samedi 21 mai 2011

Le phénomène kuluna prend de l’ampleur à Kinshasa

Samedi, 21 Mai 2011 



Plus de dix cas de cambriolage, deux vols à main armée et deux meurtres ont été enregistrés le week-en du 7 au 8 mai à travers la capitale congolaise, selon des sources policières. Donc, le phénomène kuluna se porte bien et prend de plus en plus de l’ampleur dans la ville de Kinshasa, ce qui inquiète nombre de Kinois. Il n’est pas bon de se promener avec un sac, des bijoux ou de l’argent sur soi dans certaines rues de la ville. Des bandes de jeunes gens, armés de machette ou d’armes à feu, s’organisent pour dépouiller les paisibles citoyens qui commettent le péché de se retrouver dans la rue en même temps qu’eux.

En cas de résistance, ces gangs n’hésitent pas d’exécuter leurs victimes. Dimanche matin, un jeune homme est retrouvé mort dans la commune de Bandalungwa, abattu par des inconnus. Dans la nuit de vendredi à samedi, un autre jeune est tué au cours d’une bataille rangée entre gangs rivaux de Ngaba et de Lemba. Samedi matin, un étudiant de l’Université de Kinshasa (Unikin) a été attaqué et dépouillé de ce qu’il avait comme argent sur lui, 2 000 francs congolais (plus de 2 USD), non loin de la maison communale de Ngaba. Le même jour, dans la soirée, c’est une journaliste de la RTNC qui est tombée entre les mains d’une bande de jeunes armés de machettes et barres de fer à Matete. Blessée, l’infortunée a eu la vie sauve après avoir lâché son sac et tout son contenu.

Le bourgmestre de cette commune, Gaylon Ngaybene, s’est dit inquiet face à l’ampleur de l’insécurité dans sa municipalité et surtout de l’impunité dont jouissent ces hors-la-loi. «Notre étonnement a toujours été de constater que deux jours après, la personne mise en liberté vient même nous narguer à la commune», a déclare le chef de l’adminitration communale de Matete. Pour cette autorité municipale, l’éradication du phénomène kuluna passe par le renforcement des capacités de la police, mais aussi par des sanctions exemplaires à l’endroit des auteurs de crimes. Entre-temps, les victimes et leurs proches sont désemparés. Tel est le cas du père de cet étudiant attaqué à Ngaba qui se demande s’il ne faut pas accuser l’Etat congolais de non assistance à personne en danger.

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