le mardi 7 août 2012
Le déploiement de la Force neutre voulue par la Conférence internationale pour la région des Grands Lacs (CIRGL) ne doit pas être la négation de la souveraineté de la RDC. Les chefs d’Etat la veulent à la frontière commune alors que des indiscrétions la transforment déjà en force d’interposition entre les belligérants.
Cette transposition à l’intérieur des frontières congolaises serait la pire des solutions au regard du risque avéré de balkanisation du pays, à partir de sa partie orientale. De fait, un micro-Etat serait créé dans la partie qu’occupent actuellement les rebelles du M23.
C’est le piège que Kigali tente d’avaliser au sein de la CIRGL, en marge de la conférence de Kampala, en Ouganda.
Le sommet extraordinaire de la CIRGL à Kampala consacré à la crise dans l’Est de la République démocratique du Congo est prévu les 6 et 7 août 2012. Pendant deux jours, les chefs d’Etat planchent sur les modalités de déploiement de la force neutre décidée à Addis-Abeba, la capitale éthiopienne.
Le hic dans ce processus, c’est l’espace de déploiement de cette force neutre ainsi que sa composition.
En effet, au point 4 de la déclaration, faite le 15 juillet 2012 à Addis-Abeba par les chefs d’Etat et de gouvernement des Etats membres de la CIRGL sur la situation sécuritaire dans l’Est de la RDC, il a été demandé aux structures appropriées de la CIRGLde «travailler avec l’Union africaine et les Nations unies en vue d’établir immédiatement une force internationale neutre pour éradiquer le M23, les FDLR ainsi que toutes les autres forces négatives opérant dans l’Est de la RDC et pour assurer le contrôle et la sécurisation des zones frontalières».
Au point 5, la déclaration donnait «instructions aux ministres de la Défense de la CIRGL de se réunir dans les plus brefs délais pour revoir, superviser et accélérer la mise en œuvre de leurs décisions sur les forces négatives dans la région des Grands Lacs prises lors de leur réunion à Kigali le 9 septembre 2011».
La rencontre de Kampala, à laquelle ont été conviés pour la RDC, le vice-Premier ministre, ministre de la Défense, Alexandre Luba Ntambo, accompagné de Raymond Tshibanda, ministre des Affaires étrangères, Coopération internationale et Francophonie, ainsi que pour le Rwanda, de James Kabarebe, ministre de la Défense nationale, assisté, pour la circonstance, de Louise Mishikiwabo, ministre des Affaires étrangères, s’inscrivait donc dans le schéma tracé dans la capitale éthiopienne.
Pour l’essentiel, il était plus question de discuter de la composition de la force internationale neutre ; la question n’ayant pas pu être vidée à Addis-Abeba.
Dans la logique de la déclaration d’Addis-Abeba, les Etats membres de la CIRGL avaient convenu d’en faire une force à la frontière de part et d’autre entre le Rwanda et la RDC.
Cependant, la thèse rwandaise – celle que Kigali est allée défendre à Kampala - voudrait notamment que cette force soit constituée d’éléments provenant des armées des pays de la CIRGL. Kigali exprime sa préférence pour des militaires de la sous-région des Grands Lacs.
La raison est simple : les armées de la sous-région ont toujours opéré dans l’Est de la RDC. Et pourtant, aucun voisin n’est disposé à favoriser aussi facilement l’émergence du géant. Tous voudraient le maintenir dans sa position actuelle, quitte à tirer profit d’immenses ressources naturelles enfouies dans son sous-sol, notamment.
Le Rwanda en donne la parfaite démonstration, avec ses multiples incursions en terre congolaise. Avec l’AFDL, ce pays voisin était le principal pourvoyeur d’hommes de troupes et de la logistique. Kigali a récidivé en appuyant le RCD/Goma, une année seulement après la guerre menée par l’AFDL.
A l’issue du Dialogue intercongolais, il s’est avéré que le Rwanda n’avait pas trouvé satisfaction à travers les représentants du RCD au sein des institutions. Une rébellion née des cendres de la branche armée du RCD/Goma a vu le jour.Le Congrès national pour la défense du peuple (CNDP), a pris le relais.
Les revendications embouchées par l’AFDL puis par le RCD/Goma sont reprises en refrain pour exiger de Kinshasa des avantages inacceptables à l’issue des élections démocratiques de 2006.
Les accords du 23 mars 2009, dont l’exécution n’aurait pas été du goût des officiers et politiques de l’ex-CNDP, furent agités comme prétexte. L’épouvantail a reçu ainsi l’appui du Rwanda.
Plus de trois mois, un soutien massif en recrutement, entraînement et déploiement des combattants rwandais permet au M23 de se faire une âme et un corps. Ce mouvement insurrectionnel a pris pied dans un territoire grand comme le Rwanda.
Cette portion du territoire congolais est administrée par procuration par le M23, au nom des pays agresseurs. Secret de polichinelle ainsi que l’a encore répété le chef de l’Etat congolais.
Ne s’avouant pas vaincu, Kigali opte pour un forcing afin de faire triompher sa position, notamment de faire partie de la force neutre en gestation. Un agenda qu’aucun Congolais n’accepte.
Le Potentiel
Le déploiement de la Force neutre voulue par la Conférence internationale pour la région des Grands Lacs (CIRGL) ne doit pas être la négation de la souveraineté de la RDC. Les chefs d’Etat la veulent à la frontière commune alors que des indiscrétions la transforment déjà en force d’interposition entre les belligérants.
Cette transposition à l’intérieur des frontières congolaises serait la pire des solutions au regard du risque avéré de balkanisation du pays, à partir de sa partie orientale. De fait, un micro-Etat serait créé dans la partie qu’occupent actuellement les rebelles du M23.
C’est le piège que Kigali tente d’avaliser au sein de la CIRGL, en marge de la conférence de Kampala, en Ouganda.
Le sommet extraordinaire de la CIRGL à Kampala consacré à la crise dans l’Est de la République démocratique du Congo est prévu les 6 et 7 août 2012. Pendant deux jours, les chefs d’Etat planchent sur les modalités de déploiement de la force neutre décidée à Addis-Abeba, la capitale éthiopienne.
Le hic dans ce processus, c’est l’espace de déploiement de cette force neutre ainsi que sa composition.
En effet, au point 4 de la déclaration, faite le 15 juillet 2012 à Addis-Abeba par les chefs d’Etat et de gouvernement des Etats membres de la CIRGL sur la situation sécuritaire dans l’Est de la RDC, il a été demandé aux structures appropriées de la CIRGLde «travailler avec l’Union africaine et les Nations unies en vue d’établir immédiatement une force internationale neutre pour éradiquer le M23, les FDLR ainsi que toutes les autres forces négatives opérant dans l’Est de la RDC et pour assurer le contrôle et la sécurisation des zones frontalières».
Au point 5, la déclaration donnait «instructions aux ministres de la Défense de la CIRGL de se réunir dans les plus brefs délais pour revoir, superviser et accélérer la mise en œuvre de leurs décisions sur les forces négatives dans la région des Grands Lacs prises lors de leur réunion à Kigali le 9 septembre 2011».
La rencontre de Kampala, à laquelle ont été conviés pour la RDC, le vice-Premier ministre, ministre de la Défense, Alexandre Luba Ntambo, accompagné de Raymond Tshibanda, ministre des Affaires étrangères, Coopération internationale et Francophonie, ainsi que pour le Rwanda, de James Kabarebe, ministre de la Défense nationale, assisté, pour la circonstance, de Louise Mishikiwabo, ministre des Affaires étrangères, s’inscrivait donc dans le schéma tracé dans la capitale éthiopienne.
Pour l’essentiel, il était plus question de discuter de la composition de la force internationale neutre ; la question n’ayant pas pu être vidée à Addis-Abeba.
Dans la logique de la déclaration d’Addis-Abeba, les Etats membres de la CIRGL avaient convenu d’en faire une force à la frontière de part et d’autre entre le Rwanda et la RDC.
Cependant, la thèse rwandaise – celle que Kigali est allée défendre à Kampala - voudrait notamment que cette force soit constituée d’éléments provenant des armées des pays de la CIRGL. Kigali exprime sa préférence pour des militaires de la sous-région des Grands Lacs.
La raison est simple : les armées de la sous-région ont toujours opéré dans l’Est de la RDC. Et pourtant, aucun voisin n’est disposé à favoriser aussi facilement l’émergence du géant. Tous voudraient le maintenir dans sa position actuelle, quitte à tirer profit d’immenses ressources naturelles enfouies dans son sous-sol, notamment.
Le Rwanda en donne la parfaite démonstration, avec ses multiples incursions en terre congolaise. Avec l’AFDL, ce pays voisin était le principal pourvoyeur d’hommes de troupes et de la logistique. Kigali a récidivé en appuyant le RCD/Goma, une année seulement après la guerre menée par l’AFDL.
A l’issue du Dialogue intercongolais, il s’est avéré que le Rwanda n’avait pas trouvé satisfaction à travers les représentants du RCD au sein des institutions. Une rébellion née des cendres de la branche armée du RCD/Goma a vu le jour.Le Congrès national pour la défense du peuple (CNDP), a pris le relais.
Les revendications embouchées par l’AFDL puis par le RCD/Goma sont reprises en refrain pour exiger de Kinshasa des avantages inacceptables à l’issue des élections démocratiques de 2006.
Les accords du 23 mars 2009, dont l’exécution n’aurait pas été du goût des officiers et politiques de l’ex-CNDP, furent agités comme prétexte. L’épouvantail a reçu ainsi l’appui du Rwanda.
Plus de trois mois, un soutien massif en recrutement, entraînement et déploiement des combattants rwandais permet au M23 de se faire une âme et un corps. Ce mouvement insurrectionnel a pris pied dans un territoire grand comme le Rwanda.
Cette portion du territoire congolais est administrée par procuration par le M23, au nom des pays agresseurs. Secret de polichinelle ainsi que l’a encore répété le chef de l’Etat congolais.
Ne s’avouant pas vaincu, Kigali opte pour un forcing afin de faire triompher sa position, notamment de faire partie de la force neutre en gestation. Un agenda qu’aucun Congolais n’accepte.
Le Potentiel
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