lundi 9 juillet 2012

Le Cardinal Monsengwo : « Truquer les élections, un péché contre l’Esprit-Saint »

le 5 juillet 2012.



En recevant récemment son prix des Ong œcuméniques en Allemagne, l’archevêque de Kinshasa, le cardinal Laurent Monsengwo Pasinya, a plaidé pour la vérité des urnes et la moralisation de la vie publique.

L’archevêque de Kinshasa Laurent Cardinal Mosengwo Pasinya a reçu le 5 juindernierà Berlin, en Allemagne, le prix des Ong oecuméniques. Après avoir remercié ces Ong qui lui ont attribué le Prix de la paix œcuménique et «particulièrement le Prélat Mgr Joseph Sayer qui, de toutes ses forces a travaillé» pour que ses efforts pour la paix en Rdc, en Afrique et dans le monde dans le cadre de Pax Christi International, soient reconnus, le cardinal Mosengwo avait entretenu son auditoiresur le thème de la vérité des urnes et la moralisation de la vie publique : «Non seulement parce que ce thème est plus actuel que jamais dans mon pays et dans le monde; mais encore parce que le respect de la vérité des urnes favorise la paix sociale»,avait-il précisédans son discours magistral.

Principes de la doctrine sociale de l’Eglise

Le cardinal Mosengwo avait évoqué la pratique des vertus humaines et surtout « la poursuite en politique d’un idéal qui prend en compte des principes de la doctrine sociale de l’Eglise tels que la vérité et l’amour, la justice et la paix, le droit des peuples à leur autodétermination ainsi que la légitimité des mandats politiques».

Pour l’archevêque de Kinshasa : «Le verdict des urnes est vrai lorsqu’on proclame comme résultats des bulletins de vote ce qui a été déposé par les électeurs. Sinon, il y a fausseté, fraude et manipulation».

Le cardinal Mosengwo avait souligné que la fausseté et la fraude peuvent venir aussi bien du nombre des électeurs que des bulletins : «Elle provient des électeurs quand le nombre de ceux-ci est indûment gonflé ou réduit dans le serveur central au point qu’il ne corresponde nullement à celui des votants. D’où la nécessité d’uneinspection préalable du serveur central», avait-il indiqué.

En ce qui concerne la fraude, l’archevêque de Kinshasa avait noté qu’elle vient du fait desbulletins : «en cas de bourrage des urnes, de la disparition volontaire de certaines urnes, ou encore de traitement frauduleux des bulletins dans des centres locaux ou central de compilation, si tant est que ces centres sont indispensables et nécessaires au processus».

Poursuivant son allocution, leCardinal Mosengwo Pasinya avait signalé qu’«Une preuve de la fraude s’établit et se manifeste quand la commission électorale ou le ministère de l’intérieur peut sans ambages affirmer combien de bulletins ont été imprimés, combien utilisés dans le vote, combien restants».

Selon le Cardinal Laurent Mosengwo, lorsque la vérité des urnes est falsifiéeet que les résultats proclamés ne sont conformes ni à la vérité ni à la justice «la paix sociale est menacée, car le peuple ne sera pas réconcilié».

Truquer les élections: un péché contre l’Esprit-Saint

Au sujet de la fraude, l’archevêque de Kinshasa avait été clair : «Truquer les élections, organiser la fraude de quelque manière que ce soit ne peut être considéré comme un signe d’habileté politique, mais simplement comme une option pour le mensonge, elle est une frustration pour les électeurs, une injustice vis-à-vis des vrais vainqueurs du scrutin (…)

C’est faire montre d’une boulimie sans mesure du pouvoir. C’est un manque d’honnêteté intellectuelle et morale. C’est un péché contre l’EspritSaint.Celui qui conquiert le pouvoir de cette manière, s’apprête en conséquence à en abuser; lui et ceux qui l’aident dans cette machination. Il fait en réalité un coup d’Etat», avait dit Laurent Cardinal Mosengwo Pasinya.

Il avait cité Benoît XVI qui avait demandé aux dirigeants africains de ne pas priver leurs peuples d’espérance : «Ayez une approche éthique courageuse de vos responsabilités et, si vous êtes croyants, priez Dieu de vous accorder la sagesse. (…) Il faut devenir de vrais serviteurs de l’espérance (…)

Le pouvoir, quel qu’il soit, aveugle avec facilité, et surtout lorsque sont en jeu des intérêts privés, familiaux, éthiques ou religieux. Dieu seul purifie les cœurs et les intentions», avait déclaré Benoît XVIau palais présidentiel béninois, à Cotonou. Laurent Cardinal Mosengwo est persuadé que «Respecter la vérité des urnes, refuser de tricher aux élections, c’est faire preuve d’un sens élevé de l’Etat et de la gouvernance.

La tricherie et la fraude dans le processus électoral entraînent des conséquences catastrophiques dans la société, car en instaurant le mensonge dans la conquête du pouvoir, on rend impossible l’éducation des jeunes».

Respecter la vérité des urnes

Il avait pris des exemples qui illustraient fort bien ses propos. Imaginez un pays rempli de «faux docteurs» (médecins, avocats, magistrats, ingénieurs, architectes, fonctionnaires), qui se contenteraient de résultats faux ou médiocres».

Qui ne voit le danger que courent les nations à être gouvernées, administrées ou assistées par le service de tels énergumènes nullement préparés à assumer ces tâches», s’était-il interrogé.

Selon le cardinal Laurent Mosengwo, en ce qui concerne les élections: «la seule voie défendable est la vérité des urnes si, l’on veut bâtir une démocratie solide, exempte de tares que sont la fraude, le mensonge, la corruption érigés en système de gouvernement.

En outre, s’engager dans le mensonge dans le scrutin entraîne des conséquences sociales dans l’éducation des jeunes qui finissent par intérioriser des anti-valeurs qui les rendent incapables de servir dûment la nation», avait-il conclu.

Direct.cd

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire