vendredi 18 mai 2012

50 députés « étrangers » identifiés au Palais du Peuple

Lundi, 14 Mai 2012

José Makila Elu député national en 2006 dans la circonscription de Gemena, dans la province de l’Equateur, José Makila Sumanda avait défrayé la chronique en soulevant l’épineuse question sur la double nationalité de certains acteurs politiques congolais.

Jugé sensible à l’époque pour ne pas briser la cohésion nationale chèrement acquise- le problème avait été étouffé dans l’oeuf. Réélu, José Makila promet de remettre le dossier sur la table.

Reçu le jeudi mai 2012 à l’émission Face au public qui passe sur la chaîne de télévision RLTV, le député José Makila est revenu sur toutes les questions qui font l’actualité politique en République Démocratique du Congo.


Revenant, par exemple, sur l’investiture du gouvernement Matata, l’élu de Gemena a indiqué que plusieurs articles de la Constitution ont été massacrés par les députés de la Majorité Présidentielle (MP).

«Pour mettre fin aux intentions de nos amis de la Majorité Présidentielle d‘exercer le pouvoir par la force, nous allons faire appel à la disposition constitutionnelle qui donne le pouvoir à tout Congolais de s ‘opposer à celui qui veut confisquer le pouvoir», a-t-il révélé.

En pratique, il a fait savoir que tous les partis de l’Opposition sont en concertation pour mener des actions de rue dans les jours qui viennent. «Ceux qui croient ou qui comptent sur la division de l’Opposition congolaise, seront surpris cette fois-ci» prévient José Makila.

L’ancien gouverneur de l’Equateur s’est également longuement attardé sur la situation de guerre qui prévaut dans les provinces du Nord et Sud-Kivu. Pour lui, la plupart de personnes qui tirent les ficelles dans l’ombre par rapport à cette situation se trouvent Kinshasa.

«Je suis en train de récolter des éléments d’informations sur la guerre de l’Est», a indiqué José Makila, avant d’ajouter qu’il fera exploser la bombe le jour où il prendra la parole au Palais du Peuple.

Le moratoire de 2006 réchaufféL’histoire de cet ancien gouverneur de l’Equateur et ancien cadre du Mouvement de Libération du Congo (MLC), est lié au moratoire qu’il avait déposé au bureau de l’Assemblée nationale (dirigé à l’époque par Vital Kamerhe) en 2006.

Moratoire à travers lequel il remettait en doute la nationalité non seulement de certains députés nationaux, mais aussi et surtout de plusieurs opérateurs politiques congolais.
Maintenant que vous êtes revenu à l’Assemblée nationale, allez-vous remettre sur la table du nouveau bureau le moratoire de 2006?

A cette question, l’élu de Gemena a été affirmatif, avant d’apporter cette précision : «Comme l’autre camp politique est majoritaire au niveau de la chambre basse du Parlement, mon dossier risque d’être évacuer si je n‘apporte pas des preuves».
Dans la foulée, José Makila a affirmé qu’il détient déjà les dossiers de 50 députés nationaux dont la nationalité congolaise était sujet à discussion. «J’ai déjà identifié plus ou moins 50 députés qui détiendraient des documents qui ne devraient pas leur accorder la nationalité congolaise, a-t-il indiqué.

Je continue mes recherches en consultant le Moniteur belge et j‘attends des preuves, notamment des passeports de certains acteurs politiques de la part de mes sources de la diaspora».

José Makila Sumanda promet de déposer son dossier au bureau de l’Assemblée nationale une fois toutes les preuves réunies. Par ailleurs, il a promis de n’épargner personne dans cette affaire. «Même mes collègues de l‘Opposition qui se trouvent sur ma liste seront dénoncés», a-t-il affirmé.

D’après le président national de l’Alliance des Travaillistes Démocrates (ATD), la question est transversale. «Hier on s’attardait sur les dossiers des Congolais de la diaspora qui cachaient la nationalité acquise des pays occidentaux qui les accueillent, mais actuellement il y a des compatriotes qui, bien que vivant au pays, détiennent d’autres nationalités», a souligné l’invité d’Eliezer Tambwe, l’animateur de l’émission Face au public.

Reste à savoir si José Makila, malgré ses assurances, réussira là où il avait échoué il y a cinq ans.

Thomas NABOR

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