mar, 24 mai 2011
Laurent Gbagbo lors de son investiture comme Président de la République de Côte d'Ivoire.
Le 24 mai 2011 par le Temps - Le mépris d’Alassane Ouattara pour Laurent Gbagbo est total. Pour lui, cet homme que l’armée française a renversé pour le placer à la tête de l’Etat, ne représente rien aujourd’hui. Il a déclaré aux
journalistes de France 24 et Rfi que son rival n’a plus de soutien et que c’était par l’argent qu’il se maintenait au pouvoir. Voilà la lecture de cet homme. Mais sur quoi table Ouattara pour faire de telles affirmations ? Pense-t-il vraiment qu’il est plus populaire que Laurent Gbagbo aujourd’hui ? Parce que c’est lui qui tient les rênes du pouvoir d’Etat ? Mais dans quelles conditions a-t-il obtenu ce pouvoir ? Un homme qui a été installé à un pouvoir par un coup d’Etat sanglant de l’ancienne puissance coloniale peut-il parler de popularité dont il bénéficierait ? Un homme qui, depuis neuf (9) ans, est à la tête d’une rébellion sanglante, créée par la même puissance coloniale, qui règne par la terreur, peut-il véritablement parler de légitimité aujourd’hui ? S’il estime que Gbagbo s’est maintenu au pouvoir par l’argent, cela signifie qu’au terme de son mandat, il a usé de l’argent pour demeurer en place. Or, en 2002, avant le terme de son mandat qui devrait finir en 2005, lui-même Alassane Ouattara a créé une rébellion qui a divisé le pays en neuf (9) ans. Le pays étant divisé, Gbagbo n’a eu la possibilité d’organiser les élections qu’en 2010. A quel moment a-t-il pu alors se maintenir au pouvoir par l’argent ? Alassane ne peut pas faire allusion au scrutin du 28 novembre 2010 que lui-même a perdu. S’il parle donc de maintien au pouvoir, on devine qu’il fait allusion aux nombreux coups d’Etat que ses hommes ont tentés en vain contre Gbagbo. Parce qu’on ne peut pas accuser de s’être maintenu au pouvoir un élu dont le mandat n’est pas échu. Autrement dit, on est putschiste. Gbagbo ne s’est pas maintenu au pouvoir par l’argent. C’est plutôt lui-même Ouattara qui est arrivé au pouvoir par les armes françaises et compte s’y maintenir par ces mêmes armes au point de maintenir le 43e Bima en Côte d’Ivoire. Sinon sans les armes, Ouattara a eu l’occasion de tester la popularité de Laurent Gbagbo.
Jean-Marc Devan
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