mardi 10 juillet 2012

"Joseph Kabila" : Un régime aux abois

09/07/2012


Joseph KABILA - President sortant de la RDC

En décrétant tardivement une mobilisation générale à l’encontre des mutins du M23 soutenus par le Rwanda, «Joseph Kabila» semble prendre les Congolais pour des naïfs. Il y a encore peu les zélateurs du pouvoir kabiliste tentaient de nier l’implication de Kigali dans l’instabilité dans le Kivu.

La Monusco et Human Right Watch ont été les premières à divulguer l’affaire. "Joseph Kabila" n’a fait que trop de mal au Congo pour que le peuple congolais meurtri par une décennie de violence d’Etat et de régression politique et sociale se porte au secours de son régime sanguinaire. Un régime aux abois. Cette fois, le «raïs» risque de se tromper énormément.

Le gouvernement congolais a «décrété» samedi 7 juillet, une «mobilisation» alors que les mutins du «M23» alignent des "victoires" face aux soldats des FARDC en débandade. Une débandade qui met à nu l’éminente incompétence de «Joseph Kabila» en matière militaire et sécuritaire.

L’homme est disqualifié en tant que chef de l’Etat et «garant de la nation». Jusqu’où iront les mutins du CNDP dont l’insurrection manque un élément fondamental à toute «révolution» : l’adhésion populaire ?

Les Congolais devraient renvoyer dos à dos "Joseph Kabila" et ses alliés" du CNDP-M23.


Les localités tombent les unes après les autres comme des fruits mûrs. Vendredi 6 juillet, la localité de Bunagana, à la frontière de l’Ouganda, est tombée dans l’escarcelle des mutins étiquetés CNDP-M23. C’est le cas également de Kiwandja, l’ex-fief de Laurent Nkunda.

En réaction - tardive ? -, le gouvernement congolais a tenu, samedi 7 juillet, une réunion extraordinaire sous la présidence non pas de «Joseph Kabila» - lequel n’ose pas affronter Paul Kagame - mais du Premier ministre. A Matata, la patate chaude.

«Le gouvernement décrète la mobilisation de l’ensemble du peuple congolais pour faire échec à cette tentative de déstabilisation de notre pays doublée d’atteinte à l’intégrité du territoire nationale», a déclaré Tryphon Kin-Kiey Mulumba, assurant manifestement l’intérim du porte-parole de l’exécutif national.

«Le gouvernement de la République demande au Conseil de sécurité des Nations Unies de tirer les conséquences qui s’imposent à l’endroit de tous ceux qui ont ainsi violé ses résolutions permanentes mettant à mal la paix et la sécurité et endeuillant à nouveau le Nord Kivu».

Deux questions. Pourquoi, le porte-parole du gouvernement a-t-il soigneusement évité de nommer «ceux» qui ont violé les résolutions du Conseil tout en mettant en mal la paix et sécurité dans la région?

«Joseph Kabila» et son gouvernement ne sont-ils pas finalement pris dans leur propre piège consistant à proscrire toute manifestation de sentiment anti-Kagame? «Nemo auditur propriam turpitudinem allegans». Traduction : «Nul n’est entendu invoquant ses propres turpitudes», dixit les Romains.

En mars mars 2009, le président de l’Assemblée nationale du Congo-Kinshasa a été "immolé" à l’autel de la "réconciliation" entre "Kabila" et Kagame. Son nom : Vital Kamerhe. Celui-ci avait émis des "réserves" suite au déploiement non précédé de débat démocratique des troupes de l’armée régulière du Rwanda dans le cadre de la fameuse opération conjointe "Umoja Wetu".

Dieu seul connait le nombre des militaires rwandais entrés au Congo. Il semble qu’ils sont tous rentrés chez eux.


Le samedi 2 juin 2012, une marche de soutien aux FARDC ainsi qu’à la population de l’Est a été organisée. Initiée par le député de l’opposition Clément Kanku Bukasa wa Tshibwabwa, la "démonstration" avait pour mot d’ordre de «dire non à la guerre et à la balkanisation de la RDC ».

A la surprise générale, la « manif’» a été interdite par le gouverneur de la ville de Kinshasa. Les manifestants, eux, ont été dispersés par la police.

Lundi 2 juillet dernier, le ministre des Médias, Lambert Mende Omalanga, a interdit, «à titre conservatoire», la parution du quotidien kinois «Le Journal». Il est reproché à cette publication de s’être rendue «coupable d’incitation à la haine raciale/tribale» dans son édition n°836 du 29 juin: «Ces Congolais dans la toile d’araignée tutsi».

Notons que, dimanche 1er juillet, un certain «Ally» présenté dans le bulletin de l’ACP comme étant le président de « la jeunesse tutsi du Nord-Kivu», prenait, depuis Goma, sa plus belle plume pour fustiger, «la généralisation par certaines personnes de sa communauté comme commanditaire des guerres à l’Est de la RDC, plus particulièrement au Nord-Kivu».

Sur un ton comminatoire, l’homme d’ajouter : «Cette façon de concevoir les choses (…) engendre progressivement un climat de méfiance entre d’autres communautés et celle des tutsi qui pourrait aboutir un jour à des échauffourées entraînant des dégâts ingérables si on n’y prête pas une attention particulière».

En décrétant tardivement une mobilisation générale à l’encontre des mutins du M23 soutenus par le Rwanda, «Joseph Kabila» semble prendre les Congolais pour des naïfs. Il y a encore peu les zélateurs du pouvoir kabiliste tentaient de nier l’implication de Kigali dans l’instabilité dans le Kivu.

La Monusco et Human Right Watch ont été les premières à divulguer l’affaire. "Joseph Kabila" n’a fait que trop de mal au Congo pour que le peuple congolais meurtri par une décennie de violence d’Etat et de régression politique et sociale se porte au secours de son régime sanguinaire. Un régime aux abois. Cette fois, le «raïs» risque de se tromper énormément.

Nombre de Congolais considèrent «Joseph Kabila» et les mutins du M23 comme les deux faces d’une même médaille.

A tort? «Il y a encore peu, le CNDP faisait partie de la majorité présidentielle» de «Joseph Kabila», déclarait récemment Félix Tshisekedi Tshilombo, secrétaire national de l’UDPS chargé des Relations extérieures.

[Congoindépendant]

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