lundi 10 janvier 2011

La crise en Côte d'Ivoire est au sujet du pétrole

de Alger Républicain (Algérie) le 23 décembre 2010  |  lundi 10 janvier 2011


Une campagne de désinformation sans précédent orchestrée pour justifier l'intervention étrangère en Côte d'Ivoire pour renverser le President Laurent Gbagbo et le remplacer par Alassane Dramane Ouattara, un laquais entièrement dévoués aux intérêts des multinationales. Alassane Ouattara est le fameux directeur général adjoint du FMI, et l'ancien Premier ministre d'Houphouët-Boigny, qui en 1990 a administré un plan du FMI, qui a plongé le peuple ivoirien dans une détresse sociale et économique profonde. Il est la marionnette "désignés" par les grandes puissances pour diriger la Côte d'Ivoire et à s'assurer que leurs intérêts ne sont pas menacés par la présence des compromis et des hommes patriotiques tels que Laurent Gbagbo, un adversaire de longue date d'Houphouët (1970-1990's.)
Les puissances impérialistes Americaines et Françaises ont accepté d'éliminer Gbagbo qui est coupable de poursuivre une politique nationaliste préjudiciable à leurs profits. Après des années de négociations suite à la tentative de coup d'etats en 2002 et 2004, tous deux orchestrées et financées par les mentors de Ouatarra Alassane (composée en grande partie de l'instance dirigeante française ainsi que des investisseurs privés mais également de chefs d'Etats africains comme Wade du Sénégal et Blaise Compaoré du Burkina Faso) les parties belligérantes ont finalement accepté de tenir une élection présidentielle dont le deuxième tour a eu lieu en Novembre 28. Les États-Unis et la France "représentés" par une équipe de médiation de l'ONU ont essayé de valider de toutes les manières possibles une victoire présumée de Ouattara. Au mépris de la Constitution ivoirienne qui prévoit que la proclamation des résultats des élections est de la responsabilité du Conseil constitutionnel, cette commission a déclaré vainqueur Ouattara sans apporter aucune preuve sérieuse.
Les États-Unis, France, suivie rapidement par Ban Ki Moon de l'ONU se sont empressés de reconnaître Ouattara comme le nouveau chef de l'Etat de Côte- d'Ivoire. La machine de propagande internationale dès lors a lancé une campagne pour justifier cette action. Ni la Chine ou la Russie ou l'Inde, ou de nombreux pays en Afrique, en Asie et en Amérique latine, qui forment ensemble les trois quarts de la population mondiale, n'ont eu un mot à dire. (Gbagbo, à gauche; Ouattara, à droite) En bref, communauté internationale », dont la parole vaut ordre exécutoire, que les USA, la France, l’Allemagne, la Grande-Bretagne, en somme la même poignée de puissances coloniales et impérialistes qui ont précipité par deux fois les peuples dans une effroyable guerre mondiale pour faire main basse sur les marchés, les matières premières, le pétrole et le gaz.
Dans les médias de masse « Ouattara est le président démocratiquement élu et reconnu par la communauté internationale après proclamation des résultats du scrutin par la commission électorale indépendante ». Quand le Conseil constitutionnel est évoqué, les agences de presse ajoutent systématiquement la mention « acquis à Gbagbo » pour enlever tout crédit aux résultats qu’il a officiellement proclamés. Tout y est dit et Gbagbo doit quitter les lieux « avant la fin de la semaine » en vertu de l’ultimatum de Sarkozy. Ce dernier qui veut jouer le rôle de va-t-en guerre en chef contre les peuples ne lui pardonne pas d’avoir joué en 2002 les multinationales pétrolières américaines contre leurs rivales françaises. Un crime que d’avoir ouvert la chasse gardée des capitalistes français à d’autres !
Autre crime encore plus insupportable de Gbagbo : il a cette fois-ci osé ouvrir les routes qui mènent au pétrole du Golfe de Guinée aux grands ennemis que sont la Chine et la Russie ! Pour lui infliger la correction méritée et pour écraser le délinquant récidiviste Gbagbo, Sarkozy s’est décidé à faire aujourd’hui cause commune avec les USA .Dans le processus de tout éventuel leader nationaliste qui oserait folâtrer avec "leurs réserves de pétrole et de minéraux"
C'est le STUPIDE pétrole
On aura saisi l’essentiel de l’enjeu des luttes en Côte d’Ivoire quand on a compris que le fond du problème réside dans les questions suivantes : qui va contrôler les ressources pétrolières découvertes au large de ce pays ? Quel est l’homme sur qui compter pour la perpétuation de rapports de domination et le maintien de la Côte d’Ivoire dans son état de néo-colonie, 50 ans après une indépendance formelle obtenue sans luttes ni sacrifices ?
Au-delà de la Côte d’Ivoire, les néo-colonialistes ont surtout peur que l’exemple ivoirien fasse tâche d’huile et que les peuples de la « Françafrique » se mettent l’un après l’autre à affirmer leur aspiration à une véritable indépendance en commençant par chasser les marionnettes de la grande bourgeoisie française. La référence « au respect du choix démocratique du peuple » est risible dans la bouche des dirigeants des puissances impérialistes qui ont couvert et soutenu sans état d’âme des dictatures cruelles dans le monde tant qu’elles font prospérer les affaires de leurs capitalistes..
Dans tous les cas, même si Gbagbo a des liens étroits avec les socialistes français, lesquels n’ont brillé que par leur zèle à défendre le système néo-colonialiste, même si ses alliances passées laissent planer un petit doute sur les objectifs qu’il défend, la lutte qui s’engage entre les puissances impérialistes et la grande masse du peuple ivoirien, révoltée par l’arrogance des anciens colonisateurs et décidée à ne plus tolérer les rapports de domination et d’exploitation, cette lutte est en train de créer un mouvement d’ensemble qui dépasse les calculs mesquins des hommes politiques. Ceux-ci n’auront servi en fin de compte qu’à jouer le rôle de détonateur dans une région devenue un enjeu stratégique dans la lutte pour le contrôle des ressources énergétiques africaines. L’impérialisme veut infliger une leçon aux peuples. Il veut couper court au processus libérateur ivoirien pour dissuader les autres peuples d’Afrique de prendre en main le contrôle de leurs ressources naturelles.
Les peuples auront le dernier mot quelles que soient leurs éventuelles défaites temporaires dans la destruction d’un système impérialiste condamné par l’histoire. A supposer que Ouattara ait remporté de quelques voix les élections grâce au formidable appui financier et médiatique de l’impérialisme, la légitimité historique n’est pas de son côté. Elle n’est pas du côté des larbins des classes possédantes quand bien même une masse plus ou moins importante de gens trompées par la propagande des nantis et rivées à l’intérieur d’un horizon tribal et confessionnel borné leur accordent leurs suffrages. Elle est du côté du peuple qui secoue les chaînes de la domination impérialiste et des chefs qui dirigent son combat dans cette voie.
Les grands bonds en avant des peuples vers le progrès ne se décident pas dans les urnes. En général celles-ci ne font qu’entériner les processus d’émancipation déjà accomplis pour l’essentiel. Le devoir des forces de progrès est de soutenir la lutte des peuples pour leur libération nationale. De toute évidence, celle-ci ne fait que commencer en Côte d’Ivoire. De toute évidence, la lutte ne fait que commencer en Côte d'Ivoire.
Kader Badreddine

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