mercredi 17 novembre 2010

"Bien mal acquis" : Total va-t-il faire les frais de la décision de la justice française ?

17/11/2010 Par La rédaction web de Jeune Afrique
Avec Shell, Total représente 60% de la production de pétrole brut au Gabon.  
Avec Shell, Total représente 60% de la production de pétrole brut au Gabon. © AFP
 
Le Mouvement génération Omar Bongo Ondimba, une association proche du pouvoir, a appelé mardi au boycott des produits du groupe français Total pour protester contre la France dans l'affaire des "biens mal acquis".
La décision de la justice française sur les "biens mal acquis" va-t-elle nuire aux intérêts des groupes industriels français sur le continent ? C'est en tout cas ce qu'espère le mouvement génération Omar Bongo Ondimba.
"Tout sauf Total Gabon"
Cette association, réputée proche du pouvoir gabonais, a annoncé hier le lancement d'une opération de boycott des produits du groupe français Total, intitulée « tout sauf Total Gabon ». Sa présidente, Chantal Ondo, affirme avoir pris cette décision « suite à la réouverture en France du dossier des présumés biens mal acquis ».
Elle « consiste à refuser tout produit Total Gabon, à savoir le carburant, le gaz, les huiles et autres accessoires » et doit commencer jeudi pour une durée de sept jours précise l'organisation, qui revendique 2 000 membres.
Cette affaire, qui vise le défunt président Omar Bongo Ondimba (ainsi que les présidents congolais Denis Sassou Nguesso et équato-guinéen Teodoro Obiang Nguema), a été relancée le 9 novembre par une décision de la Cour de cassation française.
Contre la volonté du ministère français de la Justice, la plus haute juridiction française a décidé de valider la plainte avec constitution de partie civile de l'ONG Transparency International déposée à Paris en décembre 2008 pour « recel de détournement de fonds publics », qui avait été initialement rejetée par la Cour d'appel.
Total Gabon détenu à 25 % par l'État gabonais
Cette décision devrait aboutir à la nomination d'un juge d'instruction pour enquêter sur le patrimoine des chefs d'État et sur la façon dont il a été acquis.
« Charles de Gaulle l'a dit : "La France n'a pas d'amis, elle n'a que des intérêts.", et parmi ces intérêts chez nous, il y a Total Gabon », a ajouté le mouvement qui qualifie Total de « symbole de l'occupation française en Afrique et au Gabon ».
Reste que les intérêts de Total Gabon sont aussi en partie ceux de l'État gabonais : selon le site internet du groupe, l'entreprise est détenue à 25 % par les fonds publics gabonais.

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