Indicible défi aux défenseurs des droits l’homme. La vidéo circule sur internet depuis mercredi dernier. Ces images de la torture infligée aux personnalités détenues dans les geôles d’Alassane Ouattara ont fait le tour du monde.
Devant le commandant Morou Ouattara, tout puissant chef de guerre de l’armée privée du président Ouattara, le portail vert de la prison de Bouna s’ouvre. Morou avance, suivi par un nombre impressionnant de ses éléments armés.
La caméra balaie le décor carcéral et se fixe d’abord sur Pascal Affi N’Guessan, président du FPI, debout, les pieds nus, le visage amaigri, vêtu d’une chemise blanche surmontant un pantalon à la couleur difficilement identifiable.
Penaud, comme un enfant terrorisé par son bourreau de père prêt à le passer à tabacs, Affi écoute les injures du chef de guerre, les mains croisées sur sa poitrine, tel un élève des cours moyens de nos écoles coloniales. Le chef de guerre semble heureux mais fait montre d’une colère d’une rare violence. Il vocifère et reproche à l’ancien Premier ministre du président Gbagbo d’avoir « acheté des armes pour tuer les Ivoiriens » ; d’avoir « recruté des mercenaires », etc.
Pendant que le chef de guerre Morou Ouattara tonne, la caméra continue son balayage et fait découvrir les autres prisonniers dans la même posture que le président du Front populaire ivoirien : Le ministre Gnamien Yao, le SG de l’Université de Cocody Bollou Bi Toto, le fils aîné du président Gbagbo, Michel Gbagbo, le conseiller du président Guy Roland Sinsin, le Conseiller économique et social Diabaté Bê, le caméraman de la télé ivoirienne Serge Boguhé, sont tous là, terrorisés.
Le réquisitoire musclé et armé terminé, Morou Ouattara prononce la sentence : « Vous allez mourir à petit feu ici ! Pompez ! » tonnent-il encore face aux prisonniers. La séance dure sûrement des minutes. Quand, à la fin, le chef de guerre ordonne l’arrêt de la punition, Pascal Affi N’Guessan n’en peut plus. Il s’effondre face contre terre. Au pied de Morou Ouattara. A côté de lui, les autres compagnons de bagne sont dans le même état. Images déplorables. Insoutenables. Fin du film vidéo et de la séance de tortures de ce jour.
A la prison de Bouna, l’on signale que cette séance est une tradition. Constamment, les prisonniers d’Alassane Ouattara sont extraits de leurs cellules et soumis à ces traitements de choc. La vidéo ne permet pas de savoir la date exacte de ce scandale filmé par Morou Ouattara lui-même et ses hommes. Mais, si c’est de cette façon que le nouveau chef de l’Etat de Côte d’Ivoire, Alassane Ouattara, entend réconcilier les Ivoiriens, ça s’annonce difficile. Moralement pénible.
Source: Cesar Etou – Notre Voie
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