dimanche 14 novembre 2010

Ne réveillez pas l'eau qui dort : les Maï Maï dans la guerre au Kivu





Les Maï Maï (littéralement « eau-eau ») se sont imposés progressivement comme un acteur incontournable de la poudrière du Kivu, pour reprendre l'expression de Roland Pourtier1, au sein des conflits multidimensionnels que connaît la République Démocratique du Congo. Par son contrôle des zones rurales et par un discours rituel attirant, les Maï Maï réussissent à recruter des centaines de jeunes et d'enfants-soldats : une jeunesse congolaise marginalisée par défaut d'intégration économique et par un contexte permanent d'insécurité. Mais qui sont ces Maï Maï et d'où vient leur importance actuelle sur la scène congolaise ? C'est ce que cette modeste synthèse cherche à expliquer, alors que le conflit en RDC s'est quelque peu apaisé depuis l'offensive de Laurent Nkunda dans le Kivu, soutenue par le Rwanda, stoppée en janvier 2009, mais sans que les causes structurelles des différents conflits aient été solutionnées pour autant.

Une résurrection en trompe-l'oeil
L'expression Maï Maï (littéralement eau-eau) fait référence à des pratiques d'aspersion bénite ou d'absorption d'eau, et autres rituels magiques visant à rendre les combattants invulnérables aux balles ennemies. Les rebelles Simbas de Lumumba, dans les années 60, devaient ainsi crier « Maï Maï » pour dévier les projectiles adverses. Dans l'imaginaire de la région, l'eau est en effet l'ultime rempart contre les fétiches et autres sortilèges maléfiques. Les kadogo (littéralement petits, ou enfants-soldats également) et les personnes âgées, de part leur continence supposée, sont les publics privilégiés administrant cette bénédiction2. Cette coutume se retrouve d'ailleurs fréquemment dans l'histoire de l'Afrique orientale, et ce depuis le XIXème siècle au moins.

La résurrection du phénomène Maï-Maï se produit dans un contexte bien précis, dont il est difficile de résumer les termes en quelques lignes. Essayons de le faire, pourtant. En 1990, le maréchal Mobutu, dictateur pluri-décennaire du Zaïre3, engage un processus de transition démocratique, suite à la fin de la guerre froide et d'un soutien français qui se fait moins affirmé. Le processus, mal engagé, mal appliqué, accélère la perte de contrôle de l'Etat congolais sur certaines parties du territoire, déjà bien visible avant 1990. La région montagneuse du Kivu, en particulier, n'est plus sous l'emprise de Kinshasa ; c'est d'ailleurs la plus ancienne région de contestation du pouvoir du dictateur, et ce dès les années suivant l'indépendance du Congo-Kinshasa.

Les Kivus, en plus de la contestation politique, sont concernés par trois problèmes fondamentaux. Le premier, l'accès à la terre, prend une importance considérable en raison de la pression démographique. Or l'impéritie de l'Etat congolais sous Mobutu engendre beaucoup de frustrations et de conflits autour du foncier, sans doute plus importants que les traditionnels affrontements autochtones/rwandophones mis sous les feux de la rampe par les médias, qui existent bien, mais qui interviennent après les autres. C'est particulièrement vrai dans le Nord-Kivu où les chefs traditionnels perdent de leur influence sur la question de la terre et de sa répartition, à partir de la loi de 1973 qui confie la propriété du sol et du sous-sol à l'Etat. C'est toute la structure sociale classique qui en est bouleversée, alors que les populations de Banyarwandais (groupe à majorité hutue déplacé par le colonisateur belge dans le Kivu dans la première moitié du XXème siècle) et Banyamulenge (implantation tutsie dans le Kivu plus ancienne, dès le XVIIIème siècle) voient leur influence croître. Ceci étant, la question de la nationalité congolaise octroyée ou non aux populations rwandophones du Kivu constitue le deuxième facteur de discorde : dans l'histoire du Zaïre-Congo, cet octroi correspond en fait aux différentes situations politiques du moment. Mais cela n'a pas aidé à assurer des rapports de bon voisinage entre les différentes communautés : au Sud-Kivu, le problème de la nationalité est particulièrement criant dans le cas des Banyamulenge, qui ont soutenu le gouvernement de Kinshasa contre les rebelles mulelistes en 1964-1965, avant d'appuyer leurs frères rwandais et burundais dans les litiges commerciaux avec les autochtones. Enfin, les Kivus sont frappés de plein fouet par l'arrivée de plus d'un million de réfugiés hutus qui s'installent dans l'est du Zaïre après le génocide de 1994, et par l'offensive rwandaise visant à éradiquer les camps de réfugiés en 1996-1997 tout en supprimant le régime de Mobutu par le soutien apporté à l'AFDL de Laurent-Désiré Kabila. Le Kivu est donc pris au coeur des interventions extérieures et de la régionalisation du conflit de ce qui redevient en 1997 la République Démocratique du Congo.

Des Robins des bois au Kivu ? Origine et ascension des Maï Maï et à travers les différents conflits congolais (1964-2003).

Les Maï Maï ne trouvent pas leur origine seulement lors deux guerres du Congo (1996-1997 et 1998-2003) et à leurs développements jusqu'à aujourd'hui, consécutifs à la fin de la guerre froide4. Le phénomène en tant que tel remonte aux soubresauts de l'indépendance du Congo, dans les années 1960. Après l'assassinat du Premier Ministre Patrice Lumumba, l'un de ses ministres, Pierre Mulele, mène la résistance contre le gouvernement central à partir du Kivu, du Kasaï oriental et de la Province Orientale, en 1964. Les combattants sont souvent âgés de 12 à 20 ans : baptisés avec de l'eau, ils sont soumis à une discipline de fer dans un mouvement qui cherche à s'imposer par la terreur politique (assassinats ciblés, torture publique). Le mouvement, mal armé, mal organisé, est rapidement écrasé par les forces régulières du colonel Mobutu. D'autres formes de rébellions populaires continuent à agiter l'est du pays, souvent sur une base tribale et pour revendiquer des droits fonciers ou civiques. C'est particulièrement vrai dans le Nord-Kivu. Parmi ces groupes, on trouve celui de Laurent-Désiré Kabila, que l'on recroise plus tard dans l'histoire de la République Démocratique du Congo, les Simbas.

La résurgence du phénomène Maï Maï se produit dans les années 1980 au sein de l'entité du Masisi, au Nord-Kivu. A ce moment-là, des jeunes Hunde et Nangya s'opposent à la présence, très ancienne, de populations rwandophones, Hutus et Tutsis. On les trouve d'ailleurs à l'origine des violences contre les rwandophones perpétrées avant le génocide rwandais, en 19935. On cite aussi parfois à l'origine des groupes Maï Maï une volonté de Mobutu d'assurer un soutien aux mouvements rebelles ougandais réfugiés au Zaïre et luttant contre le régime du président Museveni. Le terme Mayi-Mayi resurgit en tout cas en 1993. Les Maï Maï opèrent exclusivement dans l'est de la République du Congo, c'est à dire la région qui a connu le plus de troubles depuis l'indépendance jusqu'à aujourd'hui. Ils sont présents essentiellement dans le Nord-Kivu et le Sud-Kivu, mais depuis l'installation de Laurent-Désiré Kabila au pouvoir en 1997, le Maniema a lui aussi vu surgir des groupes Maï Maï. Dans la Province Orientale et le Haut-Katanga, ce phénomène reste épisodique.

L'émergence des Maï Maï se fait sans aucun programme véritablement défini. Une idéologie patriotique anti-tutsie et anti-rwandaise est bien présente, mais l'apparition des Maï Maï relève plutôt de la résurrection d'une forme de banditisme social qui ne saurait être éradiqué seulement par la force militaire. Ces groupes armés sont utilisés par certaines autorités locales voulant prendre leur revanche sur ceux qui sont perçus comme les « envahisseurs étrangers », ou bien contre le gouvernement central, adversaires accablés de tous les maux. Il est d'ailleurs significatif qu'au départ, les Maï Maï recrutent largement dans les campagnes et se méfient beaucoup du monde urbain. Les Maï Maï ont aussi tendance à se solidifier de plus en plus autour de groupes ethniques, qui fournissent tout l'encadrement de chaque bande, combattants, docteurs, et enfants-soldats kadogo6.

Globalement, le phénomène Maï Maï a resurgi en RDC à la faveur des interventions étrangères provoquées par les deux guerres de 1996-1997 et 1998-2003, et encore jusqu'à aujourd'hui. Des évolutions importantes pour ces groupes se sont d'ailleurs produites pendant le dernier conflit, en particulier. Dans le Nord-Kivu, des groupes Maï Maï se sont ainsi alliés à une branche dissidente du RDC-Goma (mouvement rebelle contre Kinshasa et appuyé par les Rwandais) ayant rejoint le gouvernement central pour combattre l'Armée Patriotique Rwandaise, et le Mouvement de Libération du Congo (MLC) de Jean-Pierre Bemba, autre mouvement rebelle soutenu cette fois par l'Ouganda. Cela n'empêche pas les Maï Maï de se battre contre les mêmes mouvements avec lesquels ils sont alliés, en principe.
 

Des « invulnérables » bien armés et bien encadrés
Ces groupes Maï Maï se revendiquent tous du même nom, mais se caractérisent surtout par un manque total de coordination et d'inscription dans la durée : leur seul point commun est la référence à la rébellion originelle de 1964 et une réputation d'invulnérabilité et d'invincibilité qu'ils mettent tous en avant. Cependant, on peut distinguer quelques différences. En 2005, la situation était relativement simple au Nord-Kivu : tous les groupes Maï Maï de cette région, ainsi que ceux de la Province Orientale, reconnaissaient comme chef Padiri Bulenda Kalendo, nommé général de brigade par Laurent Désiré Kabila, et qui avait combattu avec succès l'armée rwandaise et le RCD-Goma (une rébellion de la deuxième guerre congolaise soutenue par les Rwandais) au Nord-Kivu, entre 1998 et 2002. La situation dans le Sud-Kivu à la même date est beaucoup plus fragmentée : autour d'un rassemblement de groupes dirigé par des anciens de la rébellion muleliste, une myriade d'autres groupes Maï Maï combattent pour les Rwandais, contre ceux-ci ou bien pour leur propre compte, à des fins lucratives, en exploitant les ressources naturelles de l'est de la RDC.



Les Maï Maï ont attiré beaucoup de jeunes, voire d'enfants-soldats, car l'intégration dans l'un de ces groupes avaient pour avantage de combler par la violence une absence de participation politique tout en satisfaisant des mobiles purement matériels. L'AFDL de Laurent-Désiré Kabila, qui a mis à genoux le régime de Mobutu avec l'aide du Rwanda en 1996-1997, avait d'ailleurs beaucoup recruté dans l'est de la RDC pour les mêmes raisons7. Le revirement AFDL-Maï Maï se produit car Kabila ne se soucie guère de récompenser ces jeunes qui ont assuré, en partie, sa prise du pouvoir8. Les Maï Maï dénoncent ainsi ce qu'ils jugent être une confiscation du pouvoir par les Katangais gravitant autour de Kabila et les Tutsis rwandais ou Banyamulenge.

Si les groupes Maï Maï se sont montrés si efficaces et résistants sur la longue durée, c'est parce qu'ils ont bénéficié d'un soutien extérieur non négligeable9. Les ex-FAR (Forces Armées Rwandaises) et miliciens Interahamwe, autrement dit les Hutus responsables du génocide rwandais et réfugiés ensuite en RDC après 1994, ont ainsi encadré et fourni des armes aux groupes Maï Maï de Padiri dans le Nord-Kivu. Dans le Sud-Kivu, les anciens génocidaires constituaient tout simplement une bonne partie des groupes Maï Maï eux-mêmes, ainsi que dans le Maniema. Ce n'est que début 2002, lorsque le président Joseph Kabila se rapproche des Maï Maï, que les Hutus réorganisés alors dans les FDLR (Forces Démocratiques de Libération du Rwanda) s'éloignent des Maï Maï, voire les affronte militairement dans les Kivus. Le gouvernement central congolais s'intéresse en fait aux Maï Maï depuis 1998 et l'émergence de la rébellion du RCD (Rassemblement Congolais pour la Démocratie), appuyée en sous-main par le Rwanda et l'Ouganda. Elle voit dans les Maï Maï le moyen de contenir la rébellion dans l'est et de s'opposer aux desseins de Kigali en particulier. Des conseillers militaires de l'armée régulière congolaise sont expédiés dans le Sud-Kivu et permettent aux Maï Maï de mener une guérilla des plus efficaces contre le RDC-Goma et son parrain rwandais. Dans le Nord-Kivu, l'alliance entre Kinshasa et Maï-Maï se réalise grâce au relais du RCD-KML, branche dissidente du mouvement rebelle ralliée au gouvernement central.

Autre allié de poids pour les Maï Maï, en termes d'effectifs : les rebelles hutus burundais des FDD et FDL réfugiés en RDC à l'image des anciens génocidaires rwandais, qui permettent aux Maï Maï de s'imposer militairement dans plusieurs secteurs du Sud-Kivu tout en leur fournissant de nombreux mines et des fusils d'assaut G-3. Des groupes rebelles ougandais eux aussi réfugiés en RDC ont de la même façon collaboré avec les Maï Maï, à l'image de la fameuse Armée de Résistance du Seigneur, avant d'être combattus par ces derniers à partir de 2003. Autre allié de circonstance des Maï Maï : le groupes des Banyamulenge du commandant Mazunsu, un ancien de l'APR et du RCD qui a rejoint le gouvernement central en 2002. Le 13 octobre de cette même année, une opération combinée Maï Maï-Banyamulenge permet la capture, pendant cinq jours, de la ville d'Uvira, exploit retentissant face à l'armée rwandaise. L'APR et le RCD/Goma eux-mêmes ont essayé de récupérer certains groupes Maï Maï en les alléchant par la promesse d'une formation militaire et de la fourniture d'armes ; mais la sauce n'a jamais veritablement pris et les quelques groupes Maï Maï concernés sont rapidement retournés au maquis... en emportant les armes délivrées par l'APR.

L'armement des Maï Maï a connu plusieurs sources. D'abord par du troc auprès des populations locales et des différents groupes présents dans l'est de la RDC mentionnés ci-dessus. Quand les temps sont devenus plus durs, lors de la deuxième guerre du Congo, les Maï Maï ont commencé à pratiquer l'extorsion et d'autres activités criminelles pour obtenir les moyens d'échange utilisés pour l'achat d'armement. Un commerce fructueux s'était ainsi développé avec le Burundi et des officiers peu regardants de son armée. Mais depuis 2002, c'est Kinshasa qui arme les Maï Maï, baptisés Forces d'Autodéfense Populaires, et ce à hauteur de 30 000 hommes. Les Maï Maï du Sud-Kivu sont probablement les mieux armés, et de la façon la plus diverse également : FN-FAL, AK-47, M-16, G3, Uzi, M-60, mitraillettes Thompson, etc.
Après la fin de la deuxième guerre du Congo en 2002-2003, certains groupes Maï Maï ont continué d'exister de leur propre chef pour poursuivre leur déprédations sur la population locale ou l'exploitation de ressources naturelles ; d'autres ont été démantelés par l'armée régulière et intégrés dans les forces armées congolaises. En février 2007, par exemple, les trois principaux groupes Maï Maï du Nord-Kivu disposaient de 1 600 à 2 300 combattants. Deux des trois groupes ont résisté par la force au processus de démilitarisation ; ils continuent leurs activités criminelles tout en protégeant, malgré tout, les communautés locales contre d'éventuels intrus. A la même époque, au Sud-Kivu, on comptait sept groupes Maï Maï principaux regroupant de 3 500 à 4 000 hommes. Quatre de ces groupes ont accepté le processus de démilitarisation, mais certains membres se sont évaporés dans la nature et continuent leurs anciennes activités. Les trois autres groupes, plus petits (50-100 combattants) ont refusé le processus et constituent en fait des forces d'autodéfense locales10. Le chef d'une des brigades des FARDC (Forces Armées de la République Démocratique du Congo), la 108ème, refuse également le processus de démilitarisation pour protéger le territoire Maï Maï et sa population...

Les Maï Maï, le reflet d'un Etat en faillite et d'une société déstructurée par un conflit régional ?

Si on analyse les pratiques, le nom et le programme des Maï Maï, on peut déduire que ces groupes représentent, en quelque sorte, un rejet de toute société et d'un Etat considéré comme défaillant ; une sorte d'enclave à vocation « égalitariste » dans un monde patrimonial, pour reprendre la formule de deux spécialistes de la question11. C'est ainsi que les groupes Maï Maï ont d'abord été utilisés par d'autres acteurs pour leurs propres fins -c'était déjà le cas des Forces Armées Zaïroises de Mobutu en 1986, qui suscitaient des tensions locales pour continuer leurs trafics autour des richesses naturelles de l'est du pays- avant de prendre leur autonomie. Le boom des Maï Maï a bien été la guerre déclenchée en 1998 : après avoir rallié l'AFDL, les jeunes avaient ensuite rejoint les Maï Maï pour combattre le régime de Laurent-Désiré Kabila au nom d'une idéologie anti-tutsie dénonçant la mainmise des Rwandais sur le pouvoir congolais. Le recrutement en témoigne : les Maï Maï ne piochent plus à partir de cette date seulement des éléments sociaux marginalisés, mais aussi dans des couches plus favorisées. Le fond rural se couple d'une emprise sur un milieu urbain pour auquel pourtant ces groupes sont foncièrement hostiles.

Les pratiques rituelles des Maï Maï structurent aussi le comportement de ces communautés de combattants. Le rituel de l'eau magique est, on l'a dit, souvent administré par des enfants, initiés par des docteurs plus anciens. Placé au milieu d'une hutte, un bac en plastique contient l'eau mélangée à des herbes, des substances organiques, voire des parties du corps humain (testicules écrasées et réduites en cendres, par exemple). Le Maï Maï est scarifié sur différentes parties du corps. On lui remet une arme et au combat (souvent une machette ou autre arme blanche dans les années 90, faute d'armes à feu en nombre suffisant), il est toujours suivi d'un docteur qui l'asperge d'eau continuellement en hurlant « Mayi Mayi », cri également poussé par les combattants. L'invulnérabilité du Maï Maï dépend de certains interdits à respecter : rapports sexuels, vols, regard du sang, toilette et utilisation du savon, consommation de feuilles de manioc et de viande cuite avec peau et os, contact avec les civils sont prohibés. La mort d'un Maï Maï est souvent attribuée au non-respect d'une des règles, d'ailleurs souvent peu respectées : les Maï Maï sont en effet connus pour leur pratique massive d'enlèvement des femmes et les viols qui s'ensuivent régulièrement12.


La faillite de l'Etat congolaise est donc bien à l'origine de la montée en puissance des Maï Maï depuis 1993. Le Kivu ne répond quasiment plus aux ordres de Kinshasa, et les Maï Maï servent les desseins de différentes factions politiques, tout en entretenant des activités quasi mafieuses des plus lucratives, à l'image de ce qu'avaient réalisé le Rwanda et l'Ouganda dans l'est de la RDC pendant la deuxième guerre du Congo. Les Maï Maï participent donc à l'économie de guerre et de prédation qui s'est développée depuis lors dans le Kivu. Une logique dont la RDC peine toujours à sortir en 2010.

Bibliographie indicative :

Luca JOURDAN, « Le cas des Maï Maï », Les Cahiers de l'Afrique n°7, 2009.

http://www.lescahiersdelafrique.fr/indexmaimai.html

Roland MARCHAL, « Atomisation des fins et radicalisme des moyens. De quelques conflits africains », Critique Internationale n°6, 2000, p.159-175.
http://www.ceri-sciencespo.com/publica/critique/article/ci06p159-175.pdf
 
Arsène MWAKA BWENGE, « Les milices Mayi-Mayi à l'est de la République Démocratique du Congo : dynamique d'une gouvernementalité en situation de crise », Revue Africaine de Sociologie 7-2, 2003.
http://archive.niza.nl/docs/200501071541446780.pdf

Charles NASIBU BILALI, Qui arme les Maï Maï ? Enquête sur une situation originale, GRIP, 2005.
http://www.smallarmssurvey.org/files/portal/spotlight/country/afr_pdf/africa-drc-2005-a.pdf 
 
Roland POURTIER, « Le Kivu dans la guerre : acteurs et enjeux », EchoGéo, Sur le Vif, 21 janvier 2009.
http://echogeo.revues.org/index10793.html 
 
Monika THAKUR, « Demilitarising militias in the Kivus (Eastern Democratic Republic of Congo) », African Security Review 17.1, Institute for Security Studies, 2008, p.52-67.
http://www.iss.co.za/uploads/17NO1THAKUR.PDF

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