samedi 19 mai 2012

Le coltan du Congo-Kinshasa, nouveau combat du collectif Anonymous

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Pour leur utilisation supposée de coltan originaire de République démocratique du Congo, là où l'extraction de ce minerai a suscité conflits et violences. Des mesures ont pourtant déjà été prises par les Etats-Unis.

Les Etats-Unis ont déjà adopté une disposition, dans la loi Dodd Frank, qui oblige les entreprises américaines à prouver que le coltan utilisé dans les batteries des téléphones ou des ordinateurs portables qu'ils fabriquent, ne provient pas de zones de conflit.


Avant même l'entrée en vigueur de la législation américaine, il y a un an, les achats de coltan auprès de la République démocratique du Congo ont commencé à fléchir. Et les prix ont chuté. Ils sont aux environs de 50 dollars la tonne, alors qu'ils avaient connu des pics à 300 dollars au début des années 2000.

C'était l'époque où la colombite-tantalite, surnommé « coltan », finançait l'effort de guerre des rebelles congolais et enrichissait les traders de Goma et de Bukavu. Depuis la forte chute des prix, l'extraction est devenue totalement anarchique et artisanale au Kivu, avec des milliers de creuseurs, hors de contrôle des autorités de Kinshasa.

En revanche au Katanga, un effort de certification des mines de coltan est à l'oeuvre. Sous le label « Solutions for hope », les entreprises américaines AVX et Motorola et depuis peu le Finlandais Nokia, ont monté une filière d'approvisionnement qui se veut plus propre et plus organisée.

Le gouvernement congolais cherche plus généralement à reprendre le contrôle des minerais de la guerre : cassitérite et coltan ont fait l'objet d'un embargo entre septembre 2010 et mars 2011, ce qui n'a fait qu'accroître la contrebande.


Joseph Kabila est depuis le mois d'avril passé à la vitesse supérieure : c'est à nouveau la guerre au Kivu contre l'ex-rebelle Bosco Ntaganda, qui contrôle ces mines.

Peut-être est-ce le nouvel embrasement du Kivu qui a motivé les Anonymous à pirater les sites internet de grandes entreprises coréennes, japonaise et allemande, qui, elles, ne sont pas concernées par la loi américaine, et sont donc susceptibles d'utiliser du coltan congolais via leurs sous-traitants chinois - le principal client malaisien ayant jeté l'éponge.

Si le Congo-Kinshasa dispose des plus grandes réserves de coltan, l'Australie et le Brésil sont aussi de grands producteurs, moins sujets à polémique.


Mais l'exploitation illégale du coltan semble s'étendre hors d'Afrique centrale, puisqu'en Colombie, les narcotrafiquants ont mis la main sur l'extraction de ce minerai.


Un marchand de cassitérite et coltan dans son entrepôt de Bukavu en République démocatrique du Congo.
Getty Images/Tom Stoddart
Par
Claire Fages
Les sites internet du Japonais Sony, des Coréens LG et Samsung et de l’Allemand Bayer ont subi les attaques des militants Anonymous, ce week-end.

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