samedi 17 mars 2012

RDC – Thomas Lubanga, billet de sortie pour Moreno Ocampo?

le père fondateur de l’Union des patriotes congolais sera reconnu coupable de «crimes de conscription et d’enrôlements d’enfants de moins de quinze ans et les a fait participer à un conflit armé». L’homme dispose toutefois d’une bonne trentaine de jours pour faire appel.

Pour ce qui est de la peine expiatoire, Lubanga devra encore attendre avant de savoir à quelle sauce la CPI choisira de le manger, puisque les juges de l’instance internationale ne se prononceront qu’ultérieurement sur la peine de prison qu’ils auront décidé de lui appliquer.

De toute évidence, Lubanga n’aura pas bénéficié de la baraka jusqu’au bout ; plus d’une fois, cet homme d’une cinquantaine d’années à qui on reproche d’avoir été le fauteur des affrontements interethniques qui causèrent la mort de plus de 60 000 personnes au Congo, faillit être libéré, suite à la rétractation du principal témoin à charge.

Finalement, le chef de guerre n’échappera pas aux serres de la CPI qui, après une bonne dizaine d’années d’existence, tient en lui, enfin, sa première proie et n’entend pas la relâcher pour l’ombre ; en attendant peut-être que les suivants (et ils sont nombreux dans les geôles de la Haye), eux aussi, passent à la trappe.

Une ombre au tableau cependant : si les contempteurs de Thomas Lubanga se réjouissent de voir que l’homme encourt, dans le meilleur des cas, une trentaine d’années au cachot (la perpétuité, dans le pire), on est en droit de se demander toutefois s’il ne reste pas un saut à faire à la CPI ; se trouve impliqué dans ces massacres pour lesquels Lubanga est aujourd’hui condamné son ancien adjoint de l’état-major des FPLC qui se révéla son alter ego de tous les instants : Bosco Ntaganda, qui est l’objet d’un mandat d’arrêt depuis 2006 ; mais le hic c’est que l’homme a bénéficié d’une promotion des plus enviées et se trouve à présent général de l’armée congolaise.

Pour que la justice de la CPI se fasse complète dans cette affaire, la logique voudrait qu’après avoir mis le grappin sur le maître, elle fasse de même pour le disciple ; reste à savoir quand et surtout comment.

Jean Claude Kongo
© Copyright L’Observateur Paalga

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