samedi 28 juillet 2012

Soutien du Rwanda au M23 : Paul KAGAME sur les traces de Jean-Pierre BEMBA

27/07/2012 

Paul KAGAME

Les Etats-Unis ont, pour leur part, averti les autorités rwandaises, y compris Paul Kagamé, qu’elles pourraient faire l’objet des poursuites devant la Cour pénale internationale. Ce, en raison de leurs soutiens à des groupes armés responsables d’atrocités dans l’Est de la RDC.

Les Pays-Bas viennent d’emboiter le pas aux Etats-Unis d’Amérique en infligeant des sanctions contre le Rwanda pour son soutien aux rebelles du M-23 qui sévissent dans l’Est de la RDC. Le gouvernement hollandais a, en effet, suspendu une aide de 5 millions d’Euros destinée à l’amélioration du système judiciaire rwandais. 

La Hollande compte, par ailleurs, discuter avec d’autres pays de l’Union Européenne sur d’autres formes de sanctions, tout en demandant à Kigali de mettre immédiatement un terme à son soutien aux rebelles du M-23.

Le week-end dernier, le gouvernement américain avait suspendu une aide d’environ 200.000 USD destinée à une école militaire rwandaise pour l’exercice budgétaire en cours. Cette sanction était basée sur des informations que Washington a dit avoir recueillies au sujet de l’implication du Rwanda dans la rébellion du M-23 à l’Est de la RDC.

Par ailleurs, les pays scandinaves ont décidé aussi de reporter le versement de 38,9 millions de dollars d’aide au Rwanda prévu pour septembre prochain. 

Un officiel suédois, cité par le journal britannique Financial Times, a souligné que les pays scandinaves et l’Inde ont pris la décision de retarder ce versement suite aux préoccupations soulevées par le rapport des experts des Nations Unies. 

« Nous sommes très préoccupés par le rapport de l’ONU et nous avons besoin de voir comment le Rwanda va se comporter avant de prendre notre décision », a souligné l’officiel suédois.
Kagamé et ses acolytes pointés par la justice

Les Etats-Unis ont, pour leur part, averti les autorités rwandaises, y compris Paul Kagamé, qu’elles pourraient faire l’objet des poursuites devant la Cour pénale internationale. 

Ce, en raison de leurs soutiens à des groupes armés responsables d’atrocités dans l’Est de la RDC. Stephen Rapp, chef du bureau américain de justice pénale internationale, a, en effet, expliqué, dans une interview parue le 25 juillet 2012 dans le journal britannique « The Guardian », que ces dirigeants pourraient être poursuivis pour « aide et complicité » dans la commission de crimes contre l’humanité en RDC. 

Il indiquait qu’il s’agirait d’« actions similaires à celles pour lesquelles l’ancien Président libérien, Charles Taylor, a été condamné à 50 ans de prison » par le Tribunal spécial pour la Sierra Léone.

Stephen Rapp relevait également qu’« Il y a une ligne qu’on peut franchir en droit international et à partir de laquelle on peut être tenu pour responsable d’avoir aidé un groupe d’une manière qui a rendu possible la commission d’atrocités ».

« Les preuves recueillies par le groupe d’experts des Nations Unies démontrant le soutien du gouvernement rwandais au M-23 et d’autres groupes armés, incluant l’envoi d’armes et des troupes en RDC, expose Kagame et d’autres officiels à des investigations pour crimes de guerre », a souligné l’expert américain. 

Par ces gestes, symboliques selon une opinion, la communauté internationale entend pousser Kigali au respect des instruments internationaux qu’il vient à nouveau de violer en agressant la RDC au travers le soutien à des groupes armés en RDC classés comme forces négatives. 

Il n’est pas exclu, sur cette lancée, que des sanctions s’accroissent en s’élargissant sur d’autres aspects tels que des embargos économiques ou sur l’achat d’armes, le gel des avoirs de certaines hautes autorités rwandaises ou encore des restrictions sur les voyages, etc.

La RDC a aussi la possibilité d’ester en justice contre le Rwanda pour réclamer des dommages à l’instar de l’Ouganda qui avait été condamné par la Cour internationale de justice à payer à la RDC des dommages et intérêts évalués à 12 milliards de dollars américains pour son invasion dans le territoire congolais en 1998.

Pour l’heure, aussi insignifiantes que peuvent constituer les aides financières suspendues, celles-ci sont significatives et doivent, par ricochet, interpeller le Rwanda. En effet, ces suspensions d’aide sont d’autant handicapantes que la contribution extérieure représente 45% du budget du Rwanda.

Jonas Eugène KOTA

© KongoTimes

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