Entre-temps, prochaine cible des agresseurs, la ville de Goma dans une psychose totale. La population cherche à se mettre à l’abri vers Bukavu, craignant des attaques, après la prise de Rutshuru centre et des localités environnantes.
Selon des échos en provenance de la partie-Est de la République démocratique du Congo (RDC), le président rwandais Paul Kagame a été aperçu samedi 7 juillet dernier au grand centre de Bunagana, dans le Nord-Kivu, tombé depuis vendredi, entre les mains des éléments du M23, après d’intenses combats contre l’armée régulière.
Mais cette présence n’a été confirmée ni par la Monusco, ni par les Fardc, encore moins par les agresseurs, malgré qu’elle a gagné toute la ville de Goma.
Ceci, s’il s’avérait réel, est une preuve irréfutable que le Rwanda est le principal artisan de la déstabilisation de la partie-Est de la RDC, chose qu’il a toujours niée.
Pour l’heure, selon des échos parvenus au chef-lieu de la province du Nord-Kivu, la ville de Goma serait la prochaine cible des agresseurs. Une grande psychose a gagné la population qui fuit déjà des combats, se dirigeant vers Bukavu. Des Congolais habitant cette ville craignent d’être attaqués simultanément sur deux fronts, à savoir le Grand-Nord et le Sud.
Au regard de la situation géographique, notent plusieurs observateurs, l’attaque de Goma par les villes de Beni et Butembo en passant par Lubero et Kanyabayonga, ces entités du Grand-Nord, ne pourra être lancée qu’avec la complicité de l’Ouganda.
Ainsi donc, après Rutshuru centre, Bunagana... Goma risque de subir le même sort si les Forces armées du Rwanda multiplient leur capacité de nuisance au front cette semaine.
Cela aura de graves répercussions sur la vie économique non seulement de l’Est de la RDC, mais aussi de l’ensemble du territoire national qui se nourrit aux mamelles du Nord-Kivu à travers les haricots, pommes de terre, poissons frais, poissons salés, fromages, viande et autres.
Déjà, à la prise du grand centre de Bunagana, la Direction générale des douanes et accises (DGDA) a sans nul doute immédiatement ressenti ses effets par rapport à la réalisation de ses recettes, le grand centre occupé étant un important poste frontalier.
Radiation de Bosco Ntaganda et sa bande : un non évènement
Au lieu de prendre des mesures qui s’imposent pour sauver la RDC de l’agression dont elle est victime, le conseil supérieur de la défense de la RDC a décidé, vendredi 6 juillet, de radier de l’armée plusieurs officiers Fardc qui ont fait défection au Nord-Kivu et dont certains ont créé le Mouvement du 23 mars (M23).
Parmi ces officiers figurent notamment Bosco Ntaganda, recherché par la Cour pénale internationale (CPI) pour des crimes de guerre et crimes contre l’humanité, ainsi que les colonels Ruzandiza dit Makenga Sultani et Vianney Kazarama, respectivement coordonnateur et porte-parole du M23.
Au cours de cette réunion présidée par Joseph Kabila et à laquelle ont notamment pris part le Premier ministre Matata Ponyo, le ministre de la Défense Luba Ntambo et le chef d’Etat-major des FARDC Didier Etumba, plusieurs décisions contre ces officiers ont été prises dont des mesures conservatoires sur leurs biens privés et le lancement des poursuites judiciaires.
Le communiqué publié à l’issue de ce conseil indique qu’en ce qui concerne le général Bosco Ntaganda et les colonels Makenga, Zimulinda, Kahina et Kazarama, des opérations de recherche visant leur arrestation devraient être lancées en urgence.
Bizarrement, jusqu’à ce jour, le gouvernement hésite encore de citer nommément son agresseur, le désignant toujours par” un pays voisin “. En plus, alors que l’implication rwandaise est établie clairement, l’exécutif continue de parler de “ mutins “ plutôt que d’“agresseurs “.
Le ministre Kin-Kiey Mulumba qui a fait, par exemple, le compte-rendu de la réunion de samedi 7 juillet dernier, a déclaré que « ce pays doit donc être tenu solidairement pour responsable des dégâts matériels, des pertes en vies humaines et des graves violations des droits humains, dus à l’action de mutins dont les tirs ciblent non seulement les positions des FARDC mais aussi les campements des éléments de la Monusco ».
Pendant que les Congolais pleurnichent, les agresseurs se félicitent d’avoir remporté des succès sur le terrain à Bunagana, Rwanguba et Jomba.
Le gouvernement en appelle à « la mobilisation générale »
Le gouvernement a décrété, samedi 7 juillet, à travers un compte-rendu lu par le ministre Kin-Kiey Mulumba, la mobilisation de l’ensemble du peuple congolais pour faire échec à cette nouvelle tentative de déstabilisation du pays.
Le gouvernement en a profité pour remercier la Monusco pour son appui dans la lutte contre les agresseurs, de même que la communauté internationale pour avoir clairement dénoncé l’implication étrangère dans la déstabilisation de l’Est de la RDC.
Il a demandé au Conseil de sécurité des Nations unies de « tirer toutes les conséquences qui s’imposent à l’endroit de tous ceux qui mettent à mal la paix et la sécurité dans la région des Grands lacs, endeuillant à nouveau le Nord-Kivu ».
LEFILS MATADY
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire