13. mar | Par Jean Mitari |
Depuis le début de cette année, les temps sont durs pour les militants des partis d’opposition rwandaise qui vivent dans le pays. Une véritable chasse aux sorciers est livrée aux opposants par le régime du FPR, ainsi, on ne compte plus les agressions, les enlèvements, même les assassinats ciblés.
Le parti social IMBERAKURI vient d’ailleurs d’annoncer ce lundi 12 mars, la disparition de Jean-Baptiste ICYITONDERWA, le Secrétaire Général du parti chargé de la mobilisation après des semaines de traque par les services de sécurité rwandais. Cet enlèvement vient s’ajouter aux nombreux autres cas déjà signalés.
En effet, Bernard Ntaganda avait été arrêté le 24 juin 2010 après avoir annoncé sa candidature à l’élection présidentielle d’août 2010, et a été condamné le 11 février 2011 par la Haute cour de Kigali à quatre ans de prison ferme. L’opposant a toujours clamé son innocence, affirmant que les poursuites engagées contre lui étaient politiquement motivées.
Étant chargé de la mobilisation dans le parti PsImberakuri, Jean-Baptiste ICYITONDERWA s’était énormément impliqué dans la dénonciation du procès contre Ntaganda, et son parti annonce que c’est probablement pour cette raison que les services de sécurité rwandais l’ont enlevé.
Dans un communiqué signé par son Premier Vice – Président Alexis BAKUNZIBAKE, le parti PS Imberakuri a annoncé que « les personnes non encore identifiées, mais, agissant clairement pour le compte des services de sécurité du pouvoir ont commencé à traquer Jean-Baptiste ICYITONDERWA dès le 4 mars 2012 vers 16h00. Tard dans la soirée, vers 21h00, deux d’entre elles ont attaqué sa résidence. Ne le voyant pas à la maison, ces assaillants se sont alors attaqués à un jeune enfant qu’ils y ont rencontré et l’ont tabassé et blessé au visage ».
Cette disparition n’est pas un cas isolé, le parti Ps Imberakuri met à lumière toute une série d’enlèvements contre ses militants, et accuse le régime en place de les avoir orchestré , notamment celui de la trésorière du parti, enlevée par la police nationale de REMERA (Kigali) le 31 janvier 2012, et la tentative d’enlèvement et d’assassinat de Dominique SHYIRAMBERE, Président du parti dans le district de GASABO dans la soirée du 06 mars 2012.
À ces enlèvements et tentatives d’enlèvement dont est victime le parti PS Imberakuri depuis le début de l’année 2012, on dénombre de nombreux autres signalés les années précédentes comme celui de SIBOMANA RUSANGWA, Secrétaire particulier de Bernard NTAGANDA, enlevé le 13 juin 2010 vers 20h00 heures de Kigali à Nyamirambo, Jean Marie Vianney NSHIMIYIMANA, disparu depuis le 25 mars 2010 alors qu’il rentrait de Kigali après le congrès du parti, et de Denys MPAKANIYE, responsable du parti à Karongi Mubuga disparu depuis le 20 juin 2010.
Personne n’a revu ces trois cadres du PS Imberakuri depuis leurs enlèvements.
Le 8 juillet 2011 vers 13h30, six autres membres des partis PS-Imberakuri et FDU-Inkingi se sont fait kidnapper par la police rwandaise alors qu’ils venaient de rendre visite à un compatriote, Sylvain Mwizerwa, incarcéré dans la prison de Kimironko.
Le 15 septembre 2011, Eric Nshimyumuremyi, représentant du PS Imberakuri dans le District de Kicukiro, a été quant à lui grièvement blessé par deux policiers à moto qui lui ont tiré dessus, alors qu’il rentrait chez lui après avoir assisté quelques heures auparavant en tant que spectateur à une audience du procès de l’opposante Victoire Ingabire.
Par son porte-parole Théo Badege, la police rwandaise a annoncé ce lundi le 12 mars, ne pas détenir Jean-Baptiste ICYITONDERWA. Cependant, l’expérience passée laisse à s’interroger sur la crédibilité de la police.
Rappelons le cas du professeur Lambert Havugintwari, qui a été enlevé le 9 février 2010 et séquestré par cette même police dans un lieu secret pendant plus de deux mois, sans qu’aucun membre de sa famille ne soit mis au courant.
Pendant ce temps-là, la police avait nié être responsable de cet enlèvement, et avait même prétendu mené des recherches pour retrouver le disparu. C’est suite aux pressions des medias, partis d’opposition et organisations de défense des Droits de l’Homme, que la police avait finalement admis détenir ce professeur dans ses locaux.
Le Parti Social IMBERAKURI se dit être inquiet et préoccupé par la disparition de Mr Jean-Baptiste ICYITONDERWA qui s’inscrit selon ce parti dans « dans la politique d’intimidation du pouvoir pour tenter de faire taire et disparaître l’opposition politique au Rwanda ».
Pourtant le parti réaffirme que malgré cette chasse frénétique aux opposants, dont nombreux de ses sympathisants ont été victimes, être déterminé à poursuivre le combat politique et à ne pas céder à la politique de la terreur initié par le régime de Paul Kagame.
Le parti de Bernard Ntaganda, lance un appel au régime de Kigali d’arrêter de « terroriser la population, de privilégier plutôt le dialogue inclusive et d’accepter l’esprit critique car c’est la seule façon de résoudre des problèmes auxquels fait face le peuple rwandais ».
En effet, depuis la prise du pouvoir à Kigali du FPR en 1994, avec à sa tête son chef de guerre, le général Paul Kagame, l’exercice du pouvoir au Rwanda se fait dans un esprit excluant tout dialogue ou critique, le peu de courageux qui ont osé défier le régime en réclamant l’instauration de l’Etat de droit en ont payé, et certains continuent d’en payer un lourd tribu, c’est le cas de Maitre Bernard Ntaganda, Madame Victoire Ingabire, Charles Ntakirutinka, récemment libéré après 10 ans d’incarcération, Déogratias Mushayidi, André Kagwa RwiseReka, et bien d’autres qui ont été assassinés dans l’anonymat ou croupissent en prison.
Jean Mitari
Jambonews.net
Depuis le début de cette année, les temps sont durs pour les militants des partis d’opposition rwandaise qui vivent dans le pays. Une véritable chasse aux sorciers est livrée aux opposants par le régime du FPR, ainsi, on ne compte plus les agressions, les enlèvements, même les assassinats ciblés.
Le parti social IMBERAKURI vient d’ailleurs d’annoncer ce lundi 12 mars, la disparition de Jean-Baptiste ICYITONDERWA, le Secrétaire Général du parti chargé de la mobilisation après des semaines de traque par les services de sécurité rwandais. Cet enlèvement vient s’ajouter aux nombreux autres cas déjà signalés.
Jean-Baptiste ICYITONDERWA, le Secrétaire Général du parti chargé de la mobilisation est porté disparu depuis le mercredi 7 mars 2012. Cette disparition intervient après une intense mobilisation du parti PS Imberakuri pour dénoncer le procès politique du Président fondateur de ce parti, Maitre Bernard Ntaganda qui a comparu en appel le 05 mars 2012.
Étant chargé de la mobilisation dans le parti PsImberakuri, Jean-Baptiste ICYITONDERWA s’était énormément impliqué dans la dénonciation du procès contre Ntaganda, et son parti annonce que c’est probablement pour cette raison que les services de sécurité rwandais l’ont enlevé.
Dans un communiqué signé par son Premier Vice – Président Alexis BAKUNZIBAKE, le parti PS Imberakuri a annoncé que « les personnes non encore identifiées, mais, agissant clairement pour le compte des services de sécurité du pouvoir ont commencé à traquer Jean-Baptiste ICYITONDERWA dès le 4 mars 2012 vers 16h00. Tard dans la soirée, vers 21h00, deux d’entre elles ont attaqué sa résidence. Ne le voyant pas à la maison, ces assaillants se sont alors attaqués à un jeune enfant qu’ils y ont rencontré et l’ont tabassé et blessé au visage ».
Cette disparition n’est pas un cas isolé, le parti Ps Imberakuri met à lumière toute une série d’enlèvements contre ses militants, et accuse le régime en place de les avoir orchestré , notamment celui de la trésorière du parti, enlevée par la police nationale de REMERA (Kigali) le 31 janvier 2012, et la tentative d’enlèvement et d’assassinat de Dominique SHYIRAMBERE, Président du parti dans le district de GASABO dans la soirée du 06 mars 2012.
À ces enlèvements et tentatives d’enlèvement dont est victime le parti PS Imberakuri depuis le début de l’année 2012, on dénombre de nombreux autres signalés les années précédentes comme celui de SIBOMANA RUSANGWA, Secrétaire particulier de Bernard NTAGANDA, enlevé le 13 juin 2010 vers 20h00 heures de Kigali à Nyamirambo, Jean Marie Vianney NSHIMIYIMANA, disparu depuis le 25 mars 2010 alors qu’il rentrait de Kigali après le congrès du parti, et de Denys MPAKANIYE, responsable du parti à Karongi Mubuga disparu depuis le 20 juin 2010.
Personne n’a revu ces trois cadres du PS Imberakuri depuis leurs enlèvements.
Le 8 juillet 2011 vers 13h30, six autres membres des partis PS-Imberakuri et FDU-Inkingi se sont fait kidnapper par la police rwandaise alors qu’ils venaient de rendre visite à un compatriote, Sylvain Mwizerwa, incarcéré dans la prison de Kimironko.
Le 15 septembre 2011, Eric Nshimyumuremyi, représentant du PS Imberakuri dans le District de Kicukiro, a été quant à lui grièvement blessé par deux policiers à moto qui lui ont tiré dessus, alors qu’il rentrait chez lui après avoir assisté quelques heures auparavant en tant que spectateur à une audience du procès de l’opposante Victoire Ingabire.
Par son porte-parole Théo Badege, la police rwandaise a annoncé ce lundi le 12 mars, ne pas détenir Jean-Baptiste ICYITONDERWA. Cependant, l’expérience passée laisse à s’interroger sur la crédibilité de la police.
Rappelons le cas du professeur Lambert Havugintwari, qui a été enlevé le 9 février 2010 et séquestré par cette même police dans un lieu secret pendant plus de deux mois, sans qu’aucun membre de sa famille ne soit mis au courant.
Pendant ce temps-là, la police avait nié être responsable de cet enlèvement, et avait même prétendu mené des recherches pour retrouver le disparu. C’est suite aux pressions des medias, partis d’opposition et organisations de défense des Droits de l’Homme, que la police avait finalement admis détenir ce professeur dans ses locaux.
Le Parti Social IMBERAKURI se dit être inquiet et préoccupé par la disparition de Mr Jean-Baptiste ICYITONDERWA qui s’inscrit selon ce parti dans « dans la politique d’intimidation du pouvoir pour tenter de faire taire et disparaître l’opposition politique au Rwanda ».
Pourtant le parti réaffirme que malgré cette chasse frénétique aux opposants, dont nombreux de ses sympathisants ont été victimes, être déterminé à poursuivre le combat politique et à ne pas céder à la politique de la terreur initié par le régime de Paul Kagame.
Le parti de Bernard Ntaganda, lance un appel au régime de Kigali d’arrêter de « terroriser la population, de privilégier plutôt le dialogue inclusive et d’accepter l’esprit critique car c’est la seule façon de résoudre des problèmes auxquels fait face le peuple rwandais ».
En effet, depuis la prise du pouvoir à Kigali du FPR en 1994, avec à sa tête son chef de guerre, le général Paul Kagame, l’exercice du pouvoir au Rwanda se fait dans un esprit excluant tout dialogue ou critique, le peu de courageux qui ont osé défier le régime en réclamant l’instauration de l’Etat de droit en ont payé, et certains continuent d’en payer un lourd tribu, c’est le cas de Maitre Bernard Ntaganda, Madame Victoire Ingabire, Charles Ntakirutinka, récemment libéré après 10 ans d’incarcération, Déogratias Mushayidi, André Kagwa RwiseReka, et bien d’autres qui ont été assassinés dans l’anonymat ou croupissent en prison.
Jean Mitari
Jambonews.net
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