Pas de célébration pour le 52e anniversaire de l'indépendance ivoirienne, endeuillé par des nouvelles attaques meurtrières autour d'Abidjan.
A quand la réconciliation nationale?
Des soldats ivoiriens patrouillent autour uu camp d'Akouédo, à côté d'Abidjan, Côte d'Ivoire - © Thierry Gouegnon / Reuters
La Côte d’Ivoire a commémoré hier, 7 août 2012, le 52e anniversaire de son accession à l’indépendance. Cet anniversaire a été taché de sang, du sang des soldats des forces armées, tombés à la suite de l’attaque du camp d’Akouédo et d’un commissariat à Yopougon, quartier populaire jadis sous l’emprise des patriotes de l’ex-président Laurent Gbagbo.
Cette attaque vient rappeler que tous les comptes ne sont pas encore soldés entre le nouveau pouvoir et certains irréductibles du camp Gbagbo, qui ont choisi la violence comme moyen d’expression.
Manifestement, la bataille de la réconciliation nationale s’avère plus longue et plus compliquée à gagner, tant il est difficile de rassembler large dans toutes les familles politiques.Il faudra donc beaucoup de patience et d’abnégation au réconciliateur en chef, Konan Banny.
Des Ivoiriens ne sont pas encore prêts à rentrer dans les rangs et à tourner définitivement la page de la violence. Ils ne sont peut-être pas nombreux, mais ils viennent de prouver que leur capacité de nuisance est réelle, et le moment choisi pour agir n’est pas fortuit. Si les assaillants voulaient marquer le coup, entretenir la psychose de l’insécurité, ils ont certainement marqué un point au sein de l’opinion.
Cependant, dans le même temps, ils permettent au gouvernement de prendre la mesure de la menace qui, si elle n’est pas analysée en profondeur, pourrait empoisonner le reste du mandat du président ADO (Alassane Dramane Ouattara).
Tous les chantiers de développement et de reconstruction du pays, censés redonner de l’espoir aux Ivoiriens après dix années de crise, pourraient alors être mis à mal par ces «poches résiduelles d’insécurité».
C’est un vrai problème pour le gouvernement, qui doit s’atteler au renforcement de la cohésion de l’armée. L’armée ivoirienne de l’après-Gbagbo reste un panier à crabes composé d’anciens de la Fanci (Forces armées nationales de Côte d'Ivoire) et des éléments des ex Forces nouvelles.
Il s’agit de parfaire la greffe entre ces deux entités, et de régler définitivement et durablement le désarmement et la question de la réinsertion des ex-combattants et autres miliciens, surtout si l’on veut mieux contrôler la circulation des armes sur le territoire national.
La décision du président Alassane Ouattara traduit cette préoccupation. Dans son discours à la nation, il a également promis une rencontre avec les forces vives de l’Ouest, bastion de miliciens et de groupes armés, pour discuter des questions sécuritaires. Comme l’année dernière, l’anniversaire de l’indépendance est marqué par des incidents.
En 2011, c’était le grave accident d’un car qui avait plongé dans la lagune d’Abidjan, endeuillant ainsi la Côte d’Ivoire au moment même des festivités. Cette fois-ci, c’est un acte délibéré qui montre que certains n’ont l’esprit ni à la fête, ni à la réconciliation. Les festivités se sont cantonnées dans l’enceinte de la présidence de la république.
Il n’y a pas eu de parade, ni de grands défilés des forces vives de la nation, qui créent ce moment de ferveur nationale et de fusion entre une armée et son peuple. Cela fait dix ans que ça dure. C’est encore gagné pour les boutefeux. C’est encore raté pour le nouveau pouvoir. C’est bien dommage.
Abdoulaye TAO
(Le Pays)
Cette attaque vient rappeler que tous les comptes ne sont pas encore soldés entre le nouveau pouvoir et certains irréductibles du camp Gbagbo, qui ont choisi la violence comme moyen d’expression.
Manifestement, la bataille de la réconciliation nationale s’avère plus longue et plus compliquée à gagner, tant il est difficile de rassembler large dans toutes les familles politiques.Il faudra donc beaucoup de patience et d’abnégation au réconciliateur en chef, Konan Banny.
Une réconciliation difficile
Des Ivoiriens ne sont pas encore prêts à rentrer dans les rangs et à tourner définitivement la page de la violence. Ils ne sont peut-être pas nombreux, mais ils viennent de prouver que leur capacité de nuisance est réelle, et le moment choisi pour agir n’est pas fortuit. Si les assaillants voulaient marquer le coup, entretenir la psychose de l’insécurité, ils ont certainement marqué un point au sein de l’opinion.
Cependant, dans le même temps, ils permettent au gouvernement de prendre la mesure de la menace qui, si elle n’est pas analysée en profondeur, pourrait empoisonner le reste du mandat du président ADO (Alassane Dramane Ouattara).
Tous les chantiers de développement et de reconstruction du pays, censés redonner de l’espoir aux Ivoiriens après dix années de crise, pourraient alors être mis à mal par ces «poches résiduelles d’insécurité».
C’est un vrai problème pour le gouvernement, qui doit s’atteler au renforcement de la cohésion de l’armée. L’armée ivoirienne de l’après-Gbagbo reste un panier à crabes composé d’anciens de la Fanci (Forces armées nationales de Côte d'Ivoire) et des éléments des ex Forces nouvelles.
Il s’agit de parfaire la greffe entre ces deux entités, et de régler définitivement et durablement le désarmement et la question de la réinsertion des ex-combattants et autres miliciens, surtout si l’on veut mieux contrôler la circulation des armes sur le territoire national.
Une fête de l'indépendance en deuil
La décision du président Alassane Ouattara traduit cette préoccupation. Dans son discours à la nation, il a également promis une rencontre avec les forces vives de l’Ouest, bastion de miliciens et de groupes armés, pour discuter des questions sécuritaires. Comme l’année dernière, l’anniversaire de l’indépendance est marqué par des incidents.
En 2011, c’était le grave accident d’un car qui avait plongé dans la lagune d’Abidjan, endeuillant ainsi la Côte d’Ivoire au moment même des festivités. Cette fois-ci, c’est un acte délibéré qui montre que certains n’ont l’esprit ni à la fête, ni à la réconciliation. Les festivités se sont cantonnées dans l’enceinte de la présidence de la république.
Il n’y a pas eu de parade, ni de grands défilés des forces vives de la nation, qui créent ce moment de ferveur nationale et de fusion entre une armée et son peuple. Cela fait dix ans que ça dure. C’est encore gagné pour les boutefeux. C’est encore raté pour le nouveau pouvoir. C’est bien dommage.
Abdoulaye TAO
(Le Pays)
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