Les répliques au vitriol ne se comptent plus dans ces dernières heures de l’amitié franco-ivoirienne, ceci à la faveur de la crise que traverse la Côte d’Ivoire. Elles se sont accrues, devenues plus acerbes, depuis que Paris a décidé de reconnaître Alassane Ouattara « seul président, légitime » suite à l’élection présidentielle du 28 novembre dernier, au détriment du président sortant Laurent Gbagbo, « élu » selon le Conseil constitutionnel.
Paris ne vient-elle pas de faire un pied de nez à à la diplomatie Gbagbo en refusant de la décision de cette dernière de retirer l’accréditation de l’ambassadeur français à Abidjan ?
Pourtant ce n’est pas une volonté commune de « tourner la page » comme l’a souhaité l’Elysée à l’accession au pouvoir de Nicolas Sarkozy, qui manquait de part et d’autre de la Seine et de la Lagune Ebrié.
Le rêve novateur d’un « partenariat gagnant-gagnant » proposé par la diplomatie française était si beau que le pouvoir d’Abidjan s’était laisser charmer par le discours ô mielleux d’un Sarkozy, résolument engagé selon lui à effacer le cliché du gaulois dont les velléités néo-impérialistes en vers le pré-carré ivoirien hante les nationalistes ivoiriens.
Les concessions ont ainsi fusé de toute par, l’un-la France-rassurant qu’il ne ferait plus acte d’ingérence dans les affaires ivoiro-ivoiriennes et l’autre-la Côte d’Ivoire-prenant le pari de souder à jamais les digues avec l’ancienne métropole.
Ainsi, de bonnes paroles jointes aux actes concrets, à but d’assurer de la profonde sincérité, Sarkozy a fini par envoyer, début octobre dernier, un signal fort à d’Abidjan ; le secrétaire général de l’Elysée Claude Guéant s’est rendu en Côte d’Ivoire où son patron avait juré de mettre les pieds à la condition que s’y tiennent des élections justes et transparentes.
« La France n’a aucun candidat, ni aucun favori », montré pattes blanche Claude Guéant, au nom de son pays à un pouvoir qui voyait-et qui continue de voir-en la France le commanditaire de l’instabilité en Côte d’Ivoire, par son tutorat à Alassane Ouattara rival de Laurent Gbagbo.
Bien avant la profession de foi de l’hexagone le pouvoir d’Abidjan l’avait appâté, lui faisant miroiter sa bonne foi traduite par la réhabilitation de lycées français (Blaise Pascal et Jacques Prévert) saccagés (reste Jean-Mermoz) par des ‘’patriotes‘’ lors des évènements de novembre 2004. Et, la confession qu’il n’y aura « plus de rupture de digue » entre la Côte d’Ivoire et la France.
« Nous avons assisté à des ruptures de digues, les années passées. Surtout en 2004. Si je suis tatillon aujourd’hui sur le futur, c’est parce que je ne veux plus qu’il y ait de rupture de digue », avait indiqué en août dernier Laurent Gbagbo, souhaitant que « la digue que nous construisons aujourd’hui, soit bâtie sur du solide ».
La paix était alors revenue, la confiance aussi. Et puis, surprise soudaine. Revoilà un autre désamour. Celui-là plus sévère, d’autant les hommes MM. Sarkozy et Gbagbo sont à se vouer aux gémonies, l’un mettant tout en œuvre pour dépouiller l’autre de sa légitimité acquise, pourtant, du Conseil constitutionnel de son pays. Et le second, puisant dans toutes ses forces pour tenir tête à son homologue gênant.
A mesure que dure l’impasse post-électorale, la passe d’armes entre l’Elysée et Abidjan gagne en intensité, convaincant de la rupture totale de la toute récente digue.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire