samedi 8 janvier 2011

RDC - Profession : laveur de pieds au marché central


Vendredi, 07 Janvier 2011 13:48


Kinshasa, le 7 janvier 2010 – (D.I.A.) – Un véritable barrage humain filtre la sortie du marché central sur l’avenue Kasa Vubu. Nombre de jeunes gens munis d’un seau d’eau et de plusieurs serviettes sont accroupis aux pieds de personnes venues effectuer des emplettes ou pour tout autre occupation.

Constat insolite pour le non habitué, un spectacle étrange s’offre à lui, des jeunes gens ont accepté pour tâche moyennant de la petite monnaie de laver les pieds des passants salis par des allées boueuses du principal marché de la capitale congolaise. Ces jeunes gens, doués d’un grand sens de la débrouillardise et toujours aux aguets, ont vite compris le parti à tirer d’un marché aux allées pleines de poussière par temps sec et transformés en vaste marrais stagnant par temps de pluie. Les ‘laveurs’ des pieds ont signalé qu’en cette période de saison de pluies, les précipitations atmosphériques sont plus que fréquentes dans la ville et de façons quasi ininterrompue, elles tombent dans la ville inondant les ruelles et allées du marché. Le service de nettoyage a déclaré forfait depuis longtemps malgré les patentes payées à l’autorité municipale. Dans un langage imagé, ils ne se sont pas fait prier pour raconter un début timide par quelques jeunes intrépides qui ont fait fi de la coutume. A Kinshasa comme à l’intérieur du pays, les coutumes bantoues ont des tendances machos et dans la foulée il existe un certain nombre de service que l’homme ne peut rendre à la femme.
Dans  un grand éclat de rire, l’interlocuteur du journaliste a fait remarquer son indifférence face à des telles considérations coutumières alors qu’il est, avec ses compagnons d’infortune, engagé dans la lutte pour la survie. Aujourd’hui laveur des pieds des dames au marché, auparavant laveur de voitures dans des parkings, il espère attraper un jour le bon filon pour s’établir à son compte comme commerçant et pourquoi pas devenir un « Homme d’Affaires » plus tard. Au cours de  cet échange, il continue de travailler et propose ses services aux femmes, le plus grand nombre de ses clients, car elles portent des chaussures ouvertes et autres sandales ou babouches. Aux femmes d’un certain rang qui se remarquent  par leur comportement posé et digne, il demande le double car il  achète des sachets d’eau ‘pure’ pour leur laver les pieds avec de l’eau non souillée. La mesure du gouverneur  de la ville interdisant cette vente à la criée de l’eau en sachet est superbement ignorée. L’eau destinée à la boisson sert ici au lavage des pieds et mollets des passants. Néanmoins, il déplore le fait que certaines personnes sont incapables de payer ce menu service et certaines vont jusqu’à se débarrasser de leurs chaussures tenues en main et portent à  place des sachets en plastiques plus pratiques pour affronter la boue du marché. Elles ne sont pas gênées de porter des sachets informes aux pieds en vue de parcourir les allées du marché central. (Agence catholique D.I.A www.dia-afrique.org)

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