mardi 23 décembre 2014

RDC : «Joseph KABILA» est-il sûr d’être Congolais de père et de mère ?

21/12/2014

 
"Joseph KABILA" - Président sortant de la RDC et Janet, sa "soeur jumelle"
 
En 2005, l’âge d’éligibilité du candidat président de la République a été ramené de 40 à 30 ans pour permettre à Joseph Kabila de postuler. 

En janvier 2011, la Constitution a été modifiée de manière intempestive par le même Joseph Kabila en réduisant l’élection présidentielle à un seul tour au lieu de deux. 

Le même homme tente maintenant de disqualifier ses adversaires en tentant de limiter l’éligibilité aux Congolais de père et de mère. Joseph Kabila est-il sûr d’être Congolais de père et de mère ? 

Nous espérons qu’il va publier son acte de naissance comme l’avait fait Obama. On espère qu’il aura un autre lieu de naissance que Hewa Bora II, une localité qui n’a jamais existé… ».

La proposition de loi initiée par le député national Delly Sessanga – en vue de rendre le processus électoral plus transparent – sera examinée lors de la session extraordinaire de l’Assemblée nationale du mois de janvier 2015, rapporte une dépêche de l’Agence congolaise de presse (ACP) datée du jeudi 11 décembre. 

L’ACP reste étrangement vague sur sa source. « indique-t-on à l’Assemblée nationale », murmure-t-elle. L’oligarchie en place serait-elle consciente de marcher sur des œufs ? 

Déposée au bureau de la Chambre basse du Parlement congolais au mois de juillet 2012, la proposition de loi précitée est devenue subitement «sexy» aux yeux du bureau de l’Assemblée nationale où trône un certain Aubin Minaku. 

Celui-ci n’est autre que le secrétaire général de la «majorité présidentielle», la mouvance kabiliste. Une oligarchie qui paraît décidée à conserver le pouvoir. 

Conscient de la crise de confiance qui règne - depuis les élections calamiteuses du 28 novembre 2011 - entre les gouvernants et les gouvernés, Delly Sessanga, a proposé, dimanche 7 décembre, que son texte fasse l’objet d’un débat politique non pas au niveau du seul bureau de l’Assemblée nationale mais en incluant les représentants de tous les groupes parlementaires. 

En cause, le pouvoir est suspecté, non sans raison, de faire de la « proposition Sessanga » un alibi non seulement pour instaurer le suffrage universel indirect pour le vote des députés provinciaux - en violation de l’article 220 de la Constitution - mais surtout pour ajouter des dispositions destinées à mettre hors course des « adversaires potentiels ». 

A titre d’exemple, le prétendant à la Présidence de la République devrait être « Congolais de père et de mère » et être titulaire d’un diplôme universitaire...

Rendre le processus électoral « transparent »

Tirant les leçons des fraudes et irrégularités ayant émaillé l’élection présidentielle et les législatives du 28 novembre 2011, le député national Delly Sessanga Hipungu, juriste de formation, avait initié une proposition de loi destinée à rendre le processus électoral «plus transparent» en prévision des consultations politiques prévues notamment en septembre 2016.

En clair, sa proposition de loi modifiait et complétait la loi n°06/006 du 02 mars 2006, telle que modifiée par la loi n°11/003 du 25 juin 2011, portant organisation des élections présidentielle, législatives, provinciales, urbaines, municipales et locales. 

A titre d’exemple, le parlementaire propose que les procès-verbaux de chaque bureau de vote soient à l’avenir impérativement signés par les observateurs. 

Il propose également une meilleure « traçabilité » des résultats électoraux. Sans omettre des dispositions pénales à l’encontre des agents indélicats de la Ceni (Commission électorale nationale indépendante).

En juillet 2012, Sessanga dépose ce texte au bureau de l’Assemblée nationale en vue de le soumettre au débat. Le député attend, selon les usages, que sa suggestion soit programmée par le Bureau. Malgré plusieurs rappels, celui-ci reste muet. 

« Cette proposition de loi déposée au cours de la dernière session avait déjà été reprise au calendrier des travaux de la session ordinaire de mars 2014, et n’a pas pu être examinée suite à l’abondance des matières pour un débat en plénière », souligne la dépêche de l’ACP. La vérité est toute autre.

Suffrage indirect

Dans son discours du 23 octobre 2013 devant les deux Chambres du Parlement, «Joseph Kabila» invitait «les deux Chambres de notre Parlement ainsi que le gouvernement à mener une réflexion prospective sur le mode de scrutin proportionnel». 

«Il y a lieu également d’entrevoir les modalités pratiques d’organiser les élections provinciales au suffrage universel indirect, afin de minimiser le coût des opérations électorales», ajoutait-il. 

Minimiser le coût? D’où allait provenir le financement pour organiser le référendum constitutionnel appelé de tout leurs vœux par les "bonzes" de la kabilie?

Aussitôt dit, aussitôt fait. Le gouvernement du Premier ministre Augustin Matata Ponyo s’est empressé de préparer trois projets de loi portant notamment instauration du suffrage indirect pour l’élection des députés provinciaux. 

On le sait, ceux-ci constituent les « grands électeurs » pour les sénateurs et les gouverneurs de province. «En voulant instaurer le suffrage indirect pour l’élection des députés provinciaux, Joseph Kabila qui rêve de briguer un troisième mandat entend se donner les moyens de nommer et de révoquer les gouverneurs de province», commente un analyste.

Crise de confiance

Conscient de la crise de confiance - pour ne pas parler de crise de régime – qui règne actuellement entre les gouvernants et les gouvernants, le juriste Sessanga a annoncé, dimanche 7 décembre, sa décision de retirer "son" texte expliquant que "le contexte politique actuel exige des clarifications" devant découler "d’un débat politique inclusif autour du bureau de l’Assemblée nationale ". 

Pour lui, sa proposition de loi doit être présentée à la conférence des présidents pour une discussion. 

« Je pense que le débat doit être élargi à l’ensemble des forces politiques pour voir quelles sont les grandes questions qui s’imposent à la loi électorale, le découpage sur base des données démographiques actualisées», a-t-il souligné.

Depuis le changement intervenu au ministère de l’Intérieur et de la sécurité, les langues continuent à se délier. Titulaire sortant, Richard Muyej Mangeze Mans a regagné Kinshasa dimanche 14 décembre. 

Il a procédé immédiatement à la remise-reprise avec son successeur le très cassant Evariste Boshab. Le secrétaire général en titre du PPRD est arrivé au cabinet du ministère de l’Intérieur « escorté », pour l’occasion, par ses partisans. 

Il semble que lui et Muyej se détestent chaleureusement. Ambiance !

N’en déplaise aux proches de Muyej, il semble bien que celui-ci - qui rentre d’un «séjour médical» en France - dissimule à peine son amertume. Il ne voit pas son successeur "faire mieux" que lui. 

L’ex-homme fort du PPRD/Katanga peine à comprendre les raisons ayant poussé le « raïs » à le remplacer par Boshab. Alors qu’il avait mis tout en œuvre pour faire retarder le déroulement du recensement afin de "glisser" le délai du processus électoral de trois ou quatre ans. 

A des proches, Muyej s’est littéralement «réjoui» de la décision de Delly Sessanga de retirer sa proposition de loi. Pourquoi le dit-il maintenant ? Toute la question est là.

«Congolais de père et de mère»

Selon des sources parlementaires, Aubin Minaku et quelques «faucons» du régime kabiliste ont été chargés d’apporter plusieurs modifications à la « proposition de loi Sessanga ». 

Ainsi, tout prétendant à l’élection présidentielle devrait être « Congolais de père et de mère ». Une manière de disqualifier tous les "mulâtres" que sont les Adam Bombole, José Endundo Bononge, Léon Kengo wa Dondo, Moïse Katumbi Chapwe et autre Olivier Kamitatu Etsu. 

Ce n’est pas tout, l’impétrant devrait être titulaire d’un diplôme universitaire. Il semble que le successeur de Mzee en a un. 

«On se croirait revenu au milieu des années 80 lorsque Mobutu Sese Seso voyait en la personne du Premier commissaire d’Etat Kengo wa Dondo un rival potentiel du fait des félicitations adressées à celui-ci par le FMI et la Banque mondiale», rappelle un analyste.

Il semble qu’en dépit de son état de santé qui l’éloigne du pays, "Moïse" passe pour l’adversaire le plus redouté de la «Kabilie». «Katumbi est perçu comme un adversaire redoutable parce qu’il a transformé le Katanga et ses réalisations parlent pour lui», aurait confié l’ex-ministre de l’Intérieur à des proches.

Un opposant politique joint au téléphone à Kin d’émettre ce commentaire : «En 2005, l’âge d’éligibilité du candidat président de la République a été ramené de 40 à 30 ans pour permettre à Joseph Kabila de postuler. 

En janvier 2011, la Constitution a été modifiée de manière intempestive par le même Joseph Kabila en réduisant l’élection présidentielle à un seul tour au lieu de deux. 

Le même homme tente maintenant de disqualifier ses adversaires en tentant de limiter l’éligibilité aux Congolais de père et de mère. 

Joseph Kabila est-il sûr d’être Congolais de père et de mère ? 

Nous espérons qu’il va publier son acte de naissance comme l’avait fait Obama. On espère qu’il aura un autre lieu de naissance que Hewa Bora II, une localité qui n’a jamais existé… ». 
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Baudouin Amba Wetshi
[Congoindépendant]

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