratique du Congo et au Rwanda ».

4. Aussi paradoxal que ce projet imminent puisse paraître, les Ressortissants de la Province de l‘Equateur, s’en trouvent profondément indignés et réitèrent leur désapprobation unanime de cette initiative des FDLR qui fâche.

5. Bien au contraire, les Ressortissants de la Province de l’Equateur sauraient infiniment gré à tous ceux qui se préoccuperaient de la réintégration de leurs frères et sœurs refoulés en grand nombre du Congo-Brazza.

6. Ayons toujours présent à l’esprit cette recommandation des Evêques de la Province ecclésiastique de Mbandaka dans leur déclaration « RELEVONS NOTRE PROVINCE » du 05 mai 2014: « Que le Gouvernement national ait le même souci du développement de la Province de l’Equateur comme pour toutes les autres Provinces du pays »

7. Une fois de plus, les Ressortissants de l’Equateur disent non à ce projet imminent qui tend à plonger davantage la Province dans une situation aux conséquences socio-politico-économico-sécuritaires imprévisibles.
III. Conclusion-recommandations

8. En conclusion, les Ressortissants de la Province de l’Equateur, toutes tendances confondues, rappellent d’une part, à la Communauté internationale, à travers la Monusco qui a le mandat de protéger les populations civiles, d’assurer préventivement la protection des populations de la Province de l’Equateur dans ce projet imminent décrié et, d’autre part, au Gouvernement de la République Démocratique du Congo de faire observer les normes des Nations Unies en relocalisant ces criminels de FDLR à 300 km de leur pays d’origine afin de rassurer les uns et les autres de leur contrôle.

Fait à Kinshasa, ce 06 juin 2014

Pour le Bureau
Abbé Oswald Bagaza Bala  
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© KongoTimes

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