mardi 5 octobre 2010

RD Congo : Le mystère Faustin Munene





Le général Faustin Munene en tenue d’apparât. Photo d’archives.


Depuis mercredi 29 septembre, le général Faustin Munene et sa famille n’ont plus été revus en public. Dans la nuit de mercredi 29 au jeudi 30 septembre, des éléments de la garde personnelle de Kabila avaient investi son domicile. Dans la capitale congolaise, des sources assurent que Munene est accusé de «comploter» contre le «raïs».
Où est passé le général Munene? En l’absence de communiqué officiel, place aux hypothèses. Selon des sources, le domicile de cet officier issu de l’armée angolaise a été attaqué par des «hommes en uniformes» agissant manifestement sur ordre de la plus haute autorité de la RD Congo. Munene n’est pas n’importe qui. Vice-ministre de l’Intérieur et chef d’état-major de la Forces aérienne sous Laurent-Désiré Kabila, il a été mis «en réserve de la République» au lendemain de l’accession de Joseph Kabila au pouvoir suprême. En guise de lot de consolation, il a été «promu» Chancelier des ordres nationaux.

Présenté à tort ou à raison comme «l’homme de Luanda au Congo», Munene était tenu à l’œil par les «services» d’un Kabila paranoïaque dont le cœur bat plutôt à l’Est plus précisément à Kigali et à Kampala. Mercredi, la "résidence Munene" a été investie. Selon des sources, les militaires affectés à sa garde rapprochée ont été arrêtés vers une destination inconnue. Après une fouille en règle du lieu, les "civils" et autres membres de la famille Munene ont été embastillés détenus dans un cachot au Camp Kokolo. «Munene a pu s’échapper et se trouverait hors du territoire national». Que reproche-t-on à cet officier qui semblait digérer sa «traversée de la savane congolaise» avec un certain stoïcisme?

Privé d’emploi et de revenus, le «commandant Faustin», comme l’appèlent certains nostalgiques de l’époque de l’AFDL, ne consacrait plus l’essentiel de son temps qu’au développement des activités de la «Fondation Pierre Mulele». Selon une source locale, le même mercredi, Munene avait présidé une «séance de travail» avec ses "associés". La Fondation a l’ambition de mener des actions de «charité» aux quatre coins du pays en général et dans la province de Bandundu en particulier. Plusieurs personnes ayant participé à cette réunion auraient été interpellées. L’accusation est gravissime : «Participation à une conspiration contre le raïs». Certaines de ces personnes ont été relâchées non sans quelques pressions diplomatiques après avoir sué eau et sang au bout de trois journées infernales passées dans un cachot lépreux du Camp Kokolo. On apprenait samedi qu’un proche de Munene est toujours en détention. Il s’agit d’un certain Pasteur Nkusu, dirigeant d’une église proche du kimbanguisme. Deux jeunes gens âgés d’une vingtaine d’années seraient également en détention dans ce Camp.

Un opérateur politique joint au téléphone, samedi soir, à Kinshasa, a eu ces mots : «La jeune démocratie congolaise est en péril. Joseph Kabila est décidé à éliminer tous ceux qui osent lui faire ombrage. Il est urgent de «stopper» cet homme qui n’est plus maître de ses facultés et affiche le plus grand mépris pour la vie et la dignité de la personne humaine…». Tout ceci ne donne pas de réponses à une question : Où est passé l’ancien chancelier des ordres nationaux?
Madeleine Wassembinya
© Congoindépendant 2003-2010

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