Aujourd’hui, j’ai choisi de vous faire part à la fois de mon admiration et de mon indignation au sujet de la propreté des immeubles de la capitale. J’admire, bien sûr, la prise de conscience des Congolais vivant à Kinshasa qui ont pris l’initiative louable d’ériger à travers la capitale, des immeubles de plusieurs étages. Ici et là, on constate, non sans surprise, que Kinshasa est devenue un chantier. Pour toute personne qui a quitté cette ville depuis plusieurs années, la surprise agréable est totale. Certains vont jusqu’à dire qu’ils ont gaspillé beaucoup d’argent pour investir ailleurs, alors que chez eux, ils passent la nuit dans des hôtels. Ils manquent même un lopin de terre. Je ne cherche pas à savoir la provenance des fonds de ceux qui investissent ici, personnes physiques ou morales. Elles sont seulement à féliciter.
Cependant, je suis vraiment indigné de voir l’état crasseux de certains immeubles de la capitale, maisons commerciales ou résidentielles. On dirait que leurs occupants n’ont jamais appris l’hygiène qui est la mère de propreté. Les mouches et les moustiques s’y reproduisent à l’aise; les immondices puent jour et nuit sans qu’on puisse le évacuer, la poussière s’amoncelle, etc.
A l’occasion des festivités du cinquantenaire de l’indépendance de notre pays, l’autorité urbaine avait enjoint les propriétaires des immeubles se trouvant le long de grandes artères d’en rafraîchir les murs. Certains se sont exécutés. D’autres, par contre, ont fait la sourde oreille. Que faire ?
Kinshasa : manque d’entretien des édifices publics
A l’instar de plusieurs autres capitales des pays en développement, la ville de Kinshasa fait face à divers problèmes dus notamment à la densité démographique. A part le fait qu’il faut nourrir les six millions de Kinois, jour après jour, il faut aussi trouver de logement pour chaque famille.A l’indépendance du pays le 30 juin 1960, la capitale de la République démocratique du Congo ne comptait qu’un million d’habitants. Aujourd’hui, on se rend compte que les bâtiments laissés par l’administration coloniale pour abriter les services de l’Etat, de même que ceux servant soit de résidence, soit de commerce pour tous les secteurs accusent un déficit réel, dans la mesure où, après l’indépendance, l’Etat n’a pas pu construire au fur et à mesure que le nombre de ceux qui ont déserté l’intérieur du pays pour habiter la capitale augmentait.
Mais la plus grande défaillance que l’on enregistre, c’est le manque total d’entretien de quelques édifices publics et parfois même privés de la ville. Le spectacle est tout à fait désolant quand on regarde l’insalubrité à travers « Kin-la-belle », avec des maisons sans entretien depuis des décennies ainsi que des constructions inachevées.
L’HOTEL DE VILLE ETUDIE UN PROGRAMME D’ENTRETIEN APPROPRIE
Selon des sources proches du gouvernorat de la ville de Kinshasa, l’autorité urbaine est en train d’étudier la meilleure façon de lancer l’opération d’entretien des bâtiments publics et privés situés le long de principales artères de la capitale. Mais, jusqu’à ce jour, aucune disposition n’est prise. Les informations obtenues à ce sujet font état de deux possibilités qu’envisage l’autorité de la ville-province de Kinshasa. Il s’agit, soit de rendre obligatoire la réfection et la réhabilitation des maisons en rafraîchissant les murs par une couche de peinture, soi de réaliser ce travail pour les tiers qui devront par la suite supporter la facture du travail réalisé pour eux.Toutefois, la prudence est de mise à l’Hôtel de ville de Kinshasa qui ne veut pas prendre des risques par crainte d’échouer.
D’après certaines sources, l’opération « coup de poing » amorcée pompeusement par l’actuel gouverneur serait en train de montrer ses faiblesses. Malgré les assurances données par le n° 1 de la ville d’aller jusqu’au bout pour assainir toutes les communes de Kinshasa, on laisse entendre que les moyens financiers se sont révélés insuffisants. Et on note pour cela la précipitation avec laquelle l’opération a été amorcée sans études préalables et sans moyens financiers disponibles.
Par ailleurs, l’opération « coup de poing » semble avoir provoqué un climat de méfiance et une controverse entre le gouverneur et ses adjoints. Dans les couloirs de l’Hôtel de ville de Kinshasa, on laisse entendre que le titulaire ne veut jamais associer ses adjoints à la gestion de l’opération. C’est ainsi que ces derniers ignorent tout ce qui concerne les dépenses relatives à la réalisation de ladite opération, de même que les dons offerts à la ville pour la réussite de cette opétaration.
Dans le même ordre d’idées, on raconte que les vice-gouverneurs nommés bien après le gouverneur titulaire qui est entré en fonction plusieurs jours plus tôt, n’ont pas encore procédé à la remise et reprise depuis deux mois. Cette situation explique clairement la difficulté à laquelle fait face l’administration urbaine qui ne peut pas attendre grand-chose du côté des bourgmestres qui passent leur temps à préparer leur départ parce qu’ils sont fin mandat. Il semble que la plupart des bourgmestres sont en conflit ouvert avec leurs adjoints, principalement à cause de recettes.
A propos de constructions inachevées ou abandonnées, on souligne à l’Hôtel de ville de Kinshasa que ce problème nécessite une longue procédure. Parce qu’il faudrait d’abord commencer par les recenser à travers la capitale et ensuite convoquer les propriétaires pour savoir si, réellement, ils détiennent les titres de propriété. Tout cela fait, il va falloir trouver les voies et moyens, soit de mettre en vente les parcelles ayant des maisons inachevées depuis des décennies, soit d’obtenir des fonds pour achever les travaux.
On explique que le problème devient compliqué étant donné qu’il y a la justice qui doit être associée à l’opération. Il y a lieu de souligner que dans toutes les communes de Kinshasa, certaines personnes ont acquis la réputation de commencer des constructions qui, par la suite, ne sont jamais achevées faute d’argent. De telles constructions deviennent par la suite le repaire de criminels et aussi des maisons de tolérance. Il est temps de songer à ce problème, car il y va de la beauté de la ville.
L’IMMOAF POINTE DU DOIGT LES BAILLEURS
L’entreprise de gestion des immeubles (Immoaf) estime que la question d’entretien et de réfection des immeubles concerne surtout les bailleurs. Un cadre de cette société qui a requis l’anonymat a expliqué que les immeubles sont placés sous la gestion de l’Immoaf par contrat. C’est dans ce document que tout est déterminé dans divers aspects.Pour ce fonctionnaire, l’Immoaf se conforme scrupuleusement aux termes du contrat signé avec le bailleur qui accepte ou refuse l’entretien ou la réfection de sa maison. Il a révélé, par ailleurs, que la plupart des bailleurs ne veulent pas entretenir les maisons mises en location parce qu’ils estiment que les travaux à réaliser coûtent cher. C’est ainsi que de nombreux bâtiments de la capitale ne sont jamais entretenus alors que chaque mois les bailleurs perçoivent le loyer.
L’Immoaf distingue dans le contrat deux aspects dont on tient compte dans le chapitre d’entretien des maisons mises en location. Concernant les petits travaux, ils sont à la charge du locataire tandis que la réfection est à la charge du bailleur. Ce dernier a la liberté d’accepter que le locataire réalise les travaux d’entretien général et lui présente les factures afin de soustraire au loyer le montant payé pour tous les travaux de sa maison. Il s’agit là d’une question de confiance, souligne-t-on.
Très souvent, cela arrive lorsque le bailleur se trouve à l’étranger et qu’il n’a pas la possibilité de surveiller lui-même les travaux.
SONAS INSISTE SUR LE RESPECT DE LA LOI
Pour la Société nationale d’assurances (Sonas), la loi n° 0074/008 du 10 juillet 1974 rend obligatoire l’assurance « incendie » pour les bâtiments commerciaux et, industriels, les élevages, garages et maisons d’alimentation. Malheureusement, cette loi n’est pas respectée. Il y a des personnes qui ignorent même l’existence de la loi en question. Concernant les maisons d’habitation cette loi est facultative.A la Société nationale d’assurances (Sonas), on estime que le problème d’entretien des maisons va de pair avec celui de l’assurance « incendie ». Parce que, en cas d’incendie, bailleur et locataire auront besoin d’un paiement à titre de dédommagement. Pour cette raison, la Sonas se propose de lancer dans les prochains jours, une campagne en vue de sensibiliser l’opinion à l’obligation de souscrire une police d’assurance contre l’incendie.
Dans ce domaine, la Sonas assure qu’elle collabore avec l’Office national des transports (Onatra) qui disposent de véhicules anti incendie pour qu’en cas de sinistre, ils puissent intervenir.
Si la personne sinistrée a assuré sa maison, la Sonas paie à l’Onatra le travail fait pour éteiindre le feu. Si cette personne n’a pas d’assurance, elle supporte elle-même la facture de l’Etat.
LE MINISTERE DES TPI N’A PAS DE PROGRAMME
Le ministère des Travaux publics et Infrastructures n’a pas de programme à court terme concernant la réfection des bâtiments publics.D’après certaines sources, cette situation est due au manque de ressources financières permettant d’effectuer ces travaux de grande ampleur.
Cependant, le ministère des Travaux publics et Infrastructures avait pu réfectionner certains immeubles dans le cadre de l’implantation des institutions de la transition grâce aux aides obtenues des bailleurs de fonds.
Mais le ministère détient sur papier le projet de réfection des maisons de l’Etat, non seulement à Kinshasa, mais également à l’intérieur du pays, particulièrement les chefs-lieux de provinces et de districts.
LE MINISTERE DE L’ENVIRONNEMENT POUR LE CHAULAGE DES MAISONS
Selon la division urbaine de l’Environnement pour la ville de Kinshasa qui a publié un communiqué à ce sujet, le chaulage des maisons commerciales de la ville de Kinshasa, précisément de la commune de la Gombe, s’impose. Ce service explique que l’opération « bopeto » ou propreté de la ville doit être accompagnée de celle portant propreté des bâtiments. Mais, on ignore comment cette mesure va s’appliquer concrètement sur le terrain.LES ASCENSEURS NON ENTRETENUS FONT PEUR
Il existe à Kinshasa beaucoup d’immeubles construits en hauteur pouvant compter plus de vingt étages. Si du côté des entreprises privées ces bâtiments disposent d’un ou deux ascenseurs opérationnels, force est de constater que les bâtiments de l’Etat disposant d’un ascenseur régulièrement entretenu sont rares.Un fonctionnaire de la Radiodiffusion télévision nationale congolaise (RTNC) témoigne qu’il a des difficultés pour aller au travail à cause de l’ascenseur.
Selon lui, cet engin resté unique tombe en panne chaque semaine. Et comme il faut monter les escaliers jusqu’au dixième niveau, il a chaque fois des crampes aux jambes et mal au dos. Il attribue ces pannes régulières de l’ascenseur de la RTNC au manque d’entretien et de pièces qui, dit-il, ne coûte même pas cher.
« C’est un problème de gestion et de volonté. Les responsables ne peuvent pas dépenser de l’argent pour le bien commun, mais seulement pour leurs intérêts personnels ». Le building ONATRA situé sur le boulevard du 30 Juin (commune de la Gombe) ne fait pas exception à la règle.
Il suffit d’y aller pour rendre visite à un ami ou traiter un problème de service afin de vous rendre compte que tous y montent les escaliers jusqu’au plus haut niveau.
Dans plusieurs cas, on est surpris d’apprendre que l’ascenseur est bloqué et réservé au n° 1 de la « boîte », tandis que tous les autres sont obligés d’aller à pied jusqu’à leur destination.
Les bâtiments abandonnés ou inachevés, repaires de délinquants
Lorsque l’on se promène de la ville-province de Kinshasa - vingt au total - on est frappé par le nombre de bâtiments abandonnés ou inachevés. Beaucoup de communes, si pas toutes, connaissent cette situation. Une situation qui remonte du régime du maréchal Mobutu Sese Seko caractérisée, il convient de le rappeler, entre autres, par le relâchement des mœurs. Conséquence : cela a abouti à un véritable désastre dans tous les secteurs de la vie nationale.Les responsables des administrations communales nommés par clientélisme politique généralement, n’étaient que des figurants. Plutôt que d’être au service de la communauté pour laquelle ils avaient été nommés, ils étaient à celui de leurs parrains d’abord, et d’eux-mêmes par la suite.
Pas étonnant d’apprendre dès lors que l’administration publique congolaise est loin d’être celle de développement. A plusieurs reprises, le constat a été fait, tant par les autorités congolaises que par les partenaires extérieurs.
Pour remédier à la situation, le gouvernement a envisagé une thérapeutique consistant à initier la réforme de l’administration publique congolaise. Ce, avec le concours des partenaires extérieurs. Une réforme attendue par tous et qui va remettre, si elle est bien élaborée et bien appliquée, l’administration publique congolaise sur de bons rails. Mais comme on n’est pas encore là voyons et attendons.
FAIRE LA PART DES CHOSES
Lorsqu’on parle de bâtiments abandonnés ou inachevés, il y a lieu de faire la part des choses pour éviter le risque de faire de l’amalgame. Il existe des bâtiments appartenant à l’Etat congolais. Ceux-ci, faute d’entretien, sont tombés en ruine. Aussi paradoxal que cela puisse paraître, cela n’émeut pas les autorités qui sont chargées de les gérer. Au contraire, elles s’accommodent de cette situation. Comportement qui leur attire le courroux et la désapprobation de la population qui interpelle le gouvernement pour qu’il examine avec diligence la situation.De cet examen pourront être envisagées des sanctions négatives ou positives.
Ne pas sanctionner risque de faire croire à une complicité de la part de ceux qui ont le pouvoir. Vrai ou faux ? Qu’à cela ne tienne, l’Etat congolais ne peut en aucun cas perdre les bâtiments qui sont dans son patrimoine immobiliser. C’est ici le cas d’interpeller l’opinion sur le fait que les bâtiments de l’Etat tombés en ruine et abandonnés ne peuvent être convoités par qui que ce soit. « Ils restent propriété de l’Etat tant que celui-ci n’a pas décidé de les affecter ailleurs », explique un agent de l’Etat du service de gestion immobilière qui a requis l’anonymat.
DES HABITATIONS PRIVEES, REPAIRES DE BANDITS
Si les bâtiments de l’Etat tombent en ruine, faute d’entretien, comme écrit plus haut, ce n’est pas le cas pour les bâtiments des particuliers. Ces derniers le sont pour plusieurs raisons. En voici quelques-unes.En effet, il a été constaté souvent que certaines personnes s’étant procurées subitement d’importantes sommes d’argent ont décidé de les affecter dans les travaux de construction.
Particularité : ces travaux ont dimensions souvent gigantesques, impressionnent autant qu’ils suscitent des questions en sens divers dans la population sur la provenance des fonds. Surtout par les temps qui courent où la République démocratique du Congo est confrontée à une crise socio économique sans précédent de son histoire. Laquelle est à la base de la précarité de la situation de la majorité des Congolais. Ainsi s’expliquent-ils difficilement que certains compatriotes ne puissent pas souffrir autant qu’eux de cette crise. Peut-être pas dans les mêmes proportions, mais tout de même.
Aux côtés de ces personnes nanties qui construisent, il y aussi des Congolais aux revenus modestes qui ont pu acquérir un lopin de terre auprès du service compétent. Ces derniers construisent mais les travaux mettent du temps faute de moyens financiers. Ils sont contraints de les surseoir pour la plupart en attendant de se procurer un peu d’argent pour relancer les travaux. Cela prend souvent des mois, si pas des années.
Les bâtiments abandonnés, qu’ils appartiennent à l’Etat ou à des particuliers, présentent un danger certain à cause de la présence plus en plus nombreuse dans ces lieux des délinquants : voleurs à main armée, des enfants en rupture familiale communément « shegués », prostituées, etc. Ceux-ci trouvent dans ces bâtiments des lieux de prédilection où ils peuvent se retrancher pour se partager le butin, après avoir commis leur forfait.
Les agents de l’ordre, on le sait, sont en nombre insuffisant pour assurer, comme il doit, la sécurité, dans les vingt-quatre communes de la capitale. Celle de Kimbanseke, on le sait, a plus de 700.000 habitants.
Pour assurer la sécurité dans cette municipalité, on peut imaginer le nombre d’agents de l’ordre qu’il faut pour parcourir cette municipalité qui a une superficie cinq fois, si pas plus que celle de Kasa-Vubu. On a toujours évoqué dans certains milieux le manque de moyens financiers suffisants et le nombre insuffisant d’agents de l’ordre pour justifier certaines lacunes constatées dans le chef des personnes chargées de sécuriser la ville de Kinshasa. Qu’à cela ne tienne, ces policiers se surpassent de temps en temps pour mettre hors d’état de nuire certains délinquants de grand chemin.
En attendant que l’on puisse trouver une solution à cet épineux problème, le bon sens recommande que l’on puisse prendre des mesures palliatives. Ainsi, il y a lieu que l’autorité compétente prenne des dispositions pour rappeler les particuliers, propriétaires des bâtiments abandonnés ou inachevés, de ne pas les laisser dans cet état. A défaut, ils encourent des sanctions prévues par la loi.
Quant à ceux appartenant à l’Etat, il y a lieu de s’étonner que celui-ci ne puisse prêcher par l’exemple en mettant tout en œuvre pour qu’ils soient réfectionnés. La réfection de ces bâtiments va ainsi permettre aux agents et fonctionnaires de l’Etat de pouvoir travailler dans de bonnes conditions. Car, il est constaté, depuis plusieurs décennies, que le manque de bonnes infrastructures ne permet pas à ces derniers de fournir le travail qu’on a attend d’eux.
Kinshasa : les services techniques de maintenance sont négligés
La construction d’un bâtiment en dur est une œuvre complexe et délicate. Un immeuble achevé demeure le reflet de beaucoup d’efforts consentis et de moyens financiers et matériels énormes mis en chantier. Des efforts qui méritent d’être protégés pour que vive aussi longtemps que possible l’œuvre architecturale. Cette précaution s’entend, non seulement en termes de techniques mises en place pour l’érection, mais aussi en ceux de services après construction. Entendez la maintenance ou l’entretien systématique du chef-d’œuvre ainsi produit.A Kinshasa, les services techniques de maintenance sont négligés. Les maisons chargées de maintenance ayant pignon sur rue, croisent les bras, faute de clients. D’où le spectacle désolant qu’offrent beaucoup d’immeubles en délabrement.
De notre entretien avec les experts immobiliers, il ressort que la culture locale et la pauvreté (si pas la mégestion) seraient à la base du manque de politique bien définie, même au niveau de l’Etat, pour l’entretien de ce qui est bâti. Mais bien d’autres aspects entrent en jeu. Ce que nous découvrirons ci-après.
En effet, la construction d’un édifice exige tout un programme. Sinon, le travail en chantier s’arrête. Le bâtiment inachevé reste exposé aux intempéries avec ce que cela comporte conséquences.
Mais lorsque le travail est effectivement achevé, on n’est pourtant pas sorti de bout du tunnel. Car les exigences de l’entretien imposent également un suivi et une somme de précautions.
POINT DE VUE DES EXPERTS IMMOBILIERS
Selon un expert immobilier qui a requis l’anonymat, tout bâtiment construit en matériaux durables dans le respect des normes, a une moyenne d’âge de 100 ans.Bien entretenu, sa durée se prolonge davantage. Elle peut aller au-delà de quatre siècles. Raison pour laquelle dans le vieux continent, en Europe par exemple, il n’est pas rare de voir des édifices qui datent d’il y a 500 ans.
Ainsi, la maintenance ou l’entretien apparaît comme un exercice lié à la culture occidentale. D’ailleurs, un professeur s’amusait, pendant ses cours, à demander aux étudiants s’ils avaient chacun dans sa langue un vocable équivalent au mot français « entretien ». Une notion culturellement inconnue. A la place, l’Africain congolais n’aurait d’équivalent que pour réhabiliter ou reconstruire. Une action qui viendrait en réponse à la destruction dont il est bien capable.
D’après notre interlocuteur, la maintenance est très importante, car elle a une valeur économique estimable. Dans les évaluations d’un bien immobilier, s’il faut en déterminer une valeur marchande, il n’y a que le bâtiment bien entretenu qui est bien côté. Car son coefficient d’appréciation est très élevé. Dans cette matière d’entretien, il y a beaucoup d’aspects à prendre en compte. Il n’y a pas seulement la peinture comme biens des gens le pensent. Les aspects hygiéniques et l’étanchéité ne sont pas en reste.
Les dispositifs d’assainissement habituels comme les tuyaux, la canalisation des eaux usées, domestiques, voire de pluies sont déterminants dans la résistance d’un bâtiment.
La cour et les dispositions environnementales contribuent largement au maintien et à la survivance de l’immeuble.
Ainsi, pour une grande efficacité, l’expert immobilier a insisté sur les travaux d’auscultation qui doivent être réguliers. Ces travaux consistent en un examen minutieux grâce aux matériels spécifiques, de la perpendicularité du bâtiment.
Quand un moindre indice de dénivellation est détecté, on s’y affaire au moment opportun sans attendre que le tout se gâte.
Pour boucler ces propos du connaisseur, un autre ingénieur, expert immobilier aussi, a fustigé, lui, l’impréparation du Congolais à la gestion immobilière.
A l’instar des autres domaines de la vie où l’amateurisme a brillé, le secteur immobilier est resté longtemps entre les mains inexpertes. Les acteurs du secteur miné par la pauvreté et le manque de culture font que le travail qu’ils offrent au public laisse à désirer.
Toujours sur cet aspect culturel, on déplore également dans le chef des utilisateurs du bâtiment la même déficience.
Comment peut-on comprendre que dans un immeuble à étage l’on puisse y piler comme si on était à même le sol ? Ce manquement conduit les locataires à faire mauvais usage des toilettes jusqu’à boucher tous les passages. Ce qui est à l’origine de la pagaille qui s’en suit.
Après les festivités du Cinquantenaire : Les propriétaires appelés à maintenir leurs immeubles dans un état permanent de propreté
Le cinquantenaire de l’accession de la République démocratique du Congo est un événement qui restera longtemps gravé dans les annales de notre pays.Le 30 juin 2010 a laissé des signes indélébiles, à l’instar du tronçon qui prolonge le boulevard Triomphal, devant le Palais du peuple. Tout Kinois de bonne fois, qui passe par l’entierté de ce boulevard aujourd’hui, reconnaît l’importance du travail abattu. La propreté, l’éclairage, l’élargissement de la voie, les jets d’eau, etc.
Le long du Boulevard du 30 Juin, des immeubles ont vu leurs murs rafraîchis de même que sur d’autres artères principales tel que l’avenue du Commerce, l’avenue Tombalbaye ou Kasa-Vubu. Force est de constater malheureusement que certains de ces immeubles sont demeurés dans leur état d’insalubrité. L’autorité urbaine qui avait enjoint les propriétaires des immeubles situés le long des routes principales de les peindre pour la fête, semble préoccupée par d’autres problèmes. Elle n’a plus suivi l’exécution de sa décision après la fête anniversaire.
Par conséquent, on voit ça et là des maisons non entretenues donnant l’impression d’être abandonnées alors qu’elles sont encore habitées.
Il serait mieux de voir les immeubles et autres maisons d’habitation ou commerciales de la capitale, gardés dans un état permanent de propreté. L’appel va directement en direction de l’autorité urbaine qui devrait réhabiliter le service d’hygiène, lequel a en charge le contrôle d’application des règles d’hygiène y compris des parcelles et des maisons.
A Kinshasa, certains immeubles ont des toilettes bouchées depuis plusieurs années, ce qui oblige les occupants de se débrouiller pour se soulager. L’exemple frappant est celui de débit de boissons. Il n’est pas rare de constater que certaines terrasses manquent de toilettes. Une fois de plus, l’impunité encourage certaines personnes qui persistent ainsi dans le mal sans s’inquiéter de quoi que ce soit.
On a donc intérêt à garder son corps, sa maison, son environnement dans un état de propreté non par crainte d’une sanction mais pour éviter les maladies.
Par Stephane Etinga, Fl. NL-NS, Le Potentiel
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire