dimanche 14 décembre 2014

A Kinshasa, le «NON» unanime du Katanga à Jaynet KABILA

13 décembre 2014

Deux jours durant, Jaynet KABILA a tout tenté pour convaincre les émissaires du Katanga convoqués dans la capitale. En vain. Ils lui ont opposé un non unanime au projet de révision constitutionnelle.


Gabriel KYUNGU, le président de l’Assemblée provinciale du Katanga,espère que la Constitution sera totalement respectée.

Jour après jour, la Kabilie se retrouve de plus en plus seule sur les projets qui permettraient à Joseph KABILA de briguer un nouveau mandat. Au lendemain de la publication du nouveau gouvernement, Jaynet, la soeur jumelle du Raïs, a tenté un dernier forcing pour faire adhérer les dignitaires du Katanga – bien représentés dans l’équipe MATATA 2 – aux actions projetées mais sans y réussir.

Tous les ténors étaient là, ou presque, puisque ne manquaient à l’appel que le Gouverneur Moïse KATUMBI, indisponible, Jean-Claude MUYAMBO, en rupture avec la MP, et le désormais ex Ministre de l’Intérieur Richard MUYEJ qui serait en France.

Selon l’un des participants aux séances, c’est Jaynet KABILA qui a présidé personnellement cette réunion secrète étalée sur deux jours, les mardi 9 et mercredi 10 décembre 2014, au Safari Beach, un vaste complexe de détente et de loisirs appartenant au général François OLENGA (un proche de Kabila) construit au bord du fleuve Congo.

Non au découpage…

Situé dans la commune de la N’Sele, non loin de l’aéroport de Kinshasa, le luxuriant Safari Beach a abrité cette réunion stratégique qui n’avait inscrit que deux points à l’ordre du jour: le découpage territorial et la révision de la Constitution.

Le découpage a été discuté le premier jour. Sur le sujet, les dignitaires katangais n’ont pas trouvé de consensus notamment sur l’avenir de Kolwezi que les uns voudraient voir autonome et que d’autres entendent rattacher à un district du Katanga. 

Jaynet a fait remarquer à ses auditeurs que le découpage ne pose problème qu’au Katanga alors qu’ailleurs dans les autres provinces, tout le monde est relativement d’accord pour découper.

Jaynet s’est même enflammée en affirmant que le Katanga doit montrer l’exemple, étant la province d’origine du chef de l’Etat. Mais malgré son insistance, aucun consensus n’a été trouvé sur le découpage. Les discussions se sont naturellement poursuivies le mercredi, jour pourtant prévu pour le débat autour de la révision. 

Revenant à la charge, Jaynet a dit aux dignitaires du Katanga que le découpage était constitutionnel et qu’il fallait le faire.

… non à la révision…

Trop heureux de la perche ainsi tendue, les dignitaires présents ont bondi sur l’argument de Jaynet pour lui faire remarquer que le respect de la Constitution implique notamment l’intangibilité de l’article 220. C’est le président de l’Assemblée provinciale du Katanga, Gabriel KYUNGU Wa KUMWANZA, dit « Baba Wa Katanga », qui l’a fait remarquer.

Sans avoir dégagé un consensus sur le découpage, les « ambassadeurs » du Katanga ont alors entamé un débat sur la révision. Tous ont éconduit Jaynet faisant remarquer que le contexte ne s’y prêtait pas du tout, à part l’argument juridique. 

Le vétéran Charles Mwando SIMBA, en vieux routier de la politique (ancien Ministre du Transport, du Développement rural et de la Défense) a mis fin au débat par une ruse de sioux. Il a suggéré à Jaynet KABILA de consulter d’abord la base avant de se prononcer. Une façon polie de dire non à la révision…

La soeur de Kabila n’a pu qu’enregistrer le rejet d’une éventuelle réforme de la Constitution. Malgré son plaidoyer pro révisionniste, les dignitaires katangais sont restés solides sur leur position. 

Ils lui ont fait comprendre que c’était à elle, à présent, d’en tirer toutes les conséquences et de prodiguer à son frère Joseph de bons conseils, lui qui l’écoute beaucoup, dit-on.

… et non à l’ONIP !

La révision constitutionnelle n’est plus vraiment dans l’air du temps en RDC comme ailleurs. Le camp KENGO, également gratifié de plusieurs mariquins dans le gouvernement Matata 2, a réaffirmé solennellement son opposition à la révision de l’article 220.

En outre, les Kengistes rejettent tout à la fois la composition et les missions du tout récent Office National de l’Identification de la Population (ONIP). 

Pour les hauts responsables du Katanga, pas la peine de consulter la base : la société civile l’a déjà fait et les discussions tenues dans les bureaux et officines de la province cuprifère débouchent sur des conclusions unanimes: la révision constitutionnelle est désormais un projet inopportun et voué à l’échec.
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ELECTIONS RDC

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