Par Louise Culot | Journaliste | 22/05/2011 | 13H24
L'homme se distingue des autres espèces par de nombreuses particularités : le cerveau volumineux, le pouce opposable de la main, la marche bipède, etc. Ces dernières années, des chercheurs de l'université de Stanford, en Californie, se sont penchés sur une autre question pertinente : qu'est-ce que l'homme moderne n'a pas et qui fait justement de lui un homme ? Non, mesdames, il ne s'agit pas du tact ou de la compassion.
Reposons la question d'une autre manière : qu'est-ce qui, dans l'évolution de l'homme, a disparu pour garantir la pérennité de son espèce ? Quand on y pense, c'est très évident, en fait. Réponse : l'absence d'épines sur le pénis.
L'homme s'est distingué des autres espèces en développant des caractéristiques propres. Ces évolutions ont toujours répondu à des besoins d'adaptation indispensables à la survie de son espèce, principe à la base de la théorie de l'évolution de Darwin.
Tout changement est par ailleurs corollaire et conséquence d'une modification de notre génome, c'est-à-dire d'une mutation.
Pour repérer quels sont les traits les plus distinctifs de l'espèce humaine, les biologistes étudient donc les mutations de notre génome. Ils comparent le patrimoine génétique de l'homme avec celui de ses cousins, les grands singes, ou encore les souris ou les chats.
Souvent, les scientifiques se penchent sur les séquences de notre ADN qui, absentes chez les autres espèces, font de nous des hommes.
Ces disparitions de fragments d'ADN sont appelées « délétions » dans le jargon de la génétique. Parmi les 510 délétions observées, l'une d'elle est liée aux épines sur le pénis. En fait, cette portion de l'ADN détermine les fonctions d'un gène lié aux récepteurs d'androgènes, les hormones régulatrices de la masculinité.
Chez les félins, la présence de cette séquence s'exprime par la présence de moustaches sensorielles et d'épines sur le sexe chez les mâles.
Les épines du pénis humain s'apparentent davantage à des petites pointes de kératine qu'à des aiguilles de cactus. Elles rendent le pénis plus rugueux. « Comme l'écorce d'un tronc d'arbre », explique le Franco-Suisse Denis Duboule, un généticien du développement interviewé par le journal Le Temps.
Quant à leur utilité, les chercheurs ne peuvent pas scientifiquement la définir mais bien spéculer. Pour le professeur Duboule, ces épines serviraient à stimuler l'ovulation. Elles participeraient aussi au nettoyage du sperme laissé par les mâles rivaux passés par le même vagin.
Selon les auteurs, si l'ablation des épines réduit la sensibilité de l'organe mâle, elle augmente aussi la durée de l'intromission (ou de la pénétration, en langage vulgarisé). En d'autres termes, le mâle éjaculerait moins vite sans épines. Cette argumentation relève bien sûr de l'hypothèse puisque les chats, au pénis rugueux, ont une durée de copulation plus longue que le taureau, au pénis lisse.
L'homme aurait donc perdu ses épines parce qu'il préférait se garder pour une seule partenaire. Ou encore, il a trouvé de moins en moins de femmes en chaleur face à son pénis boursouflé et a dû s'adapter au risque de ne plus pouvoir se reproduire.
Souvent, les régions absentes chez l'homme correspondent à des séquences non-codantes de l'ADN. En d'autres termes, leur délétion ne provoque pas la disparition d'un gène, mais plutôt la modification de sa fonction dans le temps, le moment où il fonctionne, et dans l'espace, l'organe dans lequel il fonctionne. Comme toutes les mutations, celles-ci pourraient donc encore évoluer… Avis aux sadomasochistes.
Photos : un cactus (Holger Zscheyge/Flickr/CC) ; Charles Darwin, en 1869 (J. Cameron/Wikimedia Commons).
L'homme se distingue des autres espèces par de nombreuses particularités : le cerveau volumineux, le pouce opposable de la main, la marche bipède, etc. Ces dernières années, des chercheurs de l'université de Stanford, en Californie, se sont penchés sur une autre question pertinente : qu'est-ce que l'homme moderne n'a pas et qui fait justement de lui un homme ? Non, mesdames, il ne s'agit pas du tact ou de la compassion.
Reposons la question d'une autre manière : qu'est-ce qui, dans l'évolution de l'homme, a disparu pour garantir la pérennité de son espèce ? Quand on y pense, c'est très évident, en fait. Réponse : l'absence d'épines sur le pénis.
Charles Darwin : 1 ; les sadomasochistes : 0
C'est l'une des caractéristiques qui distinguent l'homme de beaucoup d'autres espèces comme le chat ou le chimpanzé. Même s'il est impossible de le prouver, cette évolution reflète probablement le goût des femmes pour les pénis lisses. Dommage pour les adeptes du sadomasochisme… C'est la loi de la nature.L'homme s'est distingué des autres espèces en développant des caractéristiques propres. Ces évolutions ont toujours répondu à des besoins d'adaptation indispensables à la survie de son espèce, principe à la base de la théorie de l'évolution de Darwin.
Tout changement est par ailleurs corollaire et conséquence d'une modification de notre génome, c'est-à-dire d'une mutation.
Pour repérer quels sont les traits les plus distinctifs de l'espèce humaine, les biologistes étudient donc les mutations de notre génome. Ils comparent le patrimoine génétique de l'homme avec celui de ses cousins, les grands singes, ou encore les souris ou les chats.
Souvent, les scientifiques se penchent sur les séquences de notre ADN qui, absentes chez les autres espèces, font de nous des hommes.
« Comme l'écorce d'un tronc d'arbre », imagine Denis Duboule
La recherche de l'université de Stanford, menée par Gil Berejano et David Kinsley, procède de manière inverse. Elle analyse les régions de l'ADN restées constantes dans l'évolution de plusieurs espèces mais disparues chez l'homme.Ces disparitions de fragments d'ADN sont appelées « délétions » dans le jargon de la génétique. Parmi les 510 délétions observées, l'une d'elle est liée aux épines sur le pénis. En fait, cette portion de l'ADN détermine les fonctions d'un gène lié aux récepteurs d'androgènes, les hormones régulatrices de la masculinité.
Chez les félins, la présence de cette séquence s'exprime par la présence de moustaches sensorielles et d'épines sur le sexe chez les mâles.
Les épines du pénis humain s'apparentent davantage à des petites pointes de kératine qu'à des aiguilles de cactus. Elles rendent le pénis plus rugueux. « Comme l'écorce d'un tronc d'arbre », explique le Franco-Suisse Denis Duboule, un généticien du développement interviewé par le journal Le Temps.
Quant à leur utilité, les chercheurs ne peuvent pas scientifiquement la définir mais bien spéculer. Pour le professeur Duboule, ces épines serviraient à stimuler l'ovulation. Elles participeraient aussi au nettoyage du sperme laissé par les mâles rivaux passés par le même vagin.
Pénis lisse, durée de la pénétration et… monogamie
L'étude de l'université de Stanford associe la disparition des épines au développement de la monogamie chez l'homme. En effet, un pénis lisse permettrait une copulation plus longue, caractéristique d'une stratégie de reproduction monogame.Selon les auteurs, si l'ablation des épines réduit la sensibilité de l'organe mâle, elle augmente aussi la durée de l'intromission (ou de la pénétration, en langage vulgarisé). En d'autres termes, le mâle éjaculerait moins vite sans épines. Cette argumentation relève bien sûr de l'hypothèse puisque les chats, au pénis rugueux, ont une durée de copulation plus longue que le taureau, au pénis lisse.
L'homme aurait donc perdu ses épines parce qu'il préférait se garder pour une seule partenaire. Ou encore, il a trouvé de moins en moins de femmes en chaleur face à son pénis boursouflé et a dû s'adapter au risque de ne plus pouvoir se reproduire.
Que nous réserve l'évolution ?
Parmi les autres délétions étudiées, l'une d'elle contrôle la croissance des cellules cérébrales. Cette séquence de l'ADN freine le développement de certaines zones du cerveau chez les autres espèces. Son absence chez l'homme a permis à notre cortex de croître et de développer davantage de fonctions cognitives, comme le langage. Cette découverte expliquerait, en partie, la différence de taille entre notre cerveau et celui des singes, par exemple.Souvent, les régions absentes chez l'homme correspondent à des séquences non-codantes de l'ADN. En d'autres termes, leur délétion ne provoque pas la disparition d'un gène, mais plutôt la modification de sa fonction dans le temps, le moment où il fonctionne, et dans l'espace, l'organe dans lequel il fonctionne. Comme toutes les mutations, celles-ci pourraient donc encore évoluer… Avis aux sadomasochistes.
Photos : un cactus (Holger Zscheyge/Flickr/CC) ; Charles Darwin, en 1869 (J. Cameron/Wikimedia Commons).
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