samedi 28 juillet 2012

Opération assainissement : Un déficit criant de l’unité de commandement

Vendredi 27 juillet 2012



L’opération de l’assainissement qui est en cours tant à Kinshasa comme en province est une bonne chose. Seulement, tout le monde décideurs compris, raisonne en fonction du 14è sommet de la Francophonie prévu à Kinshasa au mois d’octobre. Dans le mental de tout le monde, cela devrait être une opération routinière et permanente pour garder la ville dans un état de propreté. Des villes africaines comme Abidjan, Dakar, Johanesbourg, … doivent leur réputation à cause de leur état de propreté. Jadis, Kinshasa était une belle ville au même titre que celles que nous venons de citer ci-dessus. D’où l’expression Kin-la-belle. Mais, si cet état s’est détérioré, c’est parce que les citoyens congolais qui y résident n’ont pas le sens de l’ordre, de la propreté et même de la dignité. Le Kinois est de nature indiscipliné et obéit difficilement aux ordres de la hiérarchie. Il fait ce qu’il veut quand il veut. Vous le rappeler à l’ordre, c’est pour recueillir des injures et autres imprécations indignes.

Pourquoi deux poids deux mesures ?

Lorsqu’on voit comment se déroule cette opération de salubrité, on est étonné de la manière qu’elle est entreprise. Aux tout premiers jours, elle a été faite sous une forme déshumanisante. C’était dans le chef des policiers qui, probablement par règlement de compte par souci de sa faire plus importants, s’étaient illustrés par une brutalité odieuse. La nouvelle était arrivée même aux oreilles du premier ministre Matata Ponyo qui a pris des mesures disciplinaires à l’endroit de certains cadres de la police nationale. Mais, à la longue, nous constatons que cette manie ne fait que continuer. Chaque fois qu’il y a assainissement, des hommes et des femmes se plaignent d’avoir été brimés. Par exemple, cette femme qui, dans la commune de Ngiri-Ngiri a vu son bassin de pains jeter et piétinés seulement parce qu’elle vendait sur la chaussée. D’autres spectacles inouïs ont été constatés dans plusieurs communes de Kinshasa. Tous ont été portés à la connaissance de la hiérarchie.

Manque d’unité de commandement

Un autre constat fait est que l’exécution de cette opération d’assainissement se fait vaille que vaille, c’est-à-dire que le commandement n’est pas unique. Nous en voulons pour preuve les cas de la destruction des kiosques de la Sonal qui est une société d’Etat et qui paie des impôts au Trésor public. Dans quelques communes, les policiers dans leur sale besogne, se mettent à les brûler et à les endommager arguant qu’ils ne font qu’exécuter l’ordre reçu de sur hiérarchie. Les bourgmestres de ces communes exhibent des papiers signés par la hiérarchie pour passer à l’action. Certains policiers outrepassent en allant menacer même les vendeuses. Dans certaines autres communes, les kiosques de la Sonal sont intacts, les bourgmestres de ces juridictions ne se sont pas montrés aussi zélés pour préjudicier une société d’Etat.

Pour une même opération, on a des exécutions différentes. C’est que quelque part, il y a un manque criant d’unité de commandement. Et lorsqu’il y a plusieurs sources de commandement, on peut assister à l’anarchie et à partir de ce moment-là, on risque de passer à côté de l’objectif qu’on vise. Et puis faut-il condamner le fait que certains agents d’exécution de la police se font corrompre pour passer outre la bonne exécution de l’opération d’assainissement. Il va falloir que la hiérarchie veille à tous ces faits pour que l’opération ne connaisse pas une mauvaise réputation.


D.L.

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