Le 7 octobre 2013
On ne se lancera pas ici dans un exposé des mécanismes qui sous-tendent l'élan de solidarité des pays riches à l'égard des pays pauvres...
On peut, en songeant à l’ONU et à ses organes spécialisés, bomber le torse fièrement en se disant que, quand même, nous vivons une époque formidable.
Songez : toutes ces agences bondées de fonctionnaires internationaux s’activant nuit et jour pour le bien de l’humanité. N’en jetez plus, ça claque.
On est aussi en droit, si l’on s’est réveillé d’humeur mutine, de considérer ces instances comme de bien belles fumisteries, prothèses ruineuses et déglinguées d’un grand corps malade : le tiers monde.
On ne se lancera pas ici dans un exposé des mécanismes qui sous-tendent l’élan de solidarité des pays riches à l’égard des pays pauvres. Tout juste soulignera-t-on que cette solidarité est motivée par de mauvaises raisons, les mêmes qu’exposait Pascal Bruckner dans Le Sanglot de l’homme blanc il y a trente ans déjà : haine de soi, opposition d’un Sud peuplé de martyrs à un Nord rapace et impérialiste.
Sans doute, il faut venir en aide à son prochain. Le débat n’est pas là. Reste qu’à appuyer sa générosité sur des motifs bancals, on finit par ériger des structures d’aide d’une inefficience grotesque, complétement déconnectées des enjeux réels du terrain.
L’impuissance de la mission MONUSCO au Congo (RDC) renseigne assez sur l’absurdité du dispositif onusien.
On trouve, dans ce pays d’Afrique centrale, une région appelée le Nord-Kivu, adossée sur son flanc est à l’Ouganda et au Rwanda.
Bien sûr, la guerre y fait rage. Bien sûr, des exactions y ont cours.
Bien sûr, l’ONU y a déployé un contingent. L’un des plus gros jamais mis sur pied : 1 milliard de dollars de budget annuel.
Et que font-ils, ces 19.000 Casques bleus en goguette en RDC ? À peu près rien. C’est si vrai que leurs baraquements ont été attaqués par la population, exaspérée par tant d’inaction. Si vrai que Yoweri Museveni, président ougandais, les a taxés de faire du « tourisme militaire ». La punch line peut faire sourire. Jaune.
Même chose à l’UNESCO. Il y a peu, l’écrivain égyptien Mohamed Selmaoui s’est érigé en porte-parole de son pays pour protester contre l’atonie de l’institution. En cause, les récents pillages et incendies ayant ravagé musées, églises et bibliothèques, sous l’impulsion des Frères musulmans.
Dans sa lettre, Selmaoui s’en prend à Irina Bokova, transfuge de la nomenklatura bulgare et directrice générale de l’institution. Bokova, en plus de cisailler l’UNESCO aux jarrets en remerciant ses collaborateurs à tour de bras pour compenser son bilan comptable désastreux, ne bouge pas le petit doigt lorsqu’il s’agit de sauver des flammes reliques, vestiges et manuscrits inestimables. Pas une déclaration. Job pour lequel elle est pourtant (grassement) payée.
Alors oui, on est en droit de trouver la solidarité nécessaire, mais n’est-on pas en devoir, par voie de conséquence, de regarder ceux qui en sont les garants comme une tripotée d’acteurs cabots ? Si au moins ils connaissaient leur texte…
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Boulevard Voltaire.
On ne se lancera pas ici dans un exposé des mécanismes qui sous-tendent l'élan de solidarité des pays riches à l'égard des pays pauvres...
On peut, en songeant à l’ONU et à ses organes spécialisés, bomber le torse fièrement en se disant que, quand même, nous vivons une époque formidable.
Songez : toutes ces agences bondées de fonctionnaires internationaux s’activant nuit et jour pour le bien de l’humanité. N’en jetez plus, ça claque.
On est aussi en droit, si l’on s’est réveillé d’humeur mutine, de considérer ces instances comme de bien belles fumisteries, prothèses ruineuses et déglinguées d’un grand corps malade : le tiers monde.
On ne se lancera pas ici dans un exposé des mécanismes qui sous-tendent l’élan de solidarité des pays riches à l’égard des pays pauvres. Tout juste soulignera-t-on que cette solidarité est motivée par de mauvaises raisons, les mêmes qu’exposait Pascal Bruckner dans Le Sanglot de l’homme blanc il y a trente ans déjà : haine de soi, opposition d’un Sud peuplé de martyrs à un Nord rapace et impérialiste.
Sans doute, il faut venir en aide à son prochain. Le débat n’est pas là. Reste qu’à appuyer sa générosité sur des motifs bancals, on finit par ériger des structures d’aide d’une inefficience grotesque, complétement déconnectées des enjeux réels du terrain.
L’impuissance de la mission MONUSCO au Congo (RDC) renseigne assez sur l’absurdité du dispositif onusien.
On trouve, dans ce pays d’Afrique centrale, une région appelée le Nord-Kivu, adossée sur son flanc est à l’Ouganda et au Rwanda.
Bien sûr, la guerre y fait rage. Bien sûr, des exactions y ont cours.
Bien sûr, l’ONU y a déployé un contingent. L’un des plus gros jamais mis sur pied : 1 milliard de dollars de budget annuel.
Et que font-ils, ces 19.000 Casques bleus en goguette en RDC ? À peu près rien. C’est si vrai que leurs baraquements ont été attaqués par la population, exaspérée par tant d’inaction. Si vrai que Yoweri Museveni, président ougandais, les a taxés de faire du « tourisme militaire ». La punch line peut faire sourire. Jaune.
Même chose à l’UNESCO. Il y a peu, l’écrivain égyptien Mohamed Selmaoui s’est érigé en porte-parole de son pays pour protester contre l’atonie de l’institution. En cause, les récents pillages et incendies ayant ravagé musées, églises et bibliothèques, sous l’impulsion des Frères musulmans.
Dans sa lettre, Selmaoui s’en prend à Irina Bokova, transfuge de la nomenklatura bulgare et directrice générale de l’institution. Bokova, en plus de cisailler l’UNESCO aux jarrets en remerciant ses collaborateurs à tour de bras pour compenser son bilan comptable désastreux, ne bouge pas le petit doigt lorsqu’il s’agit de sauver des flammes reliques, vestiges et manuscrits inestimables. Pas une déclaration. Job pour lequel elle est pourtant (grassement) payée.
Alors oui, on est en droit de trouver la solidarité nécessaire, mais n’est-on pas en devoir, par voie de conséquence, de regarder ceux qui en sont les garants comme une tripotée d’acteurs cabots ? Si au moins ils connaissaient leur texte…
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Boulevard Voltaire.
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