Le Cardinal Monsengwo met en garde la jeunesse
Dans une tournée pastorale à travers l’archidiocèse de Kinshasa, le Cardinal Laurent Monsengwo Pasinya a, durant trois jours, invité les jeunes à faire échec au complot visant la balkanisation de la République démocratique du Congo.
Cette rencontre de l’archevêque de Kinshasa avec la jeunesse rentre dans la droite ligne des mesures prises par la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO) de mener un certain nombre d’actions pour dire «non» à la balkanisation et au pillage des ressources du pays
Plusieurs centaines de milliers de jeunes catholiques s’étaient regroupés sur trois sites – le lundi 20 août pour Kin-Centre, le mardi 21 août pour Kin-Est et le mercredi 22 août pour Kin-Ouest – pour écouter la voix de leur pasteur, le Cardinal Laurent Monsegwo, archevêque métropolitain de Kinshasa. Au cours de cette rencontre, il était accompagné des Evêques Kisonga et Timothée Bodika, respectivement, auxiliaires de Kin- Ouest et de Kin- Centre.
Accompagnés de leurs Curés et Vicaires, venus de tous les doyennés, ces jeunes ont été entretenus par le Cardinal Monsengwo sur le thème « l’identité chrétienne, nous devons montrer que nous sommes chrétiens catholiques partout ». Un thème dont l’importance est basée sur le respect de la catéchèse catholique.
Plusieurs autres points qui concernent la vie des chrétiens, la diversité des cérémonies au sein de l’église catholique et de bien d’autres points ont, également, été abordés. Entre autres, le respect de Dieu, le Créateur du ciel et de la terre et des disciples de Jésus Christ qui poursuivent son œuvre.
Mais, très vite, dans tous les trois sites, la situation sécuritaire à l’Est de la RDC a volé la vedette au thème du jour. Actualité politique oblige. En effet, ces jeunes catholiques qui suivent, eux aussi, de très près l’évolution de la situation de l’Est, ont demandé que leur hôte leur dise « toute la vérité » sur ce qui se passe exactement au Nord-Kivu. Surtout du plan de la balkanisation du Congo.
Sans détour, le Cardinal Laurent Monsengwo a tout simplement enjoint ses interlocuteurs, en tant que jeunes chrétiens catholiques, à se mobiliser pour faire échec au complot de la balkanisation, en défendant leur patrie.
En choisissant de s’adresser aux jeunes, le Cardinal a bien visé sa cible. Les jeunes sont les premières victimes des effets des seigneurs de guerre. C’est eux qu’on enrôle de force au sein des groupes armés. C’est encore eux qui payent les frais des accords mal négociés par les politiciens.
Assumer le destin
Après son exposé sur la manière dont un vrai chrétien doit se comporter partout, le père spirituel des catholiques kinois a été soumis au jeu des questions-réponses, dont celles concernant la situation sécuritaire dans l’Est de la République démocratique du Congo.
Répondant à ces interrogations, le Cardinal Monsengwo a fait savoir à ses interlocuteurs qu’en tant que jeunes chrétiens catholiques, « ils doivent se battre, pour faire échec au complot de la balkanisation, en défendant leur patrie».
Quelques jours auparavant, les chrétiens catholiques de la République démocratique du Congo ainsi que les hommes et les femmes de bonne volonté ont manifesté massivement le mercredi, 1er août 2012, sur l’ensemble du territoire national pour dire non au projet diabolique et machiavélique de la balkanisation du pays et réaffirmé ainsi leur attachement au plus haut point à l’unité de la nation congolaise toujours mise à mal par des guerres successives et des rébellions à l’Est du pays. L’étape suivante était donc la visite pastorale des fidèles sinistrés de la partie Est de la République.
Le temps de l’action
En organisant une série de manifestations publiques, les Congolais réaffirment l’unité et l’indivisibilité de la RDC dans ses frontières issues de la colonisation et reconnues par la communauté internationale le 30 juin 1960. « L’intégrité du territoire de la RDC n’est pas négociable », ont martelé les évêques. C’est ce qu’on pouvait lire, le 1er août sur les visages de certains Congolais en colère ainsi que sur les différentes banderoles que brandissaient les manifestants. D’autres, par contre, scandaient « plus de six millions de mort, ça suffit. Il faut agir maintenant ».
En agissant ainsi, les fidèles catholiques répondent à l’appel du gouvernement qui a appelé toutes les couches de la nation à « se mobiliser massivement » pour barrer la route à tous les complots concoctés contre la République.
L’on voit, le projet de balkanisation du Congo, longtemps dénoncé par Patrice Emery Lumumba et aujourd’hui par le Cardinal, les archevêques et les évêques membres de la Conférence Episcopale nationale du Congo (CENCO) est loin d’être définitivement enterré. En effet, en dépit de sa réunification territoriale en 2003, à la faveur du Dialogue Intercongolais, et de l'organisation d'élections en vue de la désignation des animateurs des institutions de la 3ème République, la RDC n'en reste pas moins sous la menace de la balkanisation.
En effet, le Nord-Kivu, l'éternel «ventre mou» du pays et certaines parties de l’Est du pays vivent depuis un certain temps une situation bien curieuse, marquée par l'arrivée massive des populations en provenance de pays frontaliers de la RDC, dont le Rwanda, qui prétendent regagner leur mère patrie.
Ainsi, conscients de ce danger qui guette la RDC depuis la nuit de temps, les évêques ont appelé à manifester pour exprimer leur profonde consternation sur la guerre qui sévit encore dans le Nord et Sud-Kivu et qui est l’illustration parfaite du plan de balkanisation maintes fois dénoncé dans leurs déclarations et messages antérieurs.
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