mercredi 6 octobre 2010

Devoir de mémoire par Honoré Ngbanda Nzambo

« Un peuple sans mémoire, c’est un peuple sans histoire; et un peuple sans histoire, c’est un peuple sans identité et sans idéal.»

Notre élite et notre jeunesse doit connaître la vérité sur les événements agréables ou désagréables de son histoire lointaine, récente et présente. 

Pour ce faire, nous tous qui avons eu le privilège de participer, tant soit peu, à la direction du pays à quelque niveau ou à quelque période que ce soit, nous avons le devoir sacré d’informer notre peuple, le plus fidèlement possible, du contenu de nos expériences: les difficultés rencontrées, les solutions apportées aux problèmes, nos erreurs commises, nos doutes et nos interrogations restées sans réponses… 

Quitte aux générations présentes et futures de nous contredire, de nous approuver ou de nous corriger en nous complétant dans le sens de l’amélioration et du progrès.

Onze ans après avoir publié en juillet 1999 mon ouvrage de critique sur la fin de la 2e République : «Ainsi sonne le glas ! Les derniers jours du Maréchal Mobutu », et sept ans après avoir écrit en 2004 «Crimes organisés. 

Révélations sur les réseaux rwandais et occidentaux », je constate, à travers les débats et échanges, que beaucoup de concitoyens soulèvent, de bonne foi, des questions qui montrent qu’ils n’ont pas lu ces livres, ou qu’ils les ont lus, mais qu’ils n’en ont pas saisi tous les faits et les thèmes développés. 

Quand nous parlons d’ «agression », d’ «occupation », du «complot international», de « crimes organisés » ou de « coalition des armées des pays africains » soutenue par « les puissances occidentales » qui ont opéré au Zaïre sous couvert de « rébellion » ou de « guerre de libération » qui n’avait de libération ou de rébellion que le nom, si nous avons dénoncé toutes ces contre-vérités disais-je, et continuons à le faire malgré des pressions de tout genre, c’est parce ces faits historiques vécus dans l’exercice de nos fonctions, doivent être transmis aux générations présentes et futures pour leur servir de repères et de références.

Voilà pourquoi nous avons décidé, par devoir de mémoire, de reproduire durant une période, quelques pages choisies de nos livres pour permettre à un grand nombre de Congolais d’accéder aux origines, aux véritables causes non avouées de l’agression et de l’occupation de notre pays. 

Les faits et les propos que nous relatons dans ces livres sont tous véridiques. Les autorités des pays que nous citons ont toutes reçus un exemplaire de ces livres dès leur parution respective. Beaucoup de faits révélés sont aujourd’hui confirmés par l’histoire.  

Lisez donc ces pages choisies, par devoir de mémoire !

Ces morts que personne ne pleure «Crimes organisés en Afrique centrale. Révélations sur les réseaux rwandais et occidentaux » 2004

1er extrait : pages choisies
- pages 171 à 182-

Je ne voudrais pas clore ce chapitre sans évoquer les conséquences du «job» que Kagamé est allé faire lui-même au Zaïre, comme il l’avait promis solennellement à l’ambassadeur Aldo Ajello. 

Il s’agit de la poursuite des deux millions et demi de réfugiés hutu qui ont fui au Zaïre et parmi lesquels on comptait des militaires des ex-FAR et des miliciens « Interhamwes » présumés tous génocidaires, et que Kagamé tenait à punir personnellement.

Lorsque la guerre d’invasion fut déclenchée, l’avancée des troupes de la coalition fut confrontée au sérieux problème de la présence massive des réfugiés civils innocents qui se trouvaient dans les centres des réfugiés de Shake et de Mugunga. 

Il est vrai, comme je l’ai dit plus haut, que des éléments des ex-FAR et ceux des milices « Interhamwes » avaient investi ces camps et pris les réfugiés civils rwandais en otages pour se protéger des poursuites judiciaires et pour y organiser des attaques contre le pouvoir tutsi qui venait de les chasser du Rwanda.

A l’instigation de la France, le Conseil de sécurité de l’ONU a adopté, le 15 novembre 1996, la résolution 1080 qui décidait l’envoi dans le Kivu (Est du Zaïre) d’une force internationale. 

Mais ce qui risquait de compromettre sérieusement le plan des Américains contre Mobutu, c’est la disposition de cette résolution qui mettait la force internationale sous le mandat du chapitre 7, autrement dit, qui autoriserait cette force internationale à faire usage de ses armes pour l’accomplissement de sa mission. Donc à se battre en cas de nécessité.

Cette force multinationale avait pour objectifs, selon les résultats des travaux techniques de l’état-major qui s’était réuni à Stuttgart, de prendre le contrôle militaire des aéroports de Goma et de Bukavu en vue de les sécuriser pour faciliter l’acheminement des vivres pour les réfugiés rwandais et les déplacés zaïrois. 

Pour assurer la sécurité de l’opération dont l’ampleur était connue, l’ONU chargea cette même force internationale de créer un tampon, une sorte de « zone neutre » à la frontière entre le Rwanda et le Zaïre.

La France était parmi les quatorze pays membres de cette force internationale. Les bases militaires de Libreville et de Bangui étaient mises à contribution pour la réalisation rapide de cette mission.

Mais c’était sans compter avec les experts de Pentagone sur le terrain des opérations à Goma. Ils alertèrent Washington des conséquences catastrophiques de cette décision sur le déroulement du programme d’action initial. 

L’attaché militaire à l’ambassade des Etats-Unis au Maroc fut dépêché sur les lieux pour l’appréciation de cette situation. 

L’ambassadeur Dan Simpson fut consulté aussi. 

La sentence tomba très vite : la France voudrait profiter de cette circonstance liée aux réfugiés pour sauver Mobutu ; le déploiement des forces d’interposition, pour lesquelles la France s’était déjà engagée, allait retarder l’opération de plusieurs mois et compromettre ses chances de réussite.

Pendant ce temps, Mobutu, qui était cloué au lit en suisse après son opération de la prostate risquait de se rétablir et de venir remonter le moral de ses troupes.

Ainsi, les Etats-Unis qui avaient pourtant voté la résolution et pris part aux travaux préparatoires de Stuttgart avec la France, le Canada, l’Espagne et l’Angleterre, ordonnèrent, sur recommandation pressante de Kagamé et de Museveni, le blocage de l’exécution de cette résolution sur le terrain au Kivu.

Pour éviter un débarquement surprise des troupes françaises à partir de leurs bases africaines dans la région, parce qu’elles en avaient maintenant le feu vert, Kagamé donna l’ordre à Kabila, avec l’autorisation de Washington, de fermer les aéroports de Goma et de Bukavu avec des fûts d’essence et des blocs de pierres. 

Dans son intervention dans le documentaire de Canal plus « L’Afrique en morceaux », l’ambassadeur américain Dan Simpson n’en fait plus un secret :

« Nous savions que la décision d’envoyer les forces d’interposition à Goma était une tentative des français pour sauver Mobutu. Nous ne pouvions pas accepter cela. Pour nous, Mobutu devait partir. C’est tout ! »53

Voilà qui est bien dit. Pour les Etats-Unis, la vie des pauvres nègres africains n’a aucune importance, seuls leurs intérêts stratégiques comptent. Une leçon pour l’histoire !

Dès que la décision américaine de poursuivre coûte que coûte l’offensive fut prise, la grande machine de propagande de CNN se mit en marche pour préparer l’opinion. 

Entre-temps, Kagamé reçut l’autorisation de lancer l’attaque sur les deux camps de réfugiés de Sake et de Mugunga. 

« Mais prenez soin de faire le moins de morts possibles parmi les civils réfugiés », ont balbutié les experts américains, comme pour se donner bonne conscience. L’intention était là, n’est-ce pas ? Mais, comment des obus et des bombes peuvent-ils faire la différence entre civils et militaires ?

Le film réel des opérations ? C’est Colette Braeckman qui le relate :

« La tactique des assaillants (NDLR : coalition rwando-burundo-ougandaise) est plus sophistiquée qu’il n y paraît dans un premier temps : on comprendra plus tard que la stratégie varie selon la composition des camps. Le premier objectif des forces rebelles est de réussir là où la communauté internationale a échoué : briser l’emprise qu’exercent sur les populations civiles les cadres politiques et militaires responsables du génocide. Lorsque les camps sont peuplés presque exclusivement de civils, ils sont bombardés, pris en tenailles, la seule voie de sortie laissée ouverte menant vers les frontières rwandaises. »54

Et l’auteur poursuit son récit :

« Au Nord Kivu, les camps de Katale et de Kahindo sont attaqués de cette manière, mais les réfugiés prennent des directions différentes. Certains groupes sont poussés par ceux qui encadrent en direction des volcans du massif des Virunga, des récalcitrants sont abattus et de nombreux autres réfugiés, dont on retrouvera les corps par la suite, tombent sous les obus et les balles des assaillants lorsque ces derniers pénètrent dans les camps. »

Voilà comment des centaines de milliers de réfugiés hutu ont été exterminés, tués froidement comme des lapins, surveillés -d’un côté par les génocidaires qui les avaient pris en otage et, tout le monde le savait, les américains les premiers- et de l’autre côté écrasés par des bombes américaines lâchées sur eux par James Kabarebe sur l’ordre de Kagamé.55
Une fois le massacre terminé, il fallait achever le scénario pour justifier le but de l’opération. 

Braeckman poursuit son récit :

« Toujours est-il qu’au lendemain du vote à l’ONU, l’impensable se produit : depuis Goma, Mugunga est bombardée des heures durant. Le camp est taraudé, infiltré. Les combattants hutu décident de se replier vers l’intérieur du pays. Les bergers du génocide ayant pris fuite, les foules sont alors poussées vers la frontière rwandaise, qu’elles franchissent en masse au rythme de 15.000 personnes à l’heure. Dans un premier temps, c’est l’euphorie au Rwanda où le président Bizimungu interrompt le conseil des ministres pour aller sur la frontière voir ses compatriotes qui rentrent au pays. »56

Robin Philpol nous livre, de son côté, les témoignages accablants de son enquête aux Etats-Unis et au Canada, et qui jettent un meilleur éclairage sur la manipulation médiatique des événements de Goma et de toute la guerre d’agression du Zaïre par Washington :
« Les journalistes étaient massés à la frontière zaïro-rwandaise avant le refoulement des réfugiés. Alors qu’ils n’avaient eu que très peu de liberté jusque-là, ils ne pouvaient s’approcher de Goma lors de la prise de cette ville-, ils avaient dès lors tout le loisir de filmer toute l’opération. Autant ils étaient libres pendant l’opération, autant ils ont été traités comme des moutons avant et après. « C’est sûr qu’on a utilisé les médias », dit l’ambassadeur Raymond Chrétien en faisant référence à sa mission au Zaïre en novembre 1996. »57

Et l’auteur poursuit son récit :

« Christiane Amanpour de CNN était particulièrement bien informée avant le retour, dit le même coopérant de Montréal. C’était évident qu’elle avait des informations privilégiées, et qu’elle n’était pas intéressée à voir les aspects de l’opération. Son travail était carrément mensonger. »58

La liberté de la presse et l’objectivité du journalisme sont bien servies !

Selon ses propres déclarations, le colonel James Kabarebe qui avait reçu les ordres de son chef Kagamé, n’y est pas allé par le dos de la cuillère. Il a largué des obus, des bombes et des mortiers en plein milieu du camp, sur près d’un million de civils innocents. 

Les commandos spéciaux avaient pratiquement encerclé les camps, déjà assiégés depuis des semaines pour éviter la fuite des « génocidaires » qu’il fallait exterminer. Un carnage indescriptible a suivi les bombardements des camps de réfugiés. 

Le mot d’ordre était d’exterminer tous ceux qui tentaient de fuir à l’intérieur du Zaïre. Le monde ne le sait pas encore parce que les seuls médias qui contrôlaient cette guerre avaient reçu l’ordre d’étouffer cet autre génocide de la vengeance. Des centaines de milliers de zaïrois furent abattus dans la foulée.

Dans le plan américain, il fallait forcer toute la foule des réfugiés, paniqués par la fureur des attaques, à regagner le Rwanda, pour éloigner toutes les possibilités d’envoyer les forces internationales d’interposition, comme l’a décrit Colette Braeckman. 

Mais, ils n’ont pas compté avec le réflexe de survie des réfugiés hutu qui ont préféré bravé le risque des balles plutôt que de revenir au Rwanda. Beaucoup sont morts en voulant fuir vers le Zaïre. 

Par conséquent, pas plus de trois cent mille réfugiés furent dirigés de force dans la direction du Rwanda sous les balles tirées en l’air, au moment où les caméras de CNN filmaient les colonnes d’hommes, de femmes et d’enfants entrain de courir, plus par peur que par la joie de rentrer chez eux comme le disaient triomphalement les commentateurs de la télévision américaine, seul témoin autorisé de l’événement.

Même Colette Braeckman, connue pour son penchant à défendre Kagamé et ses alliés, dénonce la mise à l’écart de la presse durant cette guerre d’invasion du Zaïre :

« Les européens n’ont pas seulement été exclus de la conduite de cette guerre à l’africaine, qui a combiné les acquis de la tradition, de la modernité et des luttes de libération. Ils en ont également été écartés physiquement et les journalistes occidentaux ont été systématiquement tenus éloignés du front. En cette fin de XXème siècle, qui voit la presse en première ligne, il est extraordinaire de constater qu’aucun journaliste occidental, aucun caméraman ni photographe n’a été autorisé à approcher les sites des combats ni du côté des rebelles, ni du côté du gouvernement. Dans chaque camp, la presse a été obligée de se cantonner dans les villes, aucun accès au front n’étant prévu. »59

Si le gouvernement zaïrois se méfiait de la présence des journalistes occidentaux à cause de leur hostilité déclarée vis-à-vis de lui et par peur qu’ils servent d’espions aux agresseurs, les américains par contre, n’avaient aucune raison de se méfier des journalistes occidentaux. 

S’ils les ont systématiquement écartés pour octroyer le monopole à CNN, c’était d’abord pour protéger le secret de la participation des nombreux experts du Pentagone sur le terrain des opérations, et ensuite pour assurer la manipulation de l’opinion mondiale dans le sens de la mise en scène destinée à couvrir l’ampleur du complot de cette agression contre le Zaïre.

Lorsque la presse américaine avait annoncé le retour « volontaire et triomphal » de cinq cent mille réfugiés rwandais, et quand, suite à cela, Washington a communiqué officiellement à l’ONU qu’il n’y avait plus de nécessité d’envoyer la force d’interposition au Zaïre parce que tous les réfugiés rwandais avaient regagné leur pays, le Zaïre a émis une forte protestation et crié au scandale. 

Car nous savions avec certitude qu’au même moment, des centaines de milliers de familles zaïroises qui fuyaient la guerre et l’avancée des troupes rwandaises furent exterminées dans la mêlée. Tous les témoignages recueillis jusqu’ici avancent le chiffre d’environ deux millions de zaïrois massacrés pendant la période qui a suivi le bombardement des camps de réfugiés de Mugunga jusqu’à la chute de la ville de Kisangani. 

Ce massacre-là, personne ne veut en parler, ni le gouvernement actuel à Kinshasa, ni la communauté internationale. Pourquoi ?

Certains rescapés de ce génocide, qui ont exigé l’anonymat parce qu’ils vivent encore dans la région du Kivu à la portée des rwandais, ont fait des révélations accablantes sur la méthode utilisée par l’armée rwandaise pour faire disparaître les traces des cadavres. 

Tous les corps enterrés dans des charniers de la région du Kivu ont été déterrés pendant la deuxième occupation qui a suivi la guerre de 1998.

Ne pouvant plus bénéficier de la protection ni de la couverture que leur fournissait Laurent-Désiré Kabila, étant donné que celui –ci connaissait l’emplacement de tous les charniers au Kivu et ailleurs jusque dans la région de l’Equateur, Kagamé et ses hommes se sont mis au travail car Kabila pouvait, à tout moment, dénoncer et signaler les emplacements des charniers à la communauté internationale. 

Ainsi, tous les charniers au Kivu furent vidés de leur contenu qui a été emporté à Kigali pour enrichir le mémorial du génocide de 1994 ! Des témoins attendent le moment favorable pour faire des dépositions. 

Mais en attendant, signalons que ce mode opérationnel des responsables du FPR, a été déjà confirmé par un transfuge de l’APR très proche de Kagamé.

Le témoignage du lieutenant Abdul Ruzibiza de la garde rapprochée de Kagamé, numéro matricule OP 1920, est très précis :

« Je suis convaincu et j’affirme que les corps exhumés des fosses communes ne sont pas seulement ceux des Tutsis, parce que je connais des fosses communes où les Inkotanyi ont jeté pêle-mêle les corps des personnes qu’ils ont tuées, ils ont été inhumés ensemble, en les qualifiant tous des Tutsi. » 60

L’APR a poursuivi l’extermination de réfugiés hutu jusque dans les forêts équatoriales. 

Plusieurs centaines de milliers de réfugiés ont été assassinés dans les forêts aux environs de Kisangani et de Mbandaka.

L’opinion se souviendra du bras de fer qui opposa Laurent-Désiré Kabila et l’ONU sur la vérification des charniers signalés à Iyonda (près de l’ancienne léproserie) à une dizaine de kilomètre de Mbandaka. 

La délégation des enquêteurs de l’ONU fut bloquée pendant plusieurs jours à l’hôtel Intercontinental à Kinshasa parce qu’elle avait obtenu des indications trop précises de la part des ONG et des Eglises locales sur l’emplacement de ces charniers. 

Pendant que la délégation de l’ONU était immobilisée à Kinshasa, les agents des services spéciaux congolais dépêchés en mission à Mbandaka, sous les ordres de M. Leta, avaient reçu les instructions de déterrer les squelettes et de les déverser dans le fleuve Congo. 

C’est après avoir accompli cette mission que l’autorisation fut donnée à la délégation de l’ONU d’aller sur le terrain. Prévenue de l’intervention des services spéciaux congolais sur le terrain, la délégation renonça purement et simplement à se rendre sur les lieux. 

L’église catholique fut sérieusement soupçonnée d’être à la base de cette « trahison. » Je suis convaincu que Laurent-Désiré Kabila a dû fortement regretter par la suite son zèle à couvrir son allié Kagamé, lorsque ce dernier s’est retourné contre lui seulement quelques mois après !

C’est pour cela que j’exprime ici toute mon indignation et toute ma déception sur la démarche entreprise par le gouvernement de Kinshasa auprès de la Cour Pénale Internationale (CPI) pour ouvrir une enquête sur les crimes commis en RDC à partir de l’année 2000 seulement. 

Je comprends que pour des raisons de compétence juridique, la CPI ne soit pas habilitée à remonter aux faits et crimes antérieurs à la date de sa création. Mais pourquoi, le sachant, le président Joseph «Kabila» n’a-t-il pas recouru à la procédure qui a conduit à la création de TPIR qui enquête encore sur le génocide rwandais en 1994 ? 

Pourquoi ne pas nous inscrire dans cette même logique étant donné que le génocide intervenu au Zaïre se situe dans le prolongement de celui intervenu au Rwanda ? 

D’autant plus que le génocide intervenu au Zaïre a fait plus de victimes que celui du Rwanda et qu’il réunit tous les critères de planification et d’exécution.

Mais, ce sujet n’étant pas l’objectif de ce livre, nous le clôturons provisoirement en lançant un appel à la conscience des gouvernants de notre pays pour exiger l’ouverture d’une enquête en règle sur ces crimes ignobles qui ont coûté la vie à près de quatre millions de citoyens congolais. 

Quoiqu’il en soit, l’une des premières tâches du gouvernement démocratique qui sera mis sur pied dans les mois à venir sera, nous l’espérons tous, d’ouvrir une enquête sur tous ces crimes restés impunis par la volonté des puissances étrangères. (…)
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«Crimes organisés. Révélations sur les réseaux rwandais et occidentaux »
Honoré Ngbanda Nzambo /Editions Duboiris 2004 / 1er extrait : Pages 171à182

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